Quand les mots deviennent des armes
Le langage échoue complètement à réparer ce qu'il a cassé. Plus H1 essaie d'expliquer, de se justifier, plus H2 se braque. Les mots ne servent plus à communiquer, ils deviennent des pistolets chargés qui blessent à chaque phrase.
Sarraute utilise une structure de conte détournée - on a un élément perturbateur, des péripéties, mais pas de fin heureuse. C'est comme un conte de fées qui tournerait mal, où la magie est remplacée par une tension psychologique insupportable.
Le conflit identitaire s'intensifie au fil de la pièce. H1 représente la "normalité" sociale, H2 revendique sa différence et sa marginalité. Leur affrontement devient existentiel : H2 refuse qu'on le réduise au "raté" fragile, même si ça coûte leur amitié.
La pièce se termine sur un dialogue impossible où chaque "oui" de l'un devient "non" pour l'autre. Sarraute nous montre que parfois, deux personnes peuvent parler la même langue sans jamais vraiment se comprendre.
💡 À retenir : Cette pièce appartient au théâtre de l'absurde - comme chez Beckett ou Ionesco, elle révèle l'échec de la communication humaine et la solitude des individus.