Deuxième mouvement : Le basculement vers la folie (vers 12 à 20)
Dans cette seconde partie, Victor Hugo nous fait entrer dans les méandres de son esprit tourmenté, où la réalité et l'illusion se confondent.
Le poète semble perdre prise avec la réalité, comme l'indique l'expression "Il me semblait". Cette incertitude est renforcée par l'image de l'"affreux rêve", suggérant un état entre veille et sommeil où la douleur brouille les perceptions.
Vocabulary: Le terme "affreux rêve" souligne la nature cauchemardesque de l'expérience du deuil.
La structure syntaxique des vers 13 à 16, avec ses propositions subordonnées en cascade introduites par "que", reflète la confusion mentale du poète. L'enjambement entre ces vers accentue cette impression de perte de repères.
Un changement visuel marquant intervient aux vers 17 à 20, séparés du reste du poème par un espace blanc. Ce décrochage typographique symbolise le basculement du poète dans un état proche de la folie.
Highlight: L'utilisation du style direct et des phrases courtes et hachées aux vers 17-19 traduit la perte de contrôle émotionnel du poète.
Hugo semble entendre la voix de sa fille disparue, une hallucination auditive qui témoigne de son incapacité à accepter la perte. Le champ lexical de la parole "Silence","aparleˊ","bruit","eˊcoute" renforce cette impression d'une présence fantomatique.
Definition: L'hallucination auditive est une perception sensorielle en l'absence de stimulus externe, souvent associée à des états de stress intense ou de troubles psychologiques.
Le poème se clôt sur l'image poignante d'Hugo cherchant désespérément sa fille "quelque part dans la maison", illustrant son déni face à la réalité de la mort.
Cette analyse linéaire du poème de Victor Hugo nous offre un aperçu bouleversant de la douleur d'un père confronté à la perte de son enfant. À travers ce texte des Contemplations, Hugo parvient à universaliser son expérience personnelle, faisant de ce poème sur la vie et la mort un témoignage intemporel sur le deuil et l'amour parental.