Analyse du poème "Le Buffet"
Dès le premier vers, Rimbaud personnifie le buffet en lui attribuant "cet air si bon des vieilles gens". Cette personnification transforme immédiatement le meuble en un être bienveillant qui traverse le temps. Les adjectifs mélioratifs et le superlatif absolu "très vieux" valorisent sa longévité comme une qualité précieuse.
L'intérieur du buffet devient un véritable trésor de souvenirs. À travers une énumération hyperbolique, le poète nous fait découvrir "un fouillis de vieilles vieilleries" : linges, dentelles, fichus de grand-mère, médaillons et mèches de cheveux. Ces objets représentent métonymiquement une famille entière et ses générations successives.
Le poème culmine avec une apostrophe lyrique : "Ô buffet du vieux temps, tu sais bien des histoires". Le buffet n'est plus un simple objet mais un gardien de la mémoire capable de "conter tes contes". Le bruit qu'il émet quand s'ouvrent ses portes suggère qu'il prend vie, comme s'il chuchotait ses secrets au poète attentif.
🔑 Les portes qui s'ouvrent à la fin du poème peuvent être interprétées comme une métaphore de la poésie elle-même : Rimbaud nous invite à ouvrir les portes de l'imagination pour accéder à une vérité plus profonde.