Analyse du poème : techniques et message
Le poème commence brutalement avec "Tandis que les crachats rouges de la mitraille" - une entrée in media res qui te plonge directement dans l'horreur. Les allitérations en "cr" et les assonances créent des sonorités agressives qui imitent les cris des soldats.
Rimbaud utilise des métaphores dégradantes comme "un tas fumant" pour déshumaniser la mort au combat. Il oppose ensuite la Nature, qu'il vénère, au Dieu chrétien qu'il critique violemment.
Les vers 9 à 14 attaquent frontalement l'Église : "Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées". Le champ lexical religieux (autels, encens, calices) contraste avec l'indifférence divine face à la souffrance des mères endeuillées.
La fin du poème est particulièrement touchante avec l'image des mères qui "donnent un gros sou" dans leur mouchoir - leur dernière richesse offerte à un Dieu sourd à leurs prières.
À retenir : Rimbaud devient agnostique et fait de la Nature sa seule divinité, rejetant complètement le christianisme de son éducation.