Analyse du premier quatrain : la Nature comme temple

Cette section se concentre sur l'analyse détaillée du premier quatrain de "Correspondances", révélant comment Baudelaire établit les fondements de son esthétique nouvelle.

Le poème s'ouvre sur des concepts généraux - "la Nature" et "l'homme" - suggérant d'emblée un propos philosophique. L'utilisation du présent de vérité générale tout au long du poème renforce sa tonalité didactique.

Example: "La Nature est un temple où de vivants piliers / Laissent parfois sortir de confuses paroles"

Cette métaphore centrale présente la Nature comme un temple spirituel, une idée confirmée par l'expression "forêts de symboles" au troisième vers.

Le chapitre souligne l'opposition établie entre la Nature, stable et éternelle (représentée par le verbe d'état "est"), et l'homme, éphémère (caractérisé par le verbe de mouvement "passe").

Vocabulary: Synesthésie - Association de perceptions relevant de différents sens, technique littéraire chère à Baudelaire.

La personnification de la Nature, qui "observe" l'homme avec des regards "familiers", suggère une tentative de communication. Cependant, le message reste mystérieux, appelant à un déchiffrement que seul le poète peut accomplir.

Le chapitre conclut en soulignant que ce quatrain fait du poème un véritable manifeste poétique, affirmant le pouvoir de l'art à restaurer l'harmonie originelle entre l'homme et le monde.

Analyse du deuxième quatrain et des tercets : correspondances et synesthésies

Cette section approfondit l'analyse du poème "Correspondances" de Baudelaire, en se concentrant sur le deuxième quatrain et les tercets, où le poète développe sa théorie des correspondances et met en œuvre les synesthésies.

Le deuxième quatrain présente une définition poétique des synesthésies : "Les parfums, les couleurs et les sons se répondent". Cette phrase clé, placée stratégiquement à la fin de la strophe, attire l'attention sur le concept central du poème.

Quote: "Comme de longs échos qui de loin se confondent / Dans une ténébreuse et profonde unité"

Cette comparaison éclaire le principe des synesthésies, montrant comment les différentes perceptions sensorielles résonnent entre elles dans une unité mystérieuse.

Le premier tercet met en place les correspondances horizontales à travers les synesthésies. Baudelaire privilégie le sens olfactif, associant les parfums à des sensations tactiles ("frais", "doux") et visuelles ("verts comme les prairies").

Highlight: La volta, ou tournant du sonnet, marque le passage des quatrains aux tercets, soulignant l'importance du sens olfactif dans la poétique baudelairienne.

Le deuxième tercet introduit les correspondances verticales, suggérant une élévation spirituelle. L'enjambement entre les vers 11 et 12, renforcé par la diérèse sur "expansion", souligne cette idée d'élévation.

Example: "Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants, / Doux comme les hautbois, verts comme les prairies, / - Et d'autres, corrompus, riches et triomphants"

Cette opposition entre deux types de parfums illustre la dualité de la conception baudelairienne de la beauté : l'idéal classique d'harmonie face à une beauté extraite du mal.

Le chapitre conclut en soulignant comment Baudelaire passe du général au particulier dans les derniers vers, énumérant des parfums spécifiques (ambre, musc, benjoin, encens) pour illustrer l'élévation spirituelle permise par les correspondances.

Definition: Correspondance Baudelaire résumé : Théorie poétique selon laquelle il existe des liens mystérieux entre le monde sensible et le monde spirituel, que le poète a pour mission de révéler à travers l'art.