L'Approche et la Désillusion Amoureuse
L'approche de la jeune fille se fait dans une atmosphère théâtrale : "clarté d'un pâle réverbère", "demoiselle aux petits airs charmants". Mais attention au père menaçant, évoqué par la synecdoque du "faux col effrayant" !
La jeune fille trouve le poète "immensément naïf" - quelle cruauté dans ce simple adjectif ! Elle "fait trotter ses petites bottines" avec une vivacité qui contraste avec la paralysie du jeune homme. Quand elle se retourne, tous ses rêves de baisers "meurent" - l'aposiopèse traduit parfaitement cette chute brutale.
Le dénouement révèle la comédie cruelle de l'amour. L'anaphore "Vous êtes amoureux" (répétée deux fois) montre l'obsession qui envahit l'adolescent. Ses sonnets font rire la belle, ses amis le fuient car il a "mauvais goût" - Rimbaud décrit avec précision l'isolement du jeune amoureux.
L'ironie suprême ? Quand "l'adorée" daigne enfin lui écrire, c'est pour le congédier ! Le retour final aux "cafés éclatants" et aux "bocks" forme une boucle parfaite : l'adolescent retrouve ce qu'il avait fui, désabusé mais pas vraiment grandi.
La leçon : Rimbaud montre que l'amour adolescent suit toujours le même schéma : idéalisation, espoir, déception, retour au point de départ.