Le blason, l'anti-blason et le renouvellement du carpe diem
La deuxième strophe présente un blason traditionnel qui idéalise la beauté féminine : "teints de rose", "taille de guêpe", "ongles d'émail", "cuisse de nymphe". L'onomatopée moqueuse "ah ah" annonce déjà la chute qui arrive.
La troisième strophe oppose brutalement un contre-blason avec "ride véloce", "pesante graisse", "menton triplé" et "muscle avachi". Cette antithèse saisissante montre la déformation du corps due à l'âge. Les vers se répondent symétriquement pour accentuer le contraste.
Le carpe diem ("cueille le jour") devient moderne grâce au ton moqueur et cruel du poète. Contrairement à Ronsard qui était galant, Queneau choque par sa brutalité humoristique. Les strophes s'allongent pour mimer le passage du temps : courte pour la jeunesse, longue pour la vieillesse.
L'essentiel : Ce poème révolutionne la poésie traditionnelle par son absence de ponctuation et ses vers impairs, tout en gardant l'inquiétude existentielle du carpe diem classique.