Analyse du deuxième mouvement
Dans cette seconde partie, Voltaire poursuit sa critique de la supériorité masculine en s'attaquant aux arguments biologiques et intellectuels souvent avancés pour justifier la domination des hommes. L'auteur utilise l'ironie et le raisonnement logique pour déconstruire ces préjugés.
La Maréchale de Grancey réfute l'idée que la force physique soit un critère de supériorité :
Quote: "Je sais bien qu'en général les hommes ont les muscles plus forts que les nôtres, et qu'ils peuvent donner un coup de poing mieux appliqué : j'ai peur que ce ne soit là l'origine de leur supériorité."
Cette remarque ironique souligne l'absurdité de fonder une hiérarchie sociale sur la seule force physique.
Voltaire aborde ensuite la question des capacités intellectuelles et de gouvernance :
Highlight: "Ils prétendent avoir aussi la tête mieux organisée, et, en conséquence, ils se vantent d'être plus capables de gouverner ; mais je leur montrerai des reines qui valent bien des rois."
L'auteur utilise ici un argument par l'exemple, citant le cas d'une princesse allemande (probablement Catherine II de Russie) pour démontrer les capacités de leadership des femmes.
Example: "On me parlait ces jours passés d'une princesse allemande qui se lève à cinq heures du matin pour travailler à rendre ses sujets heureux, qui dirige toutes les affaires, répond à toutes les lettres, encourage tous les arts, et qui répand autant de bienfaits qu'elle a de lumières."
Cette description met en avant les qualités de gouvernance et l'engagement d'une femme au pouvoir, remettant en question l'idée d'une incapacité féminine à diriger.
Voltaire critique également l'éducation limitée donnée aux femmes :
Quote: "Son courage égale ses connaissances ; aussi n'a-t-elle pas été élevée dans un couvent par des imbéciles qui nous apprennent ce qu'il faut ignorer, et qui nous laissent ignorer ce qu'il faut apprendre."
Cette remarque souligne l'importance de l'éducation dans l'émancipation des femmes et leur capacité à exercer le pouvoir.
Le texte se termine sur une note d'espoir et d'affirmation :
Quote: "Pour moi, si j'avais un État à gouverner, je me sens capable d'oser suivre ce modèle."
Cette conclusion montre la détermination de la Maréchale, et par extension des femmes, à revendiquer leur place dans la sphère politique et sociale.
Dans ce texte de Voltaire, l'analyse linéaire révèle une argumentation structurée et percutante en faveur de l'égalité entre les sexes. L'auteur utilise l'ironie, le raisonnement logique et des exemples concrets pour déconstruire les préjugés de son époque et plaider pour une reconnaissance des capacités féminines.