Structure et morale de la fable
« La raison du plus fort est toujours la meilleure » - cette morale placée dès le premier vers annonce d'emblée la fin tragique de l'histoire. Ce n'est pas un conseil, mais un constat implacable sur les relations de pouvoir. L'utilisation de l'alexandrin et de l'adverbe « toujours » donne à cette vérité une portée universelle.
La fable se divise en quatre mouvements distincts : la morale vers1−2, la présentation des personnages et du décor vers3−6, le dialogue argumentatif vers7−27 et l'exécution finale vers28−30. Cette structure met en évidence la progression inéluctable vers une conclusion annoncée.
Le choix des personnages est symbolique et puissant. L'agneau représente l'innocence et la pureté, associé à « l'onde pure » qui renforce son caractère immaculé. Le loup, quant à lui, apparaît affamé et dominé par ses pulsions, comme le souligne le vers « Et que la faim en ces lieux attirait ».
💡 Remarquez comment La Fontaine utilise même la métrique pour souligner les rapports de force : les vers présentant l'agneau sont des octosyllabes, tandis que ceux du loup sont des alexandrins plus imposants.
Dans cette fable, La Fontaine se pose en enseignant à travers le pronom « nous », créant un registre didactique qui invite le lecteur à tirer des leçons de cette histoire. Le champ lexical de la rage «hardi»,«rage»,«cha^tieˊ»,«teˊmeˊriteˊ» souligne la violence latente qui sous-tend toute la scène.