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lecture linéaire Venus anadyomene

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 Lecture Linéaire : Vénus Anadyomène
Texte : Arthur Rimbaud, « Vénus anadyomène », Les Cahiers de Douai
1870).
Vénus anadyomène
Comme d'un c

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Fiche révision bac français

 

1ère

Fiche de révision

Lecture Linéaire : Vénus Anadyomène Texte : Arthur Rimbaud, « Vénus anadyomène », Les Cahiers de Douai 1870). Vénus anadyomène Comme d'un cercueil vert en fer blanc, une tête De femme à cheveux bruns fortement pommadés D'une vieille baignoire émerge, lente et bête, Avec des déficits assez mal ravaudés ; Puis le col gras et gris, les larges omoplates Qui saillent ; le dos court qui rentre et qui ressort ; Puis les rondeurs des reins semblent prendre l'essor; La graisse sous la peau paraît en feuilles plates ; L'échine est un peu rouge, et le tout sent un goût Horrible étrangement; on remarque surtout Des singularités qu'il faut voir à la loupe... Les reins portent deux mots gravés : Clara Venus ; Et tout ce corps remue et tend sa large croupe Belle hideusement d'un ulcère à l'anus. Arthur Rimbaud - Cahiers de Douai - 1870 Introduction : Présentation de l'auteur : "Avec Les Cahiers de Douai, constitué de 22 poèmes lyriques et moqueurs, satiriques et indignés, Rimbaud livre son génie précoce. Surnommé par Verlaine «l'homme aux semelles de vent », ce poète adolescent, qui a su incarner la figure de la révolte, a profondément révolutionné la poésie en la transformant en une aventure morale, intellectuelle et même physique." Forme du poème : Le poème de Rimbaud est un sonnet légèrement irrégulier. On reconnaît le...

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sonnet à sa composition classique : deux quatrains suivis de deux tercets. Il est composé en alexandrins, selon la tradition. Mais Rimbaud ne suit pas la règle voulant que les rimes soient embrassées dans les quatrains Présentation du poème : Le sonnet « Vénus Anadyomène », écrit par Rimbaud en 1870, peut être considéré comme un exercice de parodie. La parodie consiste dans l'imitation satirique d'un texte ou d'une image, qui les détourne de leurs intentions initiales afin de produire un effet comique. Tel est bien le principe suivi par Rimbaud dans ce poème. Comme l'indique le titre, il prend pour thème le mythe antique de la naissance d'Aphrodite (Vénus Anadyomène signifie « Vénus née des flots >>), récit universellement connu par ses expressions littéraires et picturales. Mais, en opposition avec ce modèle traditionnel, il se donne pour objectif de produire une image dégradante du corps féminin. Lecture du poème : Nous nous demanderons comment Arthur Rimbaud renouvelle le mythe de Vénus sortant des eaux. Développement : Strophe 1: Description de la tête → Premier quatrain consacré à la tête → Vers 3 "'émerge" → De manière indirect, des aspects évoquent la vieillesse = Vers 3" la vieille baignoire" → La personne semble être une prostituée, comparé à "un cercueil en vert en fer blanc" Vers 1 → Le terme "ravaudés" vers 4, évoque un travail de maquillage mal réalisés "assez mal ravaudés" → Vers 4 "déficits" = les imperfections physiques, sont dus au temps plutôt qu'à une disgrâce naturelle → L'expression v.2 "fortement pommadés” appliquée aux cheveux de la femme rejoint l'analyse précédente : malgré une tentative de camouflage des dégradations physiques de l'âge cela ne change rien ➜ “Lente et bête” V.3 = adjectifs associant à la laideur (femme) une idée de déficience intellectuelle On constate donc ici une première inversion de la représentation mythique : à l'image traditionnelle de Vénus qui est celle de la jeunesse A.R. oppose le portrait d'une vieille femme au corps décrépit. Strophe 2 : la description du haut du corps → Le second quatrain nous fait laisse suivre une description de haut en bas du corps, commençant par le cou, puis le dos, puis les reins. → L'anaphore "puis", renforce cette idée de progression/description du corps → V.8 et 9 évoquent une précision clinique de l'effet disgracieux de la cellulite = "la graisse sous la peau paraît en feuilles plates"; "l'échine est un peu rouge" → L'adjectif large et court dessine un corps aux formes ramassées, inélégantes → Termes péjoratifs renforçant cette répulsion : "graisse sous la peau” ; "col gras et gris"; "rondeur des reins" = donne une vision de lourdeur de la femme. A la Vénus traditionnelle qui incarne la beauté et la grâce naturelle du corps féminin, Rimbaud oppose le spectacle de la laideur. Strophe 3/4 : Le bas du corps de la femme → Premier tercet + Premier vers du second interrompent l'ascension du corps. → Expression du dégoût ressentis par le poète face à ce corps via champ lexical des sens : "le tout sent"; "qu'il faut voir à la loupe"; "un goût" → V.11 "des singularités à la loupe" = des détails de laideur qu'il faut approcher pour observer vu qu'elles sont "rares" (singulières) = dégoût lecteur → "horrible étrangement" V.10 et "belle hideusement" V.14 = présente la baigneuse comme un modèle au-delà de la laideur avec des termes + forts. Le second terme étant un oxymore, insiste sur le fait qu'il n'y a pas plus hideux qu'elle en la caractérisant comme la plus "belle des hideuses". → Champ lexical de l'animalité : "croupe"; "échine" = ajoute du dégoût → La description vers le bas reprend dans les derniers vers, laissant voir sous les reins la partie la plus répugnante → "ulcère à l'anus" Vers 14 = une chute auquel on ne s'y attend pas, elle vient définitivement contredire l'image que l'on se fait traditionnellement de Vénus (Déesse) Conclusion Ainsi, les différentes parties du corps de la femme défilent de haut en bas, comme dans ce genre poétique issu du moyen âge qu'on appelle le << blason ». Mais ici, c'est un blason parodique, un « contre-blason ». Rimbaud met à profit la forme du sonnet pour organiser le dévoilement progressif du corps de sa Vénus, et créer un effet d'attente jusqu'à la révélation du dernier vers.