Entre cynisme et rêve d'évasion
La structure du texte révèle deux mouvements distincts : la réalité brutale à l'indicatif, puis un rêve éveillé au conditionnel. Cette alternance montre comment Bardamu tente d'échapper mentalement à l'horreur qui l'entoure.
Dans son rêve éveillé, écrit avec des phrases courtes et des points de suspension, le narrateur imagine un monde où seuls les "gentils et bien balancés" survivraient. Il fantasme sur la reconnaissance nationale, les "décorations" et l'argent, révélant ses vraies motivations.
Mais attention à cette phrase clé : "ça vaudrait la peine de vivre". Puisqu'elle est au conditionnel, elle sous-entend que dans la réalité, la vie ne vaut pas la peine d'être vécue. C'est une évocation pudique mais glaçante du suicide.
Le retour brutal à la réalité avec "je m'aperçus" (passé simple, niveau soutenu) révèle sa blessure "pas suffisante du tout" pour échapper au combat. Même blessé, il doit "recommencer" !
💡 À retenir : Les modes verbaux indicatif/conditionnel structurent tout le passage entre réalité insoutenable et évasion par le rêve.