La jeunesse orageuse du poète
Dès les premiers vers du sonnet, Baudelaire nous plonge dans l'évocation de sa jeunesse avec une tonalité profondément lyrique : "Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage, traversé çà et là par de brillants soleils". Cette période de sa vie, déjà passée comme l'indique le verbe au passé simple "fut", apparaît comme décevante et tumultueuse.
Le poète crée une antithèse saisissante entre le poids du spleen et les élans vers l'idéal à travers un jeu d'ombres et de lumières : "ténébreux/brillants" et "orage/soleil". Les rimes croisées, inhabituelles dans un sonnet classique, renforcent cette opposition entre moments de bonheur fugaces et périodes d'obscurité dominantes.
La métaphore filée de l'orage et de ses conséquences dévastatrices se poursuit avec "Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils". La vie du poète est comparée à un jardin ravagé, symbole d'une jeunesse qui, loin d'avoir construit, a plutôt détruit ses promesses.
💡 Remarque : Le choix des rimes croisées, plutôt que des rimes embrassées traditionnelles du sonnet, est significatif de la rupture que Baudelaire opère avec les formes classiques, tout en conservant la structure du sonnet.