L'utopie Troglodyte : une société parfaite
La deuxième partie de l'extrait développe la description de la société Troglodyte, présentée comme une utopie parfaite. Montesquieu utilise cette description idéalisée pour critiquer subtilement la société française de son époque.
Highlight: L'apologue de la société Troglodyte sert de miroir critique à la France sous Louis XIV, mettant en lumière les défauts de la monarchie absolue et de la société d'ordres.
L'auteur insiste sur le bonheur et la vertu des Troglodytes, créant un contraste saisissant avec la réalité de la France du XVIIIe siècle. Il aborde notamment la question du mariage, présentant une vision idéalisée qui s'oppose aux pratiques de l'Ancien Régime.
Exemple: Dans la société Troglodyte, le mariage est basé sur l'amour et le respect mutuel, contrairement aux mariages arrangés fréquents dans la noblesse française de l'époque.
Montesquieu utilise également cette utopie pour critiquer implicitement l'Église et son rôle dans la société française. Il présente une société où la vertu et la morale sont intrinsèques aux individus, sans nécessiter l'intervention d'une institution religieuse.
Citation: "Qui pourrait représenter ici le bonheur de ces Troglodytes ? Un peuple si juste devait être chéri des dieux."
Cette phrase suggère que la vertu des Troglodytes leur vaut la faveur divine, sans l'intermédiaire d'une Église établie.
En conclusion, l'analyse linéaire des Lettres Persanes de Montesquieu révèle comment l'auteur utilise l'apologue et le "regard éloigné" pour critiquer les mœurs européennes dans la littérature du XVIIIème siècle. En présentant une société idéale sous Louis XIV, Montesquieu invite ses lecteurs à réfléchir sur les défauts de leur propre société et à envisager des alternatives plus vertueuses et équitables.