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09/10/2022
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@ambrelmr_ INTRODUCTION Français Analyse linéaire : L'huître Présentation du texte : → Auteur : Francis Ponge a vécu pendant les deux guerres mondiales. C'est un contemporain du mouvement surréaliste. En 1981, il reçoit le prix national de poésie. →Euvre : Le Parti pris des choses est un recueil de poèmes en prose qui paraît en 1942. Dans ce recueil trente-deux choses sont décrites par le poète. Si la poésie de Ponge apparaît comme novatrice, c'est parce qu'il prend comme sujets de ses poèmes des « choses », autrement dit des objets du quotidien qui ne sont que rarement sujets d'œuvres poétiques ou artistiques. Ponge a pour ambition de nous faire poser un regard neuf sur les objets du quotidien. → Extrait : Le poème « L'Huître » appartient à ce recueil. Ponge a choisi la forme du poème en prose prose pour décrire son « huître », sujet prosaïque. Mais sa nost n ne tre ore description est pour le moins très organisée et précise : le poète montre l'objet avec objectivité et semble refuser de l'idéaliser. Pourtant, cet objet va devenir objet poétique dans la mesure où le poète le recrée et en fait un véritable monde. • Mouvements : Nous pouvons distinguer 2 mouvements: - Lignes 1 à 7 : la description de l'extérieur de l'huître - Lignes 8 à...
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20: la description de l'intérieur de l'huître Problématique : Comment Ponge fait-il de cet objet banal et familier qu'est l'huître, un objet poétique ? ANALYSE • Premier mouvement (lignes 1 à 7) : La description de l'extérieur de l'huître Lignes 1 à 3: La description de la coquille @ambrelmr_ << L'huître, de la grosseur d'un galet moyen, est d'une apparence plus rugueuse, - d'une couleur moins unie, brillamment blanchâtre » (1.1-2) = verbe d'état + présent @ambrelmr_ Français Analyse linéaire : L'huître de vérité générale → Cette première phrase a l'allure d'une définition. Ponge décrit précisément l'objet. Ce poème a donc une portée didactique, documentaire. « de la grosseur d'un galet moyen » (1.1) = analogie (= assimilation) → Volonté de ne pas embellir l'objet mais d'être le plus fidèle à ce qu'il est, à son essence. Ici il s'agit de montrer sa taille. - « d'une apparence plus rugueuse, d'une couleur moins unie » (1.1-2) = comparatifs de supériorité et d'infériorité → Il s'agit de saisir les caractéristiques physiques de l'huître de la manière la plus précise et la plus juste possible. - « d'une apparence plus rugueuse, d'une couleur moins unie, brillamment blanchâtre » (1.1-2) = termes péjoratifs pour caractériser la coquille de l'huître → Souligne le refus d'idéaliser l'objet. Ponge veut au contraire le décrire de manière réaliste. - allitération en/R/ @ambrelmr_ → Renforce l'absence d'idéalisation en rappelant la rugosité de l'huître. - « d'une apparence plus rugueuse, d'une couleur moins unie » (1.1-2) = rythme binaire (phrase organisée autour de deux groupes de mots de longueur équivalente) << grosseur » (1.1), « apparence » (1.1), « brillamment » (1.2) = doubles consonnes Le rythme binaire comme les doubles consonnes peuvent rappeler la double coquille de l'huître. - - « C'est un monde opiniâtrement clos. » (1.2-3) = phrase courte + présent de vérité générale → A nouveau une approche descriptive de l'objet. → On note la présence de l'adverbe « opiniâtrement » qui semble moins descriptif et moins objectif puisqu'il tend à accorder un caractère à cette huître. Le Français @ambrelmr_ Analyse linéaire : L'huître substantif (= nom) « monde » conduit également à penser que Ponge fait de cette huître plus qu'un objet banal, ce que confirmera la suite du poème. • Lignes 3 à 7: L'ouverture de l'huître ● << Pourtant on peut l'ouvrir » (1.3) = proposition brève + adverbe qui marque la rupture → Annonce le caractère violent de l'ouverture de l'huître. Le sujet sous-entendu de cette action est l'homme mais il n'est pas nommé, il est seulement présent à travers le pronom << on » et par la synecdoque (= métonymie) « les doigts » (1.5). C'est une manière de mettre non l'homme mais l'objet au centre du poème. De plus, dès que l'homme apparaît, c'est sous la forme d'un individu violent, comme le confirme la suite du texte. du text - « creux », « couteau », « curieux », « coupent », « cassent », « coups », « marquent » = allitération en /K/ → L'allitération mime la violence de l'acte. @ambrelmr_ - « il faut alors la tenir au creux d'un torchon, se servir d'un couteau ébréché et peu franc, s'y reprendre à plusieurs fois » = série de verbes d'action à l'infinitif →Le poète livre un mode d'emploi. Mais en même temps, il souligne, par l'accumulation des propositions, la multiplication des tâches à réaliser par l'homme pour ouvrir cette coquille. - << Les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles : c'est un travail grossier » → Action barbare de l'homme dont l'huître est la victime. Les coups qu'on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d'une sorte de halos » (1.6–7) = deux groupes prépositionnels - → Permettent de diviniser l'huître. Le halos fait en effet penser à l'auréole. Transition : Déjà le poète transforme l'objet car il lui rend une dignité en même temps que l'homme perd sa légitimité puisqu'il est celui qui fait mal et parce qu'il @ambrelmr_ Français Analyse linéaire : L'huître est évacué en tant que sujet du poème. • Deuxième mouvement (1.8 à 14) : La description de l'intérieur de l'huître Lignes 8 à 12 : Un microcosme (= une image réduite du monde) « A l'intérieur l'on trouve tout un monde » (1.8) // « c'est un monde » (1.2) = insistance → L'huître est vue comme un microcosme par le poète, c'est-à-dire un monde en miniature. - Les caractéristiques d'un microcosme : << à boire et à manger » (1.8) = expression qui résume les conditions nécessaires à la vie. Ce monde offre de quoi survivre. « mare » (1.10) = mer + « qui flue et reflue » (1.11) = évoque le mouvement des vagues – « cieux » (1.10), « firmament » (1.9) = ciel →Huître- microcosme - @ambrelmr_ « les cieux d'en dessus s'affaissent sur les cieux d'en dessous » (1.9-10) - bedane bibli vocabulaire biblique → Ici, Ponge utilise des termes de la genèse qui relate la création du monde. - << à boire et à manger » (1.8), « à l'odeur et à la vue » (1.11) = champ lexical des sens →Ce monde s'appréhende par les sensations. « sous un firmament (à proprement parler) de nacre » (1.8-9) ; « dentelle » (1.11) = termes soutenus → Renvoient à des éléments agréables à voir. - << visqueux » (1.10) = terme évoquant la mollesse + « dessus » (1.9), « s'affaissent » (1.9), « dessous » (1.10) = allitération en /S/ Cela s'oppose à la dureté de l'extérieur de l'huître et renforce l'idée de quelque @ambrelmr_ Français Analyse linéaire : L'huître chose d'agréable. - << un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l'odeur et à la vue, frangé d'une dentelle noirâtre sur les bords » (1.11-12) = emploi d'adjectifs dont le suffixe est péjoratif « verdâtre » « noirâtre » + « visqueux » = péjoratif, inspire le dégoût. → Ces sensations peuvent être agréables ou désagréables. Ambivalence de ce monde qui mélange le beau et le laid à l'image du monde. ● Lignes 13 à 14 : Une véritable perle pour le poète et le lecteur << Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner » (1.13-14) = phrase brève par rapport à la précédente → Brièveté de la phrase qui est à mettre en relation avec la rareté de la perle (+ « très rare »). A l'intérieur de l'huître se trouve une perle, c'est-à-dire un élément beau qu'on ne peut apercevoir que si l'on prend le temps d'observer cet chose. → On peut donc relire l'ensemble du poème à la lumière de cette découverte : la difficulté à ouvrir l'huître est la métaphore du travail du poète qui doit s'astreindre à un travail rigoureux pour parvenir à la création poétique, pour faire surgir le beau de l'objet banal. → La difficulté à ouvrir l'huître peut aussi être lue comme une métaphore de l'acte de lecture : le lecteur doit être actif dans sa lecture, s'approprier le texte, qui au départ est « un monde opiniâtrement clos », afin de découvrir ses richesses. « une formule » (1.13), « leur gosier » (1.13) = champ lexical de la parole → Renvoie à la parole et donc à l'écriture. « perle » (1.13), « nacre » (1.13), « s'orner » (1.14) = termes mélioratifs renvoyant à - la beauté, au luxe, à la rareté Le poème se révèle une mise en abyme de la création poétique, de l'acte d'écriture. @ambrelmr_ @ambrelmr_ CONCLUSION Réponse à la problématique : Ponge s'attache à montrer le prosaïsme (=commun, sans idéal) de l'objet qu'il décrit : une huître. Mais par un travail rigoureux d'observation et un travail sur le langage, il montre que de la beauté peut se trouver dans cette choses familière. Ponge se révèle être un alchimiste : il transforme la banalité en beauté Français Analyse linéaire : L'huître Ouverture Ponge décrit d'autres objets du quotidien dans son recueil tels que << Le Pain » ou encore « Le cageot », des objets on ne peut plus familiers. TEXTE : L'HUÎTRE L'huître, de la grosseur d'un galet moyen, est d'une apparence plus rugueuse, d'une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C'est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l'ouvrir : il faut alors la tenir au creux d'un torchon, se servir d'un couteau ébréché et peu franc, s'y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles : c'est un travail grossier. Les coups qu'on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d'une sorte de halos. A l'intérieur l'on trouve tout un monde, à boire et à manger sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d'en dessus s'affaissent sur les cieux d'en dessous, pour ne plus former qu'une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l'odeur et à la vue, frangé d'une dentelle noirâtre sur les bords. Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner. @ambrelmr_ : Francis Ponge, « L'huître », Le Parti pris des choses (1942)