Un Dieu sadique et cupide (tercets finaux)
Maintenant Rimbaud s'attaque au vrai responsable selon lui : Dieu lui-même ! L'expression "il est un Dieu" (vers 9) avec l'article indéfini "un" désacralise l'idée du monothéisme - tous les dieux sont visés.
Ce Dieu "rit" face aux offrandes luxueuses des fidèles ("nappes damassés", "calices d'or") puis "s'endort" bercé par les prières. C'est une satire féroce : Dieu est présenté comme un enfant indifférent qui dort pendant que les hommes souffrent !
Le registre pathétique surgit avec les "mères" endeuillées, "ramassées" dans leur pauvreté, qui "pleurent" leurs fils morts. Rimbaud joue sur l'émotion pour dénoncer l'indifférence divine.
La chute du sonnet est terrible : Dieu ne se réveille que pour "un gros sou" ! Cette expression triviale placée à la pointe du poème résume tout : Dieu n'est sensible qu'à l'argent, pas à la douleur humaine.
💡 À retenir : Rimbaud fait de Dieu l'incarnation du mal absolu - cupide, indifférent et sadique.