Les deux mouvements du poème
Le premier mouvement vers1−8 plante le décor de cette vie de bohème assumée. L'imparfait montre que c'est une habitude, pas un accident ! Le lexique de la pauvreté ("poches crevées", "large trou") devient paradoxalement une richesse - Rimbaud rejette volontairement le confort bourgeois.
Les exclamations "Oh! là! là!" cassent complètement les codes de la poésie noble. C'est du pur Rimbaud : il embrasse la tradition ("Muse") tout en s'en moquant avec des interjections enfantines.
Le second mouvement vers9−14 révèle la vraie magie : la Nature devient complice du poète. Les "étoiles au ciel avaient un doux frou-frou" - cette onomatopée transforme l'univers en terrain de jeu poétique. Le poète marginal, "assis au bord des routes", trouve dans cette position d'outsider sa force créatrice.
La métaphore finale des souliers-lyres résume tout : même ses chaussures trouées deviennent instruments de musique ! Rimbaud prouve que la vraie poésie naît de la liberté, pas du conformisme.
Point clé : La marginalité n'est pas subie mais choisie - elle devient le moteur de l'innovation poétique.