La révélation progressive : du sommeil paisible à la mort tragique
L'apparition du "jeune soldat" marque un tournant dans le poème. Sa description physique ("bouche ouverte", "tête nue") suggère d'abord la vulnérabilité innocente du sommeil, mais cache en réalité une vérité bien plus sombre.
Les indices de la mort s'accumulent progressivement : la pâleur du soldat, sa froideur malgré le soleil omniprésent, son insensibilité aux parfums. Le sourire "comme un enfant malade" brise définitivement l'illusion du repos paisible.
La chute brutale du sonnet révèle enfin la réalité : les "deux trous rouges" au côté droit dévoilent que ce prétendu dormeur est en fait un soldat mort au combat. Le rejet du mot "Tranquille" amplifie l'effet de surprise et la violence de cette révélation.
L'astuce de Rimbaud : La répétition du verbe "dort" (trois fois) entretient l'illusion jusqu'au dernier vers, rendant la découverte de la mort d'autant plus saisissante.