Premier mouvement : un glouton répugnant
Dès les premières lignes, La Bruyère frappe fort ! Il utilise la négation restrictive "ne...que" pour montrer que Gnathon ne pense littéralement qu'à lui. Le présent intemporel et l'opposition entre "lui" (singulier) et "tous les hommes" (pluriel) en font une véritable allégorie de l'égoïsme.
Le champ lexical de l'égoïsme explose : "il occupe lui seul", "il se rend maître du plat", "il fait son propre de chaque service". L'anaphore du pronom "il" martèle cette obsession de soi. Mais le plus drôle (et dégoûtant), c'est la métaphore animale : "la table est pour lui un râtelier", "il démembre, déchire les viandes".
La répétition du verbe "manger" (cinq fois !) transforme le repas en spectacle bestial. Les convives doivent se contenter de ses restes - quelle humiliation ! Les négations parsèment le texte pour nous montrer tout ce qu'il n'est pas : poli, respectueux, civilisé.
💡 Technique littéraire : Noter comment La Bruyère utilise le rythme des longues phrases pour mimer la voracité de son personnage !