Analyse détaillée du passage
Le texte se décompose en cinq mouvements qui montrent la progressive perte de contrôle de Raphaël. Au crépuscule ("lueur prête à quitter le ciel"), il ressent des sensations étranges : un squelette semble le narguer, un "vent frais" et "velu" lui caresse les joues. Ces détails créent une atmosphère fantastique inquiétante.
Puis Raphaël sombre dans une sorte de somnolence - Balzac utilise le terme "enseveli" comme s'il était déjà mort. Cette transition marque le passage du réel au rêve, technique classique du genre fantastique.
L'apparition de l'antiquaire constitue le climax : "il crut avoir été appelé par une voix terrible". Noter les négations répétitives ("Il ne l'avait entendu venir, ni parler, ni se mouvoir") qui renforcent le caractère surnaturel de cette rencontre.
Le portrait physique de ce mystérieux personnage joue sur l'ambiguïté : "petit vieillard sec et maigre" à la "barbe grise" qui évoque Moïse. Balzac conclut brillamment en révélant que ce visage pourrait représenter aussi bien "le Père Éternel" que "Méphistophélès" (le diable).
L'astuce de Balzac : Il laisse le lecteur dans le doute - réalité ou hallucination ? Cette ambiguïté est la marque du fantastique réussi.