À la musique (suite)
Les bourgeois sont décrits avec une précision caustique : rentiers, notaires, épiciers retraités aux conversations futiles. Le poète se place en observateur décalé, "débraillé comme un étudiant", à l'écart de cette société étriquée.
Son regard se porte particulièrement sur les jeunes filles dont il observe les corps et les gestes avec une sensualité rêveuse. Tu peux sentir dans cette description à la fois le désir adolescent et l'éveil poétique de Rimbaud, qui transforme cette scène banale en matière artistique.
Ce poème te montre comment la musique, prétexte à cette réunion sociale, devient un révélateur des comportements humains, entre hypocrisie bourgeoise et désirs inavoués.
Le Forgeron : la voix du peuple face à l'oppression
"Le Forgeron" donne la parole à un ouvrier qui s'adresse directement à Louis XVI pour dénoncer l'injustice sociale. Ce poème engagé commence par l'évocation poignante des souffrances du peuple : "L'un avec la hart, l'autre avec la cravache, nous fouaillaient hébétés comme des yeux de vache."
Le forgeron rappelle avec fierté la prise de la Bastille, symbole de la révolte populaire : "Trois pas, et, tous, nous avons mis ta Bastille en poussière." Cette révolte est portée par un idéal de justice où les travailleurs seraient enfin respectés.
À retenir : Le contraste entre le roi "pâle et suant qui chancelle debout" et le forgeron fier qui rejoint "la grande canaille effroyable" illustre parfaitement l'opposition entre pouvoir déclinant et force populaire montante.
Ce poème te permet de comprendre comment Rimbaud, bien que jeune, saisit les aspirations révolutionnaires et la quête de dignité des classes populaires face à l'oppression.