Le suicide héroïque et la déclaration d'amour
Là, ça devient vraiment dramatique ! Ruy Blas attrape une fiole de poison et la boit d'un coup - geste par geste, tout est détaillé dans les didascalies comme dans un film au ralenti. Hugo nous fait assister en direct à ce suicide spectaculaire, ce qui choque complètement les règles de bienséance du théâtre classique.
Quand Ruy Blas s'écrie "Triste flamme, éteins-toi !", il ne parle pas que de sa vie mais aussi de son amour impossible. L'antithèse magnifique "Vous me maudissez, et moi je vous bénis" avec son rythme parfait 6/6syllabes montre que son amour dépasse tout, même la colère de la Reine.
Et là, miracle ! La Reine craque complètement. Elle court vers lui "éperdue", et regarde comme ses pronoms se mélangent : "il", puis "vous", puis "tu" dans la même phrase ! Cette confusion des pronoms trahit ses vrais sentiments qu'elle ne peut plus cacher.
Le mouvement se termine par un rythme ternaire parfait : "Je te pardonne et t'aime, et je te crois". Mais attention, elle aime encore Don Cesar (le faux noble), pas Ruy Blas ! Il faut attendre la révélation finale pour que tout se résolve.
💡 Point clé : L'évolution des pronoms (il → vous → tu) révèle l'évolution des sentiments de la Reine !