L'influence du capital économique et social sur les parcours scolaires
Le capital économique des familles est un facteur décisif dans la reproduction des inégalités scolaires. Les familles aisées peuvent financer des études longues, payer un logement étudiant et inscrire leurs enfants dans les meilleures écoles sans se préoccuper de la durée du parcours. À l'inverse, les familles de milieux populaires réalisent un calcul coût-avantages qui les pousse souvent vers des formations plus courtes permettant une entrée rapide sur le marché du travail.
Les choix résidentiels illustrent également ces stratégies familiales différenciées. Les parents de milieux favorisés n'hésitent pas à déménager pour accéder aux meilleurs établissements ou éviter les zones défavorisées, tandis que les familles modestes ne peuvent se permettre de tels changements, limitant ainsi les options d'orientation de leurs enfants.
Ces disparités se traduisent par une forte reproduction sociale en 2017, selon l'INSEE, 47,6% des ouvriers étaient fils d'ouvriers. Le capital social - le réseau de relations dont dispose une famille - renforce encore ces inégalités. Les familles aisées bénéficient de contacts précieux pour l'orientation et l'insertion professionnelle de leurs enfants, un avantage dont sont privées les familles de milieux populaires.
🔑 **Point essentiel ** Les stratégies familiales théorisées par Boudon montrent que les familles font des choix différents selon leur milieu social, avec une tendance à éviter les risques chez les familles modestes et une plus grande ambition chez les familles aisées, ce qui accentue les inégalités.