Understanding Criminality: The Role of MAOA and CDH13 Genes

La génétique a fourni de nombreux outils à la criminologie, permettant de résoudre bon nombre d'enquêtes et d'innocenter des personnes accusées à tort. Au cours des dernières années, les techniques de comparaison génétique ont fait d'immenses progrès, ouvrant la voie à des études tentant d'identifier l'existence de gènes liés à la criminalité. Mais alors, existe-t-il vraiment des gènes de la criminalité ? Pour répondre à cette question, nous examinerons l'étude sur laquelle nous nous appuyons, ainsi que les deux outils de comparaison génétique utilisés : l'analyse de type gènes candidats et l'analyse GWAS, et les résultats obtenus.

Les causes de la criminalité

Dans une première partie, nous présenterons l'étude utilisée dans notre recherche. L'étude vise à identifier une éventuelle tendance à un comportement criminel qui serait due aux gènes de l'individu. La population étudiée provient de Finlande, où le taux d'homicide est plus élevé que dans d'autres pays d'Europe. Il s'agit principalement de crimes non prémédités commis sous l'influence de substances. La majorité des individus participants à l'étude sont des hommes, parmi lesquels on compte un pourcentage élevé de personnes incarcérées pour des crimes violents. L'objectif était d'observer un lien concret entre la criminalité et la génétique, indépendamment de l'usage de drogues ou de toute autre substance. Deux outils de comparaison génétique ont été utilisés : une analyse de type gène candidat et une analyse GWAS pour rechercher des liens entre la génétique et la criminalité.

Étude pangénomique et gènes candidats

Dans une deuxième partie, nous examinerons les deux outils de comparaison génétique utilisés dans l'étude. La première partie concerne l'analyse de type gène candidats, portant sur deux gènes : le gène MAOA (monoamine oxydase A) et le gène HTR2B. Le gène MAOA intervient dans le catabolisme de la dopamine et de la sérotonine, et des états psychotiques dus à un excès de dopamine ont été associés à des conduites agressives. L'étude a révélé une possible association entre les allèles peu actifs du gène MAOA et des comportements agressifs. En revanche, aucune corrélation n'a été observée entre le gène HTR2B et la criminalité. La deuxième partie de l'analyse porte sur l'analyse GWAS, qui consiste à étudier les variations génétiques chez de nombreux individus en lien avec la criminalité. Une association statistiquement significative a été trouvée entre les prisonniers extrêmement violents et un allèle du gène CDH13, démontrant que la probabilité de trouver cet allèle augmente avec le degré de violence.

L'association génétique avec les crimes violents

En conclusion, les corrélations observées dans l'étude sont statistiquement significatives, mais l'influence des gènes identifiés reste limitée. Toutefois, l'effectif du groupe utilisé pour l'étude reste faible, ce qui induit d'importantes marges d'erreur. Malgré ces études, aucun gène n'a été identifié comme conférant un risque élevé de criminalité à son porteur. Les allèles du gène MAOA ou du gène CDH13 associés à la violence criminelle sont communs dans la population témoin et ne sont donc pas spécifiques de ce comportement. Cependant, les auteurs soulignent l'association génétique entre ces deux gènes et les crimes violents, qui n'est pas retrouvée avec les crimes non violents. Il est donc clair que c'est l'association avec ces deux allèles spécifiques qui est significative, et non les allèles en eux-mêmes. Cela soulève la question de savoir comment déterminer si l'on possède le gène du tueur, que ce soit le gène MAOA ou le gène CDH13.