Justice internationale et crimes de masse
Comment juger l'injugeable ? Face aux génocides et épurations ethniques, la justice internationale a dû inventer de nouveaux outils. Le génocide vise la destruction méthodique d'un groupe, tandis que l'épuration ethnique cherche à créer des territoires ethniquement homogènes.
Les procès de Nuremberg (1945) marquent une révolution : pour la première fois, on juge des dirigeants pour crimes contre l'humanité. Ce précédent inspire la création de tribunaux pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) et le Rwanda (TPIR). Milošević, Karadžić, Mladić... les grands responsables finissent par être jugés.
Mais ces tribunaux ont leurs limites. Au Rwanda, face à 2 millions de suspects après le génocide de 1994, on ressort les tribunaux Gacaca : une justice populaire traditionnelle sans avocats. Efficace mais critiquée pour son manque de garanties juridiques.
La Cour pénale internationale (CPI) créée en 1998 représente l'aboutissement de cette évolution, même si certains pays comme les États-Unis refusent de la reconnaître.
À retenir : La justice internationale progresse mais reste fragile face aux enjeux politiques et à l'ampleur des crimes à juger.