L'amnésie organisée et les mémoires éclatées
Tu vas comprendre comment un État démocratique peut cacher ses crimes. De 1962 aux années 1980, la France organise un véritable oubli de la guerre d'Algérie.
Des lois d'amnistie protègent les soldats de leurs crimes. Aucune commémoration, pas de mention dans les manuels scolaires, silence des médias. L'État invoque la raison d'État pour justifier cette censure.
Pourtant, la vérité finit par sortir. Henri Alleg témoigne des tortures dans "La Question", Pierre Vidal-Naquet dénonce dans "La Torture dans la République". Le cinéma aide aussi : "La Bataille d'Alger" (1966) évoque la torture.
Chaque groupe garde sa propre mémoire : les pieds-noirs cultivent la nostalgie, les harkis vivent abandonnés dans des camps 43000arriventenFrance,50−60000sonttueˊs, les anciens appelés restent silencieux jusqu'en 1999.
💡 Mémoires multiples : Place du 8 février 1962 (métro Charonne), plaque commémorative de 2001 (17 octobre 1961), roses jetées dans la Seine aux JO.
En Algérie, le FLN au pouvoir utilise la guerre pour légitimer sa dictature, mais des historiens comme Mohamed Harbi contestent cette histoire officielle dès 1975.