L'évolution de la connaissance des océans et de l'espace

L'exploration océanique a vraiment décollé au XIXe siècle avec l'expédition du Challenger (1872-1876), qui marque la naissance de l'océanographie moderne. Cette mission révolutionnaire découvre 4000 nouvelles espèces et révèle les secrets des abysses.

Le XXe siècle voit naître de grands instituts océanographiques, mais la Guerre froide change la donne. Les priorités se tournent vers l'espace, ralentissant l'exploration marine. Résultat ? Aujourd'hui, on connaît seulement 5% des océans !

L'exploration spatiale, elle, démarre vraiment pendant la Seconde Guerre mondiale avec les fusées allemandes V2. La rivalité USA-URSS propulse ensuite l'humanité vers les étoiles, culminant avec l'alunissage de 1969.

À retenir : Actuellement, 60 pays possèdent une agence spatiale, mais l'exploration reste limitée par des défis techniques énormes et la pollution spatiale croissante.

Les enjeux géopolitiques de la conquête spatiale

La course à l'espace des années 50-70 oppose frontalement les USA et l'URSS. L'URSS prend d'abord l'avantage avec Spoutnik (1957) et Gagarine (1961), mais les Américains rattrapent avec Apollo 11 en 1969.

Depuis les années 70, de nouveaux acteurs bousculent le jeu. L'Europe crée l'ESA et lance Ariane depuis Kourou, la Chine envoie ses taïkonautes, l'Inde développe son programme spatial. Même les Émirats arabes unis s'y mettent !

Le New Space révolutionne tout avec des entreprises privées comme SpaceX d'Elon Musk. Ces sociétés rivalisent avec les agences publiques et développent le tourisme spatial, créant de nouveaux défis juridiques.

Enjeu clé : L'espace concentre aujourd'hui des enjeux scientifiques, géopolitiques, économiques et environnementaux qui dépassent la simple rivalité entre États.

La puissance maritime à travers l'Histoire

Les océans ont toujours été des vecteurs de puissance. De l'Espagne et du Portugal aux XVe-XVIe siècles jusqu'aux empires coloniaux britannique et français, contrôler les mers signifie dominer le monde.

La mondialisation transforme cette donne avec la maritimisation : 90% du commerce mondial passe par les océans. Le concept de sea power prend tout son sens quand on voit les États militariser leurs zones économiques exclusives (ZEE).

La militarisation s'intensifie avec des porte-avions (11 pour les USA !), des sous-marins nucléaires et des bases navales stratégiques. Les nouvelles puissances comme la Chine bousculent l'hégémonie américaine traditionnelle.

Les ressources énergétiques offshore deviennent cruciales : 30% de la production pétrolière mondiale vient de la mer. La France possède d'ailleurs la deuxième plus grande ZEE mondiale avec ses territoires d'outre-mer.

Point important : Le réchauffement climatique ouvre de nouvelles routes arctiques, créant de nouveaux enjeux géopolitiques dans cette région stratégique.

Le cadre juridique des océans : Montego Bay

La Convention de Montego Bay (1982) organise le partage des océans pour éviter les conflits. Elle définit plusieurs zones : mer territoriale (12 milles), zone économique exclusive (200 milles), et haute mer (libre circulation).

Cette convention établit que les hydrocarbures offshore appartiennent aux États dans leur ZEE. C'est pourquoi certaines zones maritimes deviennent des poudrières géopolitiques, notamment en mer de Chine.

Les enjeux énergétiques sont énormes : 70% des réserves de gaz naturel se concentrent dans 5 pays seulement. L'exploitation offshore, bien que risquée écologiquement, représente un enjeu de sécurité énergétique majeur.

Chiffre clé : 64% de la surface océanique reste en haute mer, considérée comme bien commun de l'humanité, mais les tensions augmentent pour son contrôle.

La coopération spatiale internationale

L'ISS représente le symbole de la coopération spatiale. Née de la réconciliation post-Guerre froide, elle réunit 16 pays et 5 agences spatiales depuis 1998. C'est un laboratoire unique pour la recherche en biologie, physique et astronomie.

Mais cette coopération a ses limites. Les rivalités persistent avec le développement d'armes antisatellites, la prolifération des débris spatiaux, et l'émergence du secteur privé qui échappe partiellement au contrôle des États.

Les règles internationales datent des années 60-70 : interdiction de s'approprier l'espace (1967), obligation d'assistance aux astronautes (1968). Mais le Space Act américain de 2015 autorise l'exploitation privée, créant des tensions juridiques.

Le changement climatique pourrait relancer la coopération, comme le montre la mission franco-chinoise CFOSat (2018) pour étudier les interactions océan-atmosphère.

Paradoxe actuel : Plus la coopération spatiale s'intensifie, plus les rivalités géopolitiques se durcissent, notamment entre les USA, la Chine et la Russie.

La gouvernance internationale des océans

Le droit de la mer évolue depuis le XVIIe siècle avec l'idée de "mer libre" de Grotius. Mais l'exploitation des ressources offshore relance au XXe siècle la question de l'appropriation des océans.

La Convention de Montego Bay (1982) crée des institutions spécialisées : le Tribunal international du droit de la mer, l'Autorité internationale des fonds marins, et la Commission des limites du plateau continental pour gérer les conflits.

Ces instances permettent aux États côtiers de revendiquer des extensions de leur ZEE s'ils prouvent que leur territoire se prolonge sous la mer. Mais faire respecter ces règles reste difficile face aux rivalités persistantes.

Les défis actuels incluent la pêche illégale, la pollution plastique, l'acidification des océans et les revendications territoriales conflictuelles, notamment en Arctique et en mer de Chine méridionale.

Réalité complexe : Malgré un cadre juridique international, les océans restent des espaces de tensions où coopération et rivalités s'entremêlent constamment.