Penser la démocratie : d'Athènes à aujourd'hui
Tu te demandes sûrement pourquoi on dit qu'Athènes était démocratique alors que les femmes et les esclaves n'avaient aucun droit ? C'est là toute la complexité de cette première expérience démocratique !
Avec Solon, Clisthène et Périclès, la démocratie athénienne s'est progressivement ouverte. L'innovation géniale de Périclès ? Le misthos, cette indemnité qui permettait enfin aux pauvres de participer à l'Ecclésia (l'assemblée des citoyens) sans perdre leur journée de travail.
Le principe de l'isonomie (égalité devant la loi) et le tirage au sort pour la Boulé montraient une vraie volonté d'égalité. Mais attention : cette démocratie directe restait ultra-limitée ! Seuls les citoyens mâles adultes nés à Athènes pouvaient participer.
À retenir : La démocratie athénienne était directe lescitoyensvotaienteux−me^mesleslois mais très exclusive (seulement 10% de la population environ).
Les limites étaient évidentes : risque d'incompétence avec le tirage au sort, absentéisme malgré le misthos, et surtout cette fameuse "tyrannie de la majorité" que craignaient déjà certains penseurs. Benjamin Constant l'expliquera parfaitement en opposant les libertés des Anciens (collectives) aux libertés des Modernes (individuelles).
La démocratie représentative qui émerge à la fin du XVIIIe siècle change complètement la donne : exit la participation directe, place aux représentants élus. Mais là aussi, l'évolution sera longue : du suffrage censitaire masculin au suffrage universel, en passant par les combats des suffragettes pour l'égalité hommes-femmes.