La Bataille d'Alger : terreur urbaine et guerre psychologique
Alger 1956 : 300 000 habitants, 60% d'Européens, vitrine de la colonisation française. La Casbah concentre la population musulmane tandis que le centre-ville européen étale sa prospérité. Le FLN décide d'y porter le combat.
L'été 1956 marque le début d'une campagne terroriste sans précédent. Des jeunes femmes déposent des bombes dans les cafés, cinémas, lieux de loisirs européens. En un an, 800 attentats font 300 morts et 1000 blessés, souvent des civils, parfois des enfants.
Face à cette psychose urbaine, le gouvernement donne les pleins pouvoirs à l'armée. En janvier 1957, la 10ème division parachutiste du général Massu débarque avec 8000 hommes. Les paras quadrillent la Casbah, arrêtent massivement, torturent pour obtenir des renseignements.
La méthode fonctionne : en septembre 1957, le réseau FLN d'Alger est démantelé. Les attentats cessent, c'est un succès militaire français. Mais le prix payé est énorme : torture systématique, justice expéditive, radicalisation des positions européennes qui voient désormais dans l'armée leur seul rempart.
Leçon cruciale : Cette victoire militaire française masque un désastre politique et moral qui ternit durablement l'image de la France.