Les océans : affirmer sa puissance maritime
Tout comme l'espace, les océans sont devenus des territoires d'affirmation de puissance pour les États.
Forces de projection et dissuasion nucléaire
Le concept de Sea Power désigne la capacité d'un État à contrôler les mers par sa puissance navale. Cette projection maritime s'appuie sur différents bâtiments et infrastructures : bases navales, sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) et sous-marins nucléaires d'attaque (SNA).
La dissuasion nucléaire maritime joue un rôle crucial dans l'équilibre des puissances. Actuellement, neuf États possèdent environ 16 000 armes nucléaires, la Russie (7 500) et les États-Unis (7 200) en détenant la grande majorité. Six pays Eˊtats−Unis,Russie,France,Royaume−Uni,ChineetInde possèdent des SNLE, garantissant une capacité de frappe en tout temps et en tout lieu.
💡 Les sous-marins nucléaires représentent un élément clé de la dissuasion car ils sont quasiment indétectables et peuvent opérer pendant des mois sans refaire surface, assurant la permanence de la menace.
Les États-Unis dominent largement ce domaine avec 11 porte-avions, 14 SNLE et 58 SNA en service. Ils disposent du premier espace maritime mondial (11,35 millions de km²) et d'une capacité de projection globale. La France et le Royaume-Uni sont les seules autres nations disposant de marines de haute mer complètes.
L'Arctique : un espace maritime stratégique
L'Arctique illustre parfaitement les enjeux contemporains liés aux espaces maritimes. Cet océan entouré de cinq États Russie,Canada,Eˊtats−Unis,Danemark,Norveˋge devient de plus en plus accessible avec le recul des glaces dû au changement climatique.
Cette région regorge de ressources naturelles : 22% des ressources mondiales exploitables d'hydrocarbures dormiraient sous ses eaux (30% des réserves non exploitées de gaz naturel et 13% de pétrole), sans compter les gisements de nickel, fer, cuivre et or.
Ces potentialités attisent les convoitises et chaque pays cherche à revendiquer de plus grands espaces maritimes. Les tensions se cristallisent autour du contrôle des ressources, des zones de pêche et des routes commerciales comme le passage du Nord-Ouest, que le Canada considère sous sa souveraineté tandis que les États-Unis et l'UE estiment qu'il s'agit d'un couloir de navigation international.