Patrimoine et soft power : un outil géopolitique
Le patrimoine devient un instrument de puissance politique redoutable. Les régimes totalitaires l'ont bien compris : Mussolini valorisait l'empire romain, Staline détruisait les cathédrales orthodoxes. Aujourd'hui, Erdogan a retransformé Sainte-Sophie en mosquée, envoyant un message politique fort.
Cette dimension politique s'exprime surtout dans le soft power - cette capacité à séduire et influencer sans contrainte. La Chine utilise sa "diplomatie du panda", la France accueille les chefs d'État à Versailles, et le Louvre d'Abu Dhabi renforce les liens franco-émiratis. Ces stratégies culturelles permettent d'établir des relations commerciales et diplomatiques durables.
Patrimoine et tourisme entretiennent une relation ambivalente. Si le tourisme finance la préservation, il peut aussi détruire ce qu'il prétend protéger. Venise illustre parfaitement ce paradoxe : surfréquentation, départ des habitants, spéculation immobilière. L'UNESCO a même menacé de retirer son label à la ville !
⚠️ Attention : La "disneylandisation" transforme les lieux authentiques en parcs d'attraction standardisés, faisant perdre leur âme aux villes historiques.