Crimes contre l'humanité et génocide : des notions juridiques récentes
Face aux massacres du XXe siècle, la communauté internationale crée de nouveaux outils juridiques. Le crime contre l'humanité naît officiellement au procès de Nuremberg (1945-46), défini comme une attaque systématique contre une population civile.
Le génocide, terme inventé en 1944 par Raphaël Lemkin pour décrire le massacre des Arméniens, devient une notion du droit international en 1948. Sa définition met l'accent sur l'intentionnalité et la dimension collective : détruire un groupe pour des raisons ethniques, nationales, raciales ou religieuses.
Ces deux notions se complètent : le génocide vise un groupe spécifique, le crime contre l'humanité se centre sur la dimension individuelle. Trois génocides sont reconnus par les autorités judiciaires internationales : celui des Juifs et Tsiganes (1939-45), des Tutsis (1994) et des Arméniens (1915-16).
💡 À retenir : La Cour pénale internationale (CPI), créée entre 1998 et 2002, fait évoluer ces définitions en incluant la torture, le viol et l'apartheid dans les crimes contre l'humanité.
L'enjeu principal reste de distinguer génocide et crime contre l'humanité. L'exemple des Ouïghours illustre cette difficulté : destruction culturelle = crime contre l'humanité, mais pas génocide.