La Crise Économique de 1929

Imagine-toi : en une seule journée, des millions de personnes perdent leurs économies et leur travail ! Le 24 octobre 1929, surnommé le "jeudi noir", le krach de Wall Street fait s'effondrer la bourse américaine.

Cette catastrophe financière naît de plusieurs causes : le chômage qui touche déjà 4 millions d'Américains, la surconsommation excessive et la surproduction industrielle. Quand les cours s'effondrent, 800 banques font faillite avec 13 millions d'actions non remboursées.

Un véritable cercle vicieux s'installe : faillites → licenciements → baisse de la consommation → nouvelle baisse d'activité. La crise se propage rapidement dans le monde entier à cause du rapatriement des capitaux américains et de la chute des importations.

À retenir : Cette crise transforme un problème boursier en catastrophe économique mondiale qui va durer toute la décennie.

Les Conséquences Dramatiques et les Premières Réponses

La principale conséquence, c'est le chômage de masse : 13 millions aux États-Unis, 30 millions dans les pays industrialisés ! Cette situation provoque un appauvrissement général avec moins de mariages, moins de naissances, et une contestation sociale massive.

En France, les "marches de la faim" se multiplient tandis qu'aux États-Unis, les manifestations deviennent violentes. La population remet en question le libéralisme économique et le populisme se développe.

Face à cette crise, les gouvernements tentent différentes solutions : augmentation des dépenses publiques et dévaluation monétaire. La France essaie de maintenir le franc-or mais échoue face au dollar américain.

Roosevelt s'inspire des idées de Keynes pour lancer le New Deal en 1933 : recrutement gouvernemental, redistribution de la population et grands projets créateurs d'emplois. En France, les accords Matignon de 1936 signés par Léon Blum instaurent les congés payés, l'augmentation des salaires et la semaine de 40h.

Point clé : Cette crise marque la fin du libéralisme pur et l'émergence de l'interventionnisme étatique.

L'Émergence des Régimes Totalitaires

Profitant du chaos économique, trois régimes totalitaires émergent en Europe. En Russie, après les troubles de 1917, les bolcheviques prennent le pouvoir en octobre 1917, créent l'URSS en 1922, et Staline succède à Lénine en 1924.

En Italie, Mussolini exploite la crise économique et morale du "pays mutilé" après 1918. Il crée les "Fascii" en 1919, puis le parti national fasciste en 1921, avant de devenir chef du gouvernement en 1922 par une démonstration de force.

En Allemagne, le traité de Versailles et la crise économique de 1923 créent un terrain favorable pour Hitler. Après un premier échec à Munich en 1923, il s'allie aux partis de droite et devient chancelier en 1933. L'incendie du Reichstag lui donne les pleins pouvoirs.

Ces trois régimes partagent des caractéristiques communes : parti unique, élimination des opposants, propagande intensive et culte de la personnalité.

Mémorise : Ces régimes naissent tous de crises économiques et sociales qu'ils exploitent pour prendre le pouvoir.

L'Idéologie et la Terreur Totalitaires

Les régimes totalitaires veulent contrôler tous les aspects de la société. En Allemagne, les portraits d'Hitler envahissent les usines, les livres juifs et communistes brûlent lors d'autodafés, et la jeunesse est embrigadée dans la Hitler Jugend.

L'URSS mise sur la collectivisation, l'économie planifiée et l'encadrement de la jeunesse communiste. L'Italie prône la société collective avec les Balillas pour la jeunesse.

La terreur devient un instrument de pouvoir. En URSS, la "Grande Terreur" (1937-38) fait 750 000 exécutés et 800 000 déportés, surveillés par le NKVD. L'Allemagne nazie organise la "Nuit de cristal" le 9 novembre 1938 : massacre des juifs, destruction des synagogues, 91 morts et 30 000 déportations par les SS et la Gestapo.

En Italie, l'OVRA surveille la population avec une répression moins massive mais tout aussi efficace.

Important : Ces régimes utilisent la terreur systématique pour éliminer toute opposition et contrôler la population.

La Marche vers la Guerre

L'Europe se déstabilise rapidement. En 1933, l'Allemagne quitte la SDN, suivie par l'Italie en 1937. Hitler tente d'annexer l'Autriche en 1934 mais Mussolini l'en empêche temporairement.

En 1938, l'Anschluss (annexion de l'Autriche) puis l'annexion des Sudètes montrent l'expansionnisme nazi. Les accords de Munich de 1938 tentent de préserver la paix par des concessions à Hitler, avec la participation de Daladier (France) et du Premier ministre britannique.

Le 23 août 1939, l'Allemagne et l'URSS signent un pacte secret sur le partage de la Pologne. Le 1er septembre 1939, Hitler envahit la Pologne, déclenchant la déclaration de guerre de la France et du Royaume-Uni.

Ces événements montrent comment les régimes totalitaires, nés de la crise de 1929, ont progressivement détruit l'ordre européen et mené à la Seconde Guerre mondiale.

Conclusion : La crise économique et les régimes totalitaires forment un enchaînement fatal qui mène l'Europe vers le conflit le plus meurtrier de son histoire.

Définitions Essentielles

Krach : effondrement brutal des cours boursiers ou des marchandises sur une place financière.

Action : titre représentant une fraction du capital d'une société, négociable en bourse.

Libéralisme : idéologie économique prônant la liberté d'entreprendre et la non-intervention de l'État dans l'économie.

New Deal : politique de relance économique de Roosevelt inspirée de Keynes, basée sur l'intervention de l'État.

Totalitarisme : système dictatorial visant à contrôler tous les aspects de la société par un parti unique et un chef suprême.

Fascisme : forme de totalitarisme italien exaltant la nation et soumettant la population par la dictature d'un parti unique.

Collectivisation : mise en commun des terres agricoles dans des exploitations collectives (kolkhozes en URSS).

Pogrom : soulèvement violent organisé contre une communauté juive.

Astuce révision : Ces définitions sont essentielles pour comprendre les mécanismes économiques et politiques de cette période cruciale.