Création, ruptures et continuités dans l'art
La création artistique se trouve aujourd'hui dans une tension permanente entre tradition et innovation. Pour Hannah Arendt, la culture de masse représente un danger majeur : l'art devient marchandise, privilégiant le profit à la qualité. L'industrie du divertissement impose une consommation rapide et éphémère, en opposition avec la culture qui exige un effort d'assimilation et s'inscrit dans la durée.
Les ruptures artistiques ont marqué le XXe siècle. Selon André Breton, le surréalisme a introduit de nouveaux procédés (écriture automatique, cadavre exquis) qui rompent délibérément avec les codes traditionnels. De même, Walter Benjamin observe que les techniques modernes de reproduction ont entraîné une mutation culturelle majeure. Si ces changements ont démocratisé l'art, ils ont aussi provoqué une perte de "l'aura" des œuvres autrefois sacralisées.
L'art contemporain s'est construit sur la subversion et la transgression des règles classiques. Contrairement à l'art classique ancré dans la tradition et les règles établies, ou à l'art moderne qui rompt tout en faisant référence à la tradition, l'art contemporain transgresse délibérément les codes artistiques. Ce phénomène s'inscrit dans une rupture globale qui a touché tous les domaines au XXe siècle.
À retenir ! La création authentique se situe souvent dans cette tension fertile : elle s'appuie sur l'héritage culturel tout en cherchant à s'en émanciper pour proposer du nouveau. C'est ce qui distingue fondamentalement la culture durable du simple divertissement consommable.