Le devoir : contrainte ou liberté ?
Imagine un commerçant honnête : le fait-il par peur des sanctions ou par principe ? Cette différence est cruciale ! Kant distingue agir "conformément au devoir" (motivé par l'intérêt) et agir "par devoir" (motivé uniquement par la morale).
Le danger de l'hétéronomie (obéir à une loi extérieure) ? Eichmann au procès de Nuremberg qui disait "je ne faisais qu'obéir aux ordres". Hannah Arendt parle de "banalité du mal" : faire le mal par obéissance aveugle, sans réflexion éthique.
À l'opposé, l'autonomie selon Kant signifie accomplir son devoir librement. Paradoxe fascinant : on obéit, mais à une loi qu'on se donne soi-même ! C'est ça, la vraie liberté morale.
L'impératif catégorique de Kant te donne deux règles d'or : "Agis selon une maxime que tu peux vouloir universelle" et "Ne traite jamais autrui comme un simple moyen mais toujours comme une fin."
À retenir : Le vrai devoir n'est pas subir une contrainte, mais choisir consciemment ce qui est juste pour tous.
Rousseau vs Kant : raison ou sentiment ?
Rousseau et Kant s'opposent sur la source du devoir. Pour Rousseau, c'est la pitié (sentiment naturel) qui fonde la morale. Il distingue l'amour de soi (instinct de survie, positif) de l'amour-propre (égoïsme basé sur la comparaison sociale).
Kant, lui, mise tout sur la raison qui définit des devoirs universels. Mais attention : les deux philosophes s'accordent sur un point essentiel ! Le devoir n'est pas une contrainte extérieure mais un choix rationnel qui nous mène vers l'humanité.
La question reste ouverte : faut-il toujours dire la vérité, même si cela met quelqu'un en danger ? C'est là que tu vois la complexité du devoir moral.
À retenir : Que ce soit par sentiment (Rousseau) ou par raison (Kant), le devoir authentique vient de l'intérieur, pas de l'extérieur.