La maïeutique : l'art d'accoucher les esprits
Socrate compare son travail à celui de sa mère, sage-femme. Il ne t'enseigne pas la vérité, il t'aide à accoucher de ton propre savoir ! C'est ça, la maïeutique.
L'apprenti philosophe souffre de son ignorance comme une femme enceinte. Son âme se sent mal à l'aise, pressent que quelque chose cloche dans ce qu'on lui a toujours dit. Par ses questions, Socrate provoque cette "naissance" intellectuelle.
Le dialogue force à la précision et à la cohérence. Chaque question t'oblige à clarifier ta pensée, chaque objection te pousse à être logique. Théétète découvre ainsi ses propres vérités, guidé mais non dirigé par Socrate.
L'ironie socratique : quand le dialogue devient arme
Tous les interlocuteurs de Socrate ne cherchent pas sincèrement la vérité ! Avec les non-philosophes (comme les généraux Lachès et Nicias), le dialogue révèle leurs erreurs de raisonnement. Ils confondent exemples et définitions.
Avec les anti-philosophes qui veulent juste avoir raison, Socrate devient impitoyable. Sa méthode ? Te faire acquiescer à chaque étape, puis démontrer que tes affirmations se contredisent. Le principe de non-contradiction devient son piège logique infaillible.
💡 Technique clé : Socrate utilise la structure a) thèse à réfuter, b) prémisses acceptées, c) démonstration de la contradiction, d) conclusion que la thèse est fausse.