L'essence du temps et ses représentations
Le temps est une réalité difficile à saisir, ni objet ni être concret. Il se définit en relation avec l'espace, sa mesure, sa durée et son caractère irréversible. Contrairement à l'espace, on ne peut pas toucher le temps, mais nous utilisons des objets comme les horloges pour le mesurer.
Le temps peut être représenté de différentes manières : une droite infinie (vision optimiste du progrès), une flèche descendante (vision pessimiste), des paraboles (trajectoires uniques), un cercle (répétition des événements) ou un arbre (temps multiple avec différentes possibilités).
La distinction entre temps objectif et temps subjectif est fondamentale. Le premier est mesurable par l'horloge, tandis que le second est vécu par la conscience humaine. Cette dualité pose la question centrale : comment articuler le temps mesuré et le temps ressenti ?
💡 Saint Augustin avait déjà identifié ce paradoxe : le passé n'existe plus, le futur n'est pas encore, et le présent n'est qu'un instant fugace. Pour lui, le temps est une réalité intérieure à l'esprit humain, comprenant la mémoire (passé), l'intuition directe (présent) et l'attente (futur).
Henri Bergson développe cette idée en opposant le temps objectif (mesure spatiale des événements) à la durée (temps psychologique vécu). Cette dernière varie selon notre état d'esprit : l'attente semble interminable, tandis que les moments de bonheur passent rapidement. Aristote, quant à lui, définissait le temps comme "le nombre du mouvement selon l'avant et l'après", liant le temps aux changements dans la nature.