Conscience morale et responsabilité
La conscience morale représente notre capacité à distinguer le bien du mal et à nous conduire selon cette distinction. Selon Kant, cette conscience est une puissance inhérente à notre être, inscrite en chacun de nous. Nous ne pouvons échapper à cette "terrible voix", même si nous pouvons parfois refuser de l'écouter.
Le cas d'Eichmann, analysé par Hannah Arendt, soulève une question cruciale : peut-on invoquer l'obéissance à l'autorité pour justifier des actes immoraux ? Eichmann, fonctionnaire nazi, rejette toute culpabilité en prétextant avoir simplement obéi aux ordres. C'est ce qu'Arendt nomme "la terrible, indicible, l'impensable banalité du mal" - le mal commis non par un monstre, mais par un homme ordinaire.
Pour Sartre, la conscience morale est indissociable de notre liberté. Sa philosophie nous place face à une double responsabilité : au niveau collectif, nous sommes responsables en tant que membres de la communauté humaine ; au niveau individuel, nous sommes responsables de nos propres choix. Même mobilisé dans une guerre, l'individu conserve sa responsabilité morale. La liberté n'est pas définie par la réussite de nos projets, mais par la responsabilité permanente de choisir.
💡 Notre liberté est totale et constante. Même dans les situations les plus contraignantes, nous conservons toujours le choix de notre attitude face aux événements.