La valeur de la nature : entre instrumentalisation et respect
Nous nous représentons comme des êtres à part, avec des désirs non naturels, et nous sommes disposés à créer un ordre de normes et de valeurs en rupture avec une vie naturelle. Cette conception pose la question de la valeur que nous accordons à la nature.
L'éthique de l'environnement de Routley, à travers l'expérience de pensée du "dernier humain", soulève une intuition morale importante : même si tous les humains étaient condamnés à disparaître, il semblerait immoral de détruire toutes les autres formes de vie. Cette intuition défend l'idée d'une valeur intrinsèque de la nature.
Cette approche s'oppose à la vision kantienne qui considère qu'en l'absence d'humains, il n'y aurait pas de mal moral, la morale étant propre à l'homme. La "deep ecology" rejette cet anthropocentrisme et affirme que la nature a une valeur en elle-même, indépendamment de son utilité pour l'homme.
🌍 Et si nous reconnaissions à la nature la même valeur intrinsèque que celle que nous accordons à l'humanité ? Cela changerait radicalement notre rapport au monde.
Cette réflexion trouve un écho dans l'art engagé comme l'installation "Ice Watch" d'Olafur Eliasson et Minik Rosing, qui présente des blocs de glace du Groenland fondant dans des villes européennes. Plus concrète qu'un article scientifique, cette œuvre cherche à provoquer une prise de conscience sur l'urgence climatique, nous rappelant que le temps presse et que chacun doit agir.