La morale rationnelle selon Kant
Emmanuel Kant propose une vision radicalement différente du devoir moral. Pour lui, la morale ne dépend ni des cultures ni des religions, mais repose uniquement sur la raison et la bonne volonté. Agir moralement, c'est obéir à une loi morale intérieure que l'on se donne à soi-même, suivant le principe d'autonomie.
La formulation principale de cette éthique est l'impératif catégorique : « Agis uniquement selon la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle. » Cette formule signifie que nos actions doivent pouvoir être généralisées sans contradiction. Par exemple, le mensonge ne peut être universalisé car il détruirait la confiance nécessaire à toute communication.
L'avantage majeur de la morale kantienne est qu'elle permet d'établir des principes universels : ne pas tuer, ne pas mentir, respecter autrui. Cependant, son application pose problème dans certaines situations complexes, notamment lors des conflits de devoirs (mentir pour sauver une vie, par exemple).
💡 Pour Kant, ce qui compte c'est l'intention, pas les conséquences : si tu aides quelqu'un uniquement par intérêt personnel, ton acte n'a pas de valeur morale, même s'il produit du bien.
À cette approche déontologique s'oppose la perspective utilitariste de John Stuart Mill. Pour lui, le devoir consiste à faire ce qui est utile au plus grand nombre. L'utilitarisme évalue la moralité d'une action à travers ses conséquences mesurables bonheur,bien−e^tre et non selon des principes absolus. Cette flexibilité permet de s'adapter aux situations concrètes, mais peut parfois justifier des injustices individuelles au nom du bien collectif.