La nature : définitions et enjeux éthico-politiques
La nature, c'est tout ce qui existe sans l'intervention humaine - mais c'est aussi l'essence même des choses, ce qui les définit. Le problème, c'est qu'on vit dans un monde anthropocentrique : on place l'humain au centre de tout, et les autres espèces n'ont de valeur que si elles nous servent.
Descartes a marqué un tournant décisif en distinguant science spéculative (comprendre pour comprendre) et science pratique (connaître pour agir). Cette approche pratique vise à améliorer la vie humaine, ce qui implique forcément de dominer la nature.
Notre société hiérarchise les espèces : minéraux < plantes < animaux < humains. Cette vision justifie qu'on exploite tout ce qui se trouve "en dessous" de nous dans cette échelle.
L'écoféminisme fait un lien fascinant : ce mouvement montre que la domination des femmes et celle de la nature suivent les mêmes logiques. Femmes et nature ont toujours été vues comme des réalités à contrôler et exploiter.
💡 À retenir : L'anthropocentrisme ne pose pas que des questions environnementales, mais interroge aussi nos rapports de domination en général.
Gillibert dénonce comment le capitalisme réduit la nature à une simple ressource. Même sa "protection" devient marchande - on ne la voit plus comme du vivant mais comme un outil.
Heureusement, des philosophes proposent des alternatives. Jonas reformule l'impératif kantien : "Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur terre." Stone va plus loin en proposant d'accorder des droits aux êtres non-humains, s'inspirant des luttes historiques des minorités politiques.