La vérité : définition et relativisme
La vérité, c'est la conformité aux faits, l'adéquation entre la réalité et ce qu'on en comprend. Mais attention, cette définition apparemment simple cache des débats énormes !
Protagoras défendait le relativisme : "L'homme est la mesure de toute chose". Autrement dit, ce qui est vrai pour toi peut être faux pour moi, et vice versa. La vérité devient alors subjective, propre à chaque individu.
Platon s'oppose totalement à cette vision avec son célèbre mythe de la caverne. Imagine des prisonniers enchaînés qui ne voient que des ombres sur un mur, pensant que c'est la réalité. L'un d'eux se libère, découvre le vrai monde éclairé par le soleil (symbole de la vérité absolue), mais quand il revient l'expliquer aux autres, ils refusent de le croire.
💡 Bon à savoir : En philo, tu peux établir la vérité par induction (partir de l'observation pour créer une théorie) ou par déduction (partir d'une théorie et la tester par l'expérience).
Dire la vérité : obligation morale ou choix contextuel ?
Faut-il dire la vérité coûte que coûte ? Kant et Constant se sont affrontés sur cette question cruciale du droit de mentir.
Pour Kant, c'est clair : mentir est toujours immoral. Ses impératifs catégoriques nous obligent à agir par devoir, sans exception. La véridicité (dire la vérité) doit primer, quelles que soient les conséquences.
Constant nuance cette position : le devoir de vérité n'est pas absolu et dépend du contexte. Parfois, la véridicité peut être nocive, et mentir devient alors acceptable, voire nécessaire.
Descartes explique nos erreurs autrement : notre volonté (illimitée) dépasse souvent notre entendement (limité). On se trompe quand on affirme des choses qu'on ne comprend pas vraiment.
Les conceptions de la vérité
Comment reconnaît-on qu'une proposition est vraie ? Deux grandes théories s'affrontent.
Aristote prône la vérité comme correspondance : une proposition est vraie si elle correspond à la réalité. Son principe de non-contradiction stipule qu'une même chose ne peut pas être et ne pas être en même temps.
William James défend la vérité comme cohérence : une proposition est vraie si elle est logiquement cohérente avec d'autres propositions acceptées.
💡 À retenir : On distingue les vérités de raison (logiques, nécessaires) des vérités de fait (contingentes, variables selon les circonstances).