Sartre et la défense radicale de la liberté
Face à ces théories déterministes, Jean-Paul Sartre défend une conception radicale de la liberté humaine. Pour lui, l'homme reste fondamentalement libre, même dans les situations les plus contraignantes. Il est, selon sa formule célèbre, « condamné à être libre ».
Sartre ne nie pas l'influence du milieu social, mais pour lui, ce n'est pas la liberté qui est remise en cause par ces influences, c'est l'égalité. La liberté n'est pas une question de quantité de choix (le riche n'est pas plus libre que le pauvre), mais une question de qualité, de capacité à choisir.
Sa philosophie existentialiste repose sur le principe que « l'existence précède l'essence ». Contrairement aux objets qui sont fabriqués selon un modèle préexistant (leur essence), l'homme existe d'abord et se définit ensuite par ses choix et ses actions. Il n'y a pas d'essence préalable de l'homme.
Pour Sartre, l'homme n'est que la somme de ses choix : il se construit lui-même à travers les actes qu'il accomplit. Nous existons comme « projets », toujours jetés vers l'avenir et les possibles. Notre « projet fondamental » est l'acte par lequel nous tendons de toute notre liberté vers le futur.
Thomas d'Aquin propose une autre défense de la liberté humaine en distinguant trois modes d'action :
- La pierre qui tombe (action sans jugement)
- La brebis qui fuit le loup (action avec jugement instinctif)
- L'homme qui agit après réflexion rationnelle
Pour d'Aquin, notre capacité à réfléchir nos actions avant de les accomplir est la preuve de notre liberté. Contrairement aux animaux qui agissent par instinct, nous pouvons délibérer et faire des choix contingents (qui auraient pu être autrement).