Les bases de la croissance économique

La croissance économique, c'est l'augmentation durable du PIB (Produit Intérieur Brut) d'un pays sur le long terme. Le PIB mesure toutes les richesses produites sur un territoire en un an - en France, ça représente 2 800 milliards d'euros !

Cette croissance est super importante parce qu'elle permet d'améliorer le niveau de vie, de créer des emplois et de réduire la dette du pays. C'est un peu comme quand ton argent de poche augmente : tu peux t'offrir plus de choses et améliorer ton quotidien.

Il faut distinguer le PIB nominal (aux prix actuels) du PIB réel (sans l'inflation). C'est le PIB réel qui nous intéresse pour mesurer la vraie croissance économique.

💡 Bon à savoir : La France a vu sa population active augmenter de 33% depuis 1970, atteignant plus de 27 millions de personnes !

Les deux moteurs de la croissance

Tu te demandes ce qui fait grandir l'économie ? Il y a deux façons principales d'y arriver !

D'abord, la croissance extensive : on augmente la quantité de facteurs de production. Plus de travailleurs, plus d'heures de travail, plus de machines, plus de bâtiments. C'est simple : plus on a de moyens, plus on peut produire.

Ensuite, la croissance intensive : on améliore l'efficacité avec le progrès technique. Imagine une caissière qui avant gérait une caisse, et qui maintenant supervise dix caisses automatiques ! C'est ça, la productivité globale des facteurs.

Le progrès technique vient des innovations : nouveaux produits (smartphones), nouveaux procédés (robots), nouvelles organisations (télétravail), nouveaux marchés, nouvelles matières premières.

💡 Exemple concret : Les États-Unis misent surtout sur l'efficacité, tandis que la Nouvelle-Zélande compte plus sur l'augmentation des moyens de production.

Les trois capitaux de l'innovation

Pour avoir des innovations qui boostent la croissance, il faut investir dans trois types de capitaux essentiels.

Le capital technologique, c'est la recherche et développement (R&D). Les universités font de la recherche fondamentale, les entreprises comme L'Oréal font de la recherche appliquée pour gagner de l'argent. En France, on dépense 157,2 milliards d'euros par an !

Le capital humain, c'est tes compétences et ton savoir. Plus tu étudies longtemps, plus tu deviens efficace au travail. L'éducation du primaire au supérieur développe ce capital.

Le capital public, ce sont les infrastructures : routes, aéroports, fibre optique... Tout ce qui aide l'économie à fonctionner.

Ces trois capitaux créent un cercle vertueux : investissement → innovations → croissance → profits → nouveaux investissements. La croissance s'auto-entretient !

💡 À retenir : Le progrès technique est "endogène", c'est-à-dire qu'il résulte des décisions des entreprises et de l'État.

Le rôle clé des institutions

Pour que la croissance fonctionne, il faut des règles du jeu claires ! Les institutions organisent les relations économiques.

Les droits de propriété sont fondamentaux. Si tu inventes quelque chose, tu dois pouvoir le protéger avec un brevet (20 ans maximum). Regarde la bataille entre Thermomix et Monsieur Cuisine de Lidl ! Les brevets créent un monopole temporaire qui permet de récupérer les investissements.

Une justice indépendante doit lutter contre la corruption. Si les fonctionnaires demandent des pots-de-vin, la qualité des projets publics s'effondre. Les pays nordiques sont des modèles de transparence.

Il faut aussi un climat favorable aux affaires : procédures simples (Hong Kong), stabilité politique, taxation raisonnable (l'Irlande attire les multinationales), main-d'œuvre qualifiée.

💡 Exemple : Les vaccins Covid-19 ont rapporté gros aux labos grâce aux brevets, ce qui les incite à continuer la recherche !

Les inégalités créées par le progrès technique

Le progrès technique a un côté sombre : il creuse les inégalités de revenus. Schumpeter appelait ça la "destruction créatrice".

Pour les salaires, on observe une polarisation des emplois. D'un côté, les jobs peu qualifiés au SMIC (livreurs Uber Eats). De l'autre, les emplois très qualifiés bien payés (ingénieurs). Au milieu, les emplois "automatisables" disparaissent (secrétaires remplacées par Doctolib).

Pour les revenus du capital, c'est pire ! Les entreprises innovantes font des profits énormes grâce aux brevets. Elles versent de gros dividendes à leurs actionnaires, qui sont déjà riches. Les riches s'enrichissent, les pauvres restent pauvres.

Cette "destruction créatrice" motive les entrepreneurs par l'appât du profit - c'est le moteur du capitalisme !

💡 Important : Les inégalités de revenus du capital sont plus fortes que celles des revenus du travail.

L'épuisement des ressources naturelles

La croissance économique a ses limites ! Elle épuise les ressources naturelles qu'on appelle "biens communs" : le sable, les forêts, les poissons...

C'est la "tragédie des biens communs" : tout le monde les utilise, personne ne les préserve. Résultat : déforestation pour l'huile de palme, surpêche, extraction massive de sable.

Heureusement, il y a des solutions innovantes ! 90% des saumons viennent maintenant d'élevages car les saumons sauvages ont disparu. La Norvège excelle dans ce domaine avec des biologistes et vétérinaires spécialisés.

Autres exemples : dessalement de l'eau de mer en Méditerranée, irrigation goutte-à-goutte en Espagne, matériaux synthétiques pour remplacer le bois rare.

C'est la soutenabilité faible : la technologie peut remplacer la nature. Mais certains pensent qu'on devrait plutôt préserver la nature (soutenabilité forte).

💡 Citation célèbre : "Celui qui croit que la croissance peut être infinie dans un monde fini est soit un fou soit un économiste" - Kenneth Boulding.

Pollution et réchauffement climatique

La croissance génère des externalités négatives, surtout la pollution. Plus on produit, plus on brûle d'énergies fossiles, plus on rejette de particules fines et de CO2.

Le réchauffement climatique vient de là : combustion → CO2 → effet de serre → températures qui montent → phénomènes extrêmes (tempêtes, canicules, fonte des glaces).

Mais encore une fois, l'innovation trouve des solutions ! Voitures électriques contre les particules fines, recyclage et produits biodégradables contre le plastique, robots pollinisateurs pour remplacer les abeilles tuées par les pesticides.

Pour le climat, on développe les énergies renouvelables pour remplacer le charbon, pétrole et gaz. C'est toujours la logique de soutenabilité faible : la tech sauvera la planète !

💡 Réflexion : Faut-il faire confiance à la technologie ou changer notre modèle de croissance ? Le débat continue !