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Croissance économique

17/12/2021

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I - Qu'est-ce que la croissance économique et quelles en sont les
sources ?
A) Le phénomène de croissance économique
1) La mesure de l'activ
I - Qu'est-ce que la croissance économique et quelles en sont les
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A) Le phénomène de croissance économique
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sources ?
A) Le phénomène de croissance économique
1) La mesure de l'activ

I - Qu'est-ce que la croissance économique et quelles en sont les sources ? A) Le phénomène de croissance économique 1) La mesure de l'activité économique par le PIB 2) La mesure de la croissance économique La croissance économique correspond à l'augmentation soutenue de la production de biens et services dans un pays pour une année donnée. Elle se mesure grâce au taux de variation du PIB en volume (c'est-à-dire du PIB en valeur déflaté par un indice des prix). La croissance se mesure traditionnellement par l'augmentation du PIB, soit par l'augmentation de la somme des valeurs ajoutées, en d'autres termes, elle se mesure par rapport à la production vendue: la croissance de l'offre doit donc coïncider avec la croissance de la demande. La valeur ajoutée correspond aux richesses créées par une organisation productive pour une période donnée. PIB = somme des valeurs ajoutées = somme des rémunérations versées = somme des dépenses effectuées. En allant un peu plus loin, on peut écrire pour résumer synthétiquement l'économie, ou plutôt la macroéconomie, d'un côté les ressources et de l'autre les utilisations, c'est-à-dire les emplois. Ressources Emplois (c.-à-d.: utilisation des ressources) Avec PIB + M=C+I+ Variation de stock + X [Notation : M = importations, X = exportations, C = consommation, I = investissement] Le PIB n'intègre pas le travail domestique...

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et ne prend pas en compte l'utilité sociale des biens et services créés (soigner, éduquer...). Les dégradations ne sont pas prises en compte dans le calcul du PIB. On dira de façon imagée, que plus la pollution, les accidents, les catastrophes... sont importants, plus une activité de production (nécessité de soin, nécessité de réparation) sera nécessaire pour réparer les dégâts, ce qui augmentera le PIB d'autant... assurément le PIB n'est pas une mesure de bien-être ! → On préférera les mesures du PIB en volume (en € ou $ constant, en terme réel) qui suppriment l'effet prix intégré dans les mesures en valeur, en € ou $ courant. Le passage d'un PIB en valeur à un PIB en volume consiste à retirer l'augmentation des prix sur la période considérée, on dira qu'on a été déflaté. On aura donc une estimation véritable de l'augmentation de la production sans l'augmentation des prix qui aurait trompé la mesure de la création réelle de richesses. - La croissance n'est donc pas uniforme entre les différents pays ou même zone. Elle n'a pas toujours existé n'ont plus. Elle date du XIX siècle pour les pays européens. C'est un phénomène récent. - Elle n'est pas homothétique : elle n'existe pas en dehors de tout. Un cercle vertueux se met en place entre croissance économique et développement (ensemble de transformations éco, sociales, culturelles, politiques, démocratiques, techniques...), la croissance finançant le développement qui lui-même crée les conditions d'une croissance future (par ex. la modification sectorielle en faveur du secteur secondaire au XIX siècle puis progressivement du tertiaire, les services, aujourd'hui). Pour étudier l'évolution de la croissance économique sur longue période, et notamment pour comparer les rythmes d'évolution du PIB entre périodes historiques différentes, on utilise comme indicateur le taux de croissance annuel moyen. Les travaux du statisticien Angus Maddison montrent qu'à l'échelle de l'histoire humaine, la croissance durable du PIB est un phénomène récent. De l'an 1 jusqu'au XVIIIe siècle, le PIB mondial a connu de longues périodes de stagnation, et une augmentation d'ensemble très lente. Il faut attendre 1820 soit le début de la Révolution industrielle pour que le taux de croissance annuel moyen (TCAM) du PIB mondial dépasse les 1 %. Ils montrent aussi que la croissance est un phénomène irrégulier : des périodes de très fort croissance (Ex: Trente Glorieuses en France [1950-1975]; Années 1990-2010 en Chine...) sont précédées ou suivies de périodes de croissance lente (entre 0 et 2 %/an). Les périodes de forte croissance sont la conséquence de la diffusion dans l'économie d'innovations technologiques majeures (par exemple, la machine à vapeur au début du XIXe siècle, le taylorisme durant les « Trente Glorieuses », les NTIC au début du XXIe siècle). Mais de manière générale une croissance du PIB supérieure à 1,5 %/an est un phénomène exceptionnel au regard de l'histoire longue. B) Les sources de la croissance 1) La croissance extensive 2) La croissance intensive Dans la mesure où la mesure de la croissance s'évalue par l'augmentation du PIB, donc de la VA produite, donc des richesses vendues, on peut partir du principe qu'il existe deux types de croissance : La croissance extensive, qui repose sur l'augmentation de facteurs de production utilisés : plus on produit, plus il y a de croissance. Pour stimuler la croissance extensive, il faut donc stimuler l'investissement. La croissance intensive, qui résulte d'une meilleure utilisation des facteurs de production, donc sur la productivité. En produisant plus avec la même quantité de facteurs de production, on génère plus de production, donc plus de VA, donc plus de croissance. ✓ Comment se fait-il que nos richesses aient tant progressé depuis un siècle ? La 1re réponse possible est que nous sommes plus nombreux, que le nombre d'heures travaillé a donc progressé, que nous utilisons plus de machines. Si cette réponse est importante, elle est largement insuffisante. Si l'on augmente les facteurs de production (l'ensemble des éléments combinés par l'entreprise qui permettent de produire des biens et des services = le facteur travail qui correspond à la main-d'œuvre et le facteur capital qui correspond aux biens de production durables), les quantités produites vont augmenter. Par exemple, une entreprise fait un investissement de capacité (achat d'une nouvelle usine) : elle va augmenter les quantités produites. Il y aura donc croissance économique. ➜ La croissance extensive. Elle repose sur l'augmentation de la quantité des facteurs de production utilisée. Pour mesurer cette augmentation, on s'appuie sur des données agrégées (globales): - Pour le travail : volume de la population active, de la population active occupée et durée du travail (hebdomadaire, annuelle, en années) - Pour le capital : Variation du stock de capital lié à l'investissement, Variation de la durée d'utilisation du capital... Cependant, nous avons étudié en première la loi des rendements décroissants ainsi, la croissance extensive est vouée à s'épuiser, si la productivité des facteurs de production n'augmente pas. On s'aperçoit que ces facteurs de production n'expliquent pas entièrement la croissance réalisée. Alors forcément un autre facteur intervient dans la réalisation de la croissance. On repère cet autre facteur, le résidu, par déduction: c'est l'écart entre la hausse de la production et la contribution des facteurs de production supplémentaires (travail et capital) qui est appelé « résidu » par les économistes. Le « résidu » est la partie de la croissance économique qui vient d'une plus grande efficacité de la combinaison des facteurs de production, c'est-à-dire d'une amélioration de la productivité globale des facteurs. Le progrès technique incorporé dans le capital, dans la formation des salariés, dans une meilleure organisation du travail sont sources d'efficacité pour les entreprises, qui vont ainsi pouvoir augmenter les quantités produites. ➜ La croissance intensive. La part non expliquée de l'augmentation de la production est la productivité globale des facteurs (PGF), ce que Solow appelle « le résidu ». Ces gains de productivité viennent du progrès technique incorporé au processus de production et aux facteurs de production. Le progrès technique augmente ainsi l'efficacité des facteurs travail et capital, sans que le volume augmente (= productivité). Le progrès technique résulte des innovations qui améliorent les facteurs, les méthodes de production ou l'organisation du travail. Ce troisième facteur de la croissance mis en évidence par Robert Solow est dans un premier temps expliqué de façon exogène : il ne dépendrait pas de la décision des agents économiques, mais ce serait « une manne tombée du ciel »>. La contribution à la croissance du facteur travail, du facteur capital et de la PGF (productivité globale des facteurs) est généralement mesurée en point de %. Attention à la lecture ! Ce calcul nous montre que pendant les 30 glorieuses (après-guerre jusqu'au milieu des années 1970), la PGF a contribué à environ 2/3 de la croissance du PIB sur cette période. Des mesures plus récentes pour la France comme pour d'autres pays montrent que le rôle la productivité (PGF) dans la croissance économique est très important, primordial. Sans cette PGF, qui correspond au progrès technique (mais aussi « la part de notre ignorance >>) la croissance économique aurait été bien plus faible. II - Comment expliquer la dynamique de la croissance ? A) Une dynamique de croissance entretenue par le progrès technique 1) Le progrès technique accroît la productivité globale des facteurs a) Le progrès technique source de croissance via la PGF b) Un effet plus diffus du progrès technique sur la croissance Les créations de richesses permises par les innovations sont supérieures aux destructions dans les secteurs obsolètes grâce aux gains de productivité permis par le progrès technique, qui peuvent être répartis entre différents acteurs, augmentant simultanément l'offre et la demande. Ces gains de productivité peuvent ainsi permettre de : X Baisser le prix de vente des produits → augmentation du pouvoir d'achat, donc de la demande globale. X Augmenter la rémunération des salariés → effet similaire. X Augmenter les profits → ce qui peut augmenter les revenus des actionnaires, ou accroître les possibilités d'autofinancement pour accroître l'investissement, ce qui permettra d'augmenter le volume de la production, l'offre globale. Ceci étant, l'innovation ne peut émerger que si les industriels ont la certitude d'en récolter les bénéfices : nous verrons donc l'importance des institutions dans le processus de croissance. 2) Un progrès technique endogène a) D'où vient le progrès technique et quels sont les acteurs à son origine ? Schumpeter s'est le premier intéressé au rôle majeur de l'innovation, moteur de l'économie selon lui. Il distingue 5 formes d'innovations produits, procédés, modes de production, débouchés, matières premières. À l'origine des innovations, les découvertes ou inventions. On dira alors que les innovations sont des inventions qui ont trouvé des débouchés industriels ou commerciales. On peut distinguer : X Les innovations de produit (qui portent sur des biens ou service = smartphone, le réfrigérateur, le jeans, X l'automobile) des innovations de procédés (mécanisation ou robotisation, l'impression en 3D, la pasteurisation du lait en le chauffant à haute température, les engrais dans l'agriculture...) Les innovations technologies des innovations non technologiques comme les innovations organisationnelles (une nouvelle organisation du travail par ex. taylorisme, fordisme, toyotisme...) ou une innovation de commercialisation. X X Les innovations radicales (innovation de produit ou de procédé pour mettre au point quelque chose de totalement nouveau) des innovations incrémentales (corresponds à de petites améliorations de produits ou processus déjà existants). Certaines innovations améliorent la productivité plus que d'autres comme: machine à vapeur, l'électricité, la chaîne de montage, la robotisation, les machines à commande numérique, le smartphone, l'intelligence artificielle, etc. Le progrès technique correspond à l'ensemble des innovations « qui transforment les produits et les activités productives, permettant généralement d'élever la productivité ». Ces innovations n'arrivent pas de manière isolée, mais de manière cumulative, chaque innovation interagissant avec d'autres pour en générer de nouvelles. Elles arrivent « en grappe », à la suite d'une innovation majeure nous dit J. A. Schumpeter. L'ensemble correspond au progrès technique. b) Pourquoi qualifier le progrès technique d'«< endogène » ? De nombreux économistes considèrent que la durabilité de la croissance repose sur l'organisation globale de l'activité économique : on parle de croissance endogène. Selon cette théorie, en investissant dans différentes sortes de capitaux, on contribue au progrès technique, donc à la croissance, qui provient donc de la décision des agents économiques (croissance endogène). Ces capitaux sont porteurs d'externalités positives pour les théoriciens de la croissance endogène. Le progrès technique n'est donc pas un résidu, mais résulte du comportement et des décisions des agents économiques. Pour que le progrès technique se diffuse et soit « endogène » (c'est-à-dire autoentretenu → les investissements génèrent du progrès technique et des externalités positives, qui permettent de la croissance, elle-même fournissant les moyens d'investir à nouveau), il nécessite cependant qu'existent des institutions, c'est-à-dire un ensemble de règles et d'organisations durables encadrant les comportements des acteurs sociaux. Au lieu de penser le progrès technique comme une variable exogène (qui vient de l'extérieur au système éco), les théoriciens de la croissance endogène l'envisagent à la fois comme le résultat et comme la cause de la croissance économique. Pour eux, ce sont donc les succès déjà engrangés (par accumulation de connaissances, d'équipements productifs, de capital financier, d'infrastructures collectives, etc.) qui constituent la matrice des succès à venir, car cette accumulation induit notamment de très nombreuses externalités positives et donc des rendements croissants. Dans cette optique, la croissance est cumulative, car elle dépend du stock de connaissances accumulé : si de nombreux chercheurs ont permis à un pays d'avoir un rythme de croissance plus élevé, les chercheurs qui vont succéder à cette première vague vont pouvoir trouver davantage de choses, donc de réaliser un rythme de croissance plus rapide que les autres pays. Les écarts de croissance sont donc cumulatifs, selon cette théorie, ceux qui sont « bien partis » pouvant à la fois investir davantage et avec de meilleurs rendements dans la recherche et la formation. On voit donc que le progrès technique, de même que son utilisation efficace pour faire croître l'économie, dépend de la combinaison de ces différents investissements. Par exemple, ce sont les investissements en capital humain qui permettent aux entreprises de tirer parti des investissements consentis en recherche et développement par une entreprise, puisqu'ils permettent aux salariés de disposer des compétences et des connaissances nécessaires à l'utilisation des nouvelles technologies. Par ailleurs, les investissements de l'État (par exemple, le financement de centres de recherche fondamentale par l'État) permettent de favoriser l'apparition de progrès technique puisqu'ils facilitent les nouvelles découvertes scientifiques qui serviront de base aux futures innovations des entreprises. B) Le rôle des institutions dans la croissance 1) La diversité des institutions influençant l'activité économique 2) Le brevet Selon North, les institutions sont un ensemble de règles formelles et informelles et de moyens pour faire respecter ces règles. Ces règles encadrent les interactions humaines et les transactions. Pour que les entrepreneurs investissent et innovent, il faut qu'un certain nombre d'institutions soient mises en place. Dans une économie capitaliste, ce sont les règles de marché qui s'imposent aux acteurs économiques. Pourtant, elles sont insuffisantes pour inciter le chef d'entreprise à investir et innover. → C'est donc à l'État qui agit au nom de l'intérêt général, dans une logique non marchande, d'instaurer des règles et d'inciter les agents à agir dans le sens de la croissance. Pour être efficaces, les institutions doivent créer un environnement stable, garantir la sécurité des contrats et inciter les agents à prendre des risques et à investir. Elles doivent permettre le respect des droits de propriété, lutter contre la corruption, favoriser la justice sociale. Les règles de droit doivent être respectées, ce qui nécessite un système judiciaire indépendant du pouvoir politique. Tout d'abord, l'État instaure le droit et, en particulier, le droit de propriété. En effet, pour que l'échange ait lieu, il faut être certain que la propriété du bien acheté ne sera pas contestée par une autre personne et que les droits du propriétaire seront reconnus (lutte contre la contrefaçon par exemple). Le droit de propriété protège de la spoliation et permet l'échange. Le brevet est un bon exemple de droit de propriété. Un brevet est un titre de propriété intellectuelle qui confère à son titulaire non pas un droit d'exploitation, mais un droit d'interdiction de l'exploitation par un tiers de l'invention brevetée. Ce titre a une durée limitée, généralement 20 ans, voire 25 ans dans le cas de certains produits pharmaceutiques. Le brevet n'est valable que sur un territoire déterminé (en général un pays unique, dans certains cas un groupe de pays, cas du brevet européen). Protégée par le brevet, l'innovation va procurer un monopole technologique temporaire à l'entrepreneur à condition qu'il rende publique son invention. C'est donc une incitation forte à innover. En effet, en l'absence de brevet, les innovateurs vont être enclins à garder secrètes leurs inventions et à les exploiter eux-mêmes afin de ne pas en perdre le bénéfice. La publication du brevet (après 20 ans) va donc accroître le stock de connaissances publiques qui pourra être librement utilisé lorsque le brevet tombera dans le domaine public. En contrepartie, l'innovateur va pouvoir en tirer une « rente » ou un surprofit, c'est-à-dire un profit de monopole, car il peut imposer un prix plus élevé que celui du marché concurrentiel. Il est en effet nécessaire de créer des incitations, car les programmes de recherche pour trouver des innovations sont coûteux (paiement du matériel et des chercheurs pendant plusieurs années) et incertains (la recherche ne débouche pas toujours sur une découverte et encore moins souvent sur une innovation, c'est-à-dire une application rentable d'une découverte). Il faut donc encourager cette recherche en accordant un droit de propriété à l'innovateur, c'est une récompense qui fonctionne comme une incitation. Sans brevet, l'entrepreneur prendrait-il le risque de financer la recherche et le développement pour trouver une innovation qui risquerait d'être imitée, copié par d'autres entreprises ? Certainement pas. D'autres institutions visent à stimuler la concurrence pour favoriser la croissance : la concurrence est considérée comme un facteur d'innovation. Pour cela, l'État va mettre en place des institutions de marché : X Institutions de réglementation des marchés qui sont chargées de surveiller les atteintes à la libre concurrence et de les sanctionner. X Des institutions de stabilisation des marchés, qui réduisent au minimum l'instabilité économique. Des institutions de légitimation des marchés, qui fournissent une protection et une assurance sociale, organisent la redistribution et gèrent les conflits X → L'État a un rôle important dans l'émergence et la diffusion des innovations. III - Quels sont les défis soulevés par la croissance économique et le progrès technique ? A) Les effets ambivalents du progrès technique 1) L'innovation s'accompagne d'un processus de destruction créatrice J. A. Schumpeter définit un processus inhérent au capitalisme, le processus de destruction créatrice (Shumpeter parle de respiration du capitalisme). Partant de là, Schumpeter explique que : ✓ L'entrepreneur est l'acteur fondamental de la croissance économique. Il aime le risque et est à la recherche du profit maximal. L'innovation lui permettra d'obtenir un monopole temporaire sur le marché. Il sera donc le seul pendant un certain temps à pouvoir produire cet objet qui lui rapportera donc gros. L'innovation entraîne des progrès aussi bien quantitatifs (avec l'augmentation du niveau de production) que qualitatifs. L'économie est gouvernée par un phénomène particulier: la destruction créatrice. C'est « la donnée fondamentale du capitalisme et toute entreprise doit, bon gré mal gré, s'y adapter ». La croissance est un processus permanent de création, de destruction et de restructuration des activités économiques. Pour Schumpeter, les innovations majeures (l'électricité, la machine à vapeur, la chimie...) suivies par des innovations mineures (incrémentales) qui arrivent « en grappe >>, << révolutionne incessamment de l'intérieur la structure économique, en détruisant continuellement ses éléments vieillis et en créant continuellement des éléments neufs »>. Que se passe-t-il ? Certaines activités disparaissent, celles des entreprises qui n'utilisent pas les innovations qui apparaissent, et qui sont conduites à la faillite faute de pouvoir faire face à la concurrence des entreprises innovantes. Les activités qui se développent sont celles des entreprises innovantes, avec à leur tête des << entrepreneurs -innovateurs » selon Schumpeter. Elles sont plus rentables, car elles attirent la demande malgré un prix élevé, ou permettent de produire à un coût plus faible. Les entreprises de l'hôtellerie et Airbnb peuvent illustrer ces deux catégories d'entreprises. Le progrès technique a pour effet de rendre obsolètes les anciennes innovations, car les entreprises qui les mettent en œuvre ne sont plus compétitives. Certains produits ou certains processus de production vont ainsi disparaître, en même temps que d'autres apparaissent. Les créations d'activité et donc d'emploi l'ont toujours emporté sur les destructions et ceci pour trois raisons : secteurs qui se développent créent directement de l'activité et de l'emploi ; ils en créent aussi indirectement en amont et en aval de leur activité; les gains de productivité augmentent le pouvoir d'achat et permettent le développement d'une demande qui s'adresse à de nouveaux secteurs. Voir l'exemple des achats en ligne. Mais le phénomène de destruction créatrice est douloureux et potentiellement conflictuel : La réallocation des facteurs d'une activité à une autre nécessite une certaine mobilité géographique, mais aussi de nouvelles compétences. Si les travailleurs ne sont pas suffisamment mobiles et ne peuvent pas acquérir les compétences demandées dans les nouveaux secteurs, il peut se développer un important chômage structurel (offre et demande de travail ne coïncident pas). Les exemples de conflit du fait du processus de destruction créatrice ne manquent pas au XIX siècle, les soyeux de Lyon, les Canuts, ont cherché à limiter l'introduction des métiers à tisser qui rendaient obsolètes une partie de leur travail, ce qui d'ailleurs a créé le mouvement luddite. Aujourd'hui, on peut prendre l'exemple des chauffeurs de taxi contre les VTC Uber. À chaque fois, il s'agit de résistances à l'innovation. ➜ Pour Schumpeter, ce processus est inévitable. Il faudrait chercher non pas à le freiner, mais plutôt à l'accompagner avec des politiques publiques de formation continue et des mesures pour favoriser la mobilité de la main-d'œuvre (analyse plus récente). 2) Le progrès technique peut engendrer des inégalités de revenus a) Des inégalités de revenus entre les catégories sociales b) Des inégalités de revenus entre les territoires Nous avons vu que l'un des effets attendus de la croissance et souvent constatés, de la croissance, réside dans l'augmentation de la richesse moyenne par habitant. Les entreprises qui innovent dans les produits préfèrent investir dans le capital humain et embaucher en CDI. En effet, pour que les salariés développent de nouveaux produits ou mettent en place leur production, ils doivent être qualifiés et avoir de l'expérience. Une entreprise qui investit dans le capital humain a tout intérêt à garder le plus longtemps possible ses salariés pour récolter les fruits de ses investissements. Elles n'hésitent donc pas à attirer les meilleurs (les plus productifs et donc a priori les plus qualifiés) avec des emplois stables et bien rémunérés. Cependant, la croissance repose sur le progrès technique, dont certains affirment ainsi qu'il peut être << biaisé », c'est-à-dire peut-être plus favorable à certaines catégories d'emplois que d'autres : X X X Les travailleurs les plus qualifiés (ex: ingénieurs, chercheurs...) ont de fortes probabilités d'être favorisés par le progrès technique d'une part, ils sont nécessaires pour concevoir les innovations de produit ou de procédé. D'autre part, les innovations technologiques (ex: imprimantes 3D, robotisation, intelligence artificielle...) ne rendent pas leurs compétences obsolètes: au contraire, celles-ci doivent être mobilisées pour utiliser correctement les innovations. Par conséquent, le progrès technique a tendance à favoriser la demande de travail qualifié, ce qui se traduit par une hausse de leur nombre, et une hausse de leurs salaires (la hausse de la demande tire les salaires à la hausse). Les travailleurs moyennement qualifiés (ex: professions intermédiaires dans la hiérarchie professionnelle : ouvrier(e)s qualifié(e)s de l'industrie, employé(e)s et professions intermédiaires du secteur commercial ou administratif...) sont fortement touché(e)s : les tâches qu'ils et elles réalisent sont les plus susceptibles d'être automatisées (c'est vrai aussi pour le travail non qualifié du secteur industriel) et réalisées par des machines. Par exemple, dans le domaine de la banque et de l'assurance, le métier de courtier (professionnel jouant le rôle d'intermédiaire entre les banques et les clients, chargé de proposer plusieurs offres de prêt ou d'assurance à des clients) est directement menacé par la montée en puissance d'Internet et le développement de l'intelligence artificielle, qui propose des services de comparaison de prix qui leur font concurrence. Par conséquent, de nombreux emplois de qualification intermédiaire disparaissent, et les salaires dans ces métiers ont tendance à stagner voire à diminuer. Les travailleurs et travailleuses peu qualifié(e)s des secteurs des services sont moins impacté(e)s par le progrès technique : les tâches qu'ils et elles réalisent, qui ont une forte composante relationnelle, ou qui exige des compétences de grande précision, sont difficiles à automatiser. Ces métiers continuent donc à se développer, sans que le progrès technique n'ait d'effet direct clair sur le niveau de leurs salaires. Au final, on constate que le progrès technique provoque un creusement des inégalités entre les travailleurs les plus qualifiés (dont l'emploi se développe et les salaires augmentent) et les travailleurs moyennement qualifiés (dont l'emploi et les salaires diminuent), ainsi qu'avec les travailleurs peu qualifiés (dont l'emploi se développe, mais les salaires stagnent). Pour limiter le creusement de ces inégalités, les pouvoirs publics peuvent notamment développer des politiques de formation continue (pour favoriser la transition des travailleurs des secteurs et qualifications obsolètes vers les secteurs et qualifications en développement) et des politiques de redistribution des richesses. B) La croissance face aux défis écologiques 1) Les limites écologiques de la croissance 2) Le rôle ambigu du progrès technique dans la soutenabilité de la croissance Pollution de l'air dans les grandes villes, perte de la biodiversité, réchauffement climatique sont autant de phénomènes indiquant que la situation de l'environnement, capital naturel, se dégrade. La croissance de la production en est en grande partie responsable. Certaines ressources sont non renouvelables et le prélèvement ne peut être que limité: c'est le cas du pétrole, du gaz, les minerais... Dans un futur proche, nous n'aurons plus la possibilité d'exploiter ces ressources parce qu'elles ne seront bientôt plus disponibles. D'autres ressources pourtant renouvelables sont aussi menacées : c'est le cas particulièrement des biens communs, telles les ressources halieutiques qui, du fait de leurs caractéristiques économiques, sont en voie de disparition. L'environnement est confronté à des externalités négatives on parle d'externalité négative de pollution lorsqu'une activité économique, en dégradant l'environnement, diminue le bien-être d'un autre agent économique sans que le marché ne tarifie cet effet. Pas de dédommagement (ni de récompense si présence d'externalité positive). Le marché est ici défaillant parce qu'il n'incite pas l'agent économique à limiter la pollution. L'agent peut exploiter les ressources, piller les fonds marins, polluer, etc. sans qu'il n'ait à payer pour les dommages occasionnés. Si la croissance économique continue à s'accroître, l'empreinte écologique qu'elle provoque du fait de l'utilisation de ressources qui la nourrit, dépasse la capacité de notre terre à se régénérer, la biocapacité. Le stock de capital naturel se réduit donc au détriment des générations futures, au détriment de la croissance future. La situation s'aggrave, c'est le constat fait en août 2021 par le dernier rapport de GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur le changement climatique). Le développement durable est « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs », précise Mme Gro Harlem Brundtland, Premier Ministre norvégienne qui a réalisé en 1987 le rapport de la Commission mondiale sur l'environnement et le développement de ONU, dit rapport Brundtland. Traditionnellement, 2 approches s'affrontent sur le sujet: la première est celle des tenants de la << soutenabilité forte », la seconde est celle des tenants de la « soutenabilité faible ». ✓ Dans la perspective de la « soutenabilité forte », le capital naturel est en grande partie irremplaçable (non substituable) parce que nous sommes incapables de le produire et indispensable. Il ne faut donc pas qu'il s'épuise au cours du temps, nous devons le préserver. Cette nécessité impose de n’exploiter que le « surplus » produit par la nature, c'est-à-dire la part que l'on peut exploiter sans risque d'entamer le capital. Les tenants de la « soutenabilité faible» soutiennent que l'on peut remplacer le capital naturel par d'autres formes de capitaux au cours du développement économique. Le progrès technique joue un rôle central dans l'approche de la soutenabilité faible. Il doit permettre, en particulier, de remplacer du capital naturel détruit. Il ne faut donc pas ralentir la croissance économique qui permet d'avoir des ressources économiques et financières pour investir, développer des innovations et favoriser le progrès technique. À l'image du robot pollinisateur qui pourra bientôt permettre de remplacer les insectes pour la pollinisation des végétaux, les innovations devraient pouvoir remplacer le capital naturel. Cette thèse est extrêmement optimiste ! Les innovations non technologiques organisationnelles ou de commercialisation, comme le développement de circuits de recyclage ou de réparation des objets défectueux, peuvent selon cette thèse contribuer aussi à diminuer la pression sur le capital naturel. Les innovations permettraient (conditionnel) alors de dépasser les limites écologiques de la croissance soutenable.