La courbe de Kuznets et les visions contrastées de la soutenabilité
La courbe de Kuznets environnementale (en forme de U inversé) illustre l'espoir d'une réconciliation entre croissance et environnement. Elle suggère que les émissions polluantes augmentent d'abord avec le développement économique, puis diminuent lorsque le revenu moyen s'élève grâce à l'adoption de technologies plus propres et à une prise de conscience écologique des citoyens.
Selon Kuznets, la croissance n'est pas contradictoire avec la préservation de l'environnement, elle en serait même une condition. Le progrès technologique permettrait de moins polluer, tandis que la conscience écologique se développerait avec l'augmentation du revenu par habitant.
À l'opposé, les défenseurs de la "soutenabilité forte" considèrent que les atteintes au capital naturel sont souvent irréversibles. Pour eux, les dommages environnementaux ne peuvent être simplement remplacés par d'autres formes de capital. Il ne suffit donc pas de maintenir constant le capital global - seules les innovations technologiques peuvent repousser temporairement les limites de la croissance.
Ces partisans de la soutenabilité forte voient la croissance comme l'origine des problèmes environnementaux plutôt que comme leur solution, ce qui les amène parfois à défendre l'idée de décroissance comme réponse aux défis écologiques actuels.
⚠️ La "tragédie des biens communs" constitue un défi majeur : sans régulation appropriée, les ressources communes (comme l'air, les océans) sont surexploitées car chacun maximise son intérêt personnel aux dépens de l'intérêt collectif.