SES Spé 1ère - Chapitre 3

Légende alternative :

et du Pepsi-Cola. En revanche, s'il sait que c'est du Coca-Cola, une nouvelle zone est excitée, révélant une émotion particulière. Pas de doute, les marques s'impriment dans nos cerveaux ! La préférence pour Coca-Cola tient donc vraisemblablement à la publicité. La firme d'Atlanta y consacre plus de 2 milliards par an, beaucoup plus que Pepsi-Cola et ce depuis des décennies. [...] Phénomène qui explique pourquoi Coca-Cola est quasiment partout et quasiment tout le temps plus cher que le Pepsi-Cola. François Lévêque, Les Habits neufs de la concurrence, O Éditions Odile Jacob, 2017. Questions: 1) Comment comprendre que le Coca-Cola soit plus acheté par les consommateurs alors qu'il est aussi plus cher ? 2) D'où vient le pouvoir de marché de l'entreprise Coca-Cola ? 1) Coca-Cola est plus acheté par les consommateurs, alors qu'il est aussi plus cher. Grâce à l'investissement massif dans la publicité, cette marque a rendu les consommateurs achetés à la marque Coca-Cola. 2) (du marketing, différence construite par la publicité qui fait une différence sur les consommateurs) Le pouvoir de marché provient de la différence construite par la publicité, entre le produit Coca-Cola et ceux des concurrents, comme le Coca-Pepsi. En effet, il existe des produits équivalents, mais ils n'ont pas la même influence sur la préférence des consommateurs. Conclusion: On parle de stratégie de différenciation, quand une entreprise parvient à faire en sorte que son produit soit différent des autres, et non substituables aux yeux des consommateurs. Cette différenciation peut avoir un fondement objectif (ex : recette de Cola différente que celle de Pepsi ), mais elle comporte aussi, bien souvent, une dimension subjective / apparente. L'image est construite par la communication publicitaire (ex: Coca-Cola rend heureux...) Différenciation peut-être objective subjective • Activité 2 : Application : extrait documentaire " De l'or en bouteille" Questions: 1) Repérer quelques chiffres qui illustrent l'ampleur du marché de l'eau en bouteille 2) Présentez les techniques mises en œuvre par les industriels pour différencier leurs produits 3) Présentez les objectifs de cette différenciation 1) % de la population achètent de l'eau en bouteille ; 3 milliards d'eau embouteillée ; 3 milliards €/an; 80/100 milliards €/an pour la publicité ; eau en bouteille a augmenté de 3 fois plus depuis 20 ans ; 6 milliards de litre d'eau embouteillée 2) La publicité nous pousse à nous hydrater, environ 1L d'eau / jour. Ils nous disent que c'est bénéfique pour notre santé, notre bien-être et pour maigrir. De plus, selon eux, boire de l'eau, c'est de la vitalité et de la jeunesse (= effets imaginaires). 3) différenciation subjective eau en bouteille = publicité et emballage différenciation objective eau en bouteille = composition, gazeuse, plate, aromatisée ou pas B. Le nombre limité d'offreurs, les ententes et les barrières à l'entrée • Activité 3 : Travail en salle informatique Vidéo 1: https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/protectionnisme-l- exemple-de-lasuisse_2122305.html Vidéo 2: http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/04/22/20002-20150422ARTFIG00335-apres- google-bruxelles-sattaque-au-geant-russe-gazprom.php Vidéo 3 : https://www.youtube.com/watch?v=DNC1020Fd9U&feature=youtu.be Questions : 1) 1) Trouvez pour chaque vidéo : a) Quelle est la date du problème économique soulevé par le journaliste ? b) Quelle(s) est (sont) la (les) entreprise(s) visée(s)? c) L'(es) entreprise(s) est-elle (sont-elles) price maker ou price taker? Justifiez votre réponse. d) Quel est le but poursuivi ? Est-ce légal ou illégal? 2) Dans la troisième vidéo, comment les pratiques évoquées sont-elles détectées ? 3) Quelle vidéo correspondrait à un nombre limité d'offreurs ? Des ententes entre entreprises ? Et la mise en place de barrières à l'entrée du marché ? Date du problème économique Le(s) entreprise(s) visée(s) Price maker ou price taker Justifiez But poursuivi Légal ou illégal Vidéo 1 2017 Vidéo 2 Préserver les emplois de l'agriculture Légal 2013 Gazprom Maker agriculteurs se regroupent et fixent un prix + Taker = il a le monopole il contrôle l'exploitation et taxe la mache étrangère russe Faire de l'argent sur le dos des autres pays + Tarif discriminant Illégal Vidéo 3 3) nombre limité d'offreurs vidéo 2 Entente entre entreprises = vidéo 3 Mise en place de barrière à l'entrée du marché = vidéo 1 2015 ( a duré pendant 6 ans) Yoplait, Senoble, Novandie, Lactalis, Laïta, Alsace lait.... = fabricant de produits laitiers Maker = se regroupent et fixent un prix pour chaque catégories de produits laitiers Augmenter les prix pour avoir un meilleur profit Illégal 2) pratiques détectées = organisation de la concurrence découvre des carnets secrets et un ligne téléphonique lors d'auditions et de perquisition, après qu'un membre se soit dénoncé barrière à l'entrée (définition): ensemble d'obstacles qui vont rendre difficile, voire impossible l'arrivée de nouveaux offreurs et demandeurs sur le marché entente (définition): accord entre des offreurs déjà présents sur le marché pour limiter la concurrence qui s'exerce entre eux (par exemple, en se mettant d'accord pour pratiquer des prix plus élevé) abus de position dominante (définition): il s'agit d'une entreprise qui a acquis une position si forte sur le marché qu'elle peut se servir de cette position pour restreindre le jeu de la concurrence Conclusion: Il est plus de multiples sources de pouvoir de marché des entreprises la différenciation des produits ● les barrières à l'entrée légal • le nombre limité d'offreurs l'abus de promotion position dominante l'entente . illégal II. Le fonctionnement du monopole et de l'oligopole monopole (définition): structure de marché composée d'une entreprise unique • Activité 4 : Des coûts fixes qui constituent des barrières à l'entrée Une entreprise est en monopole si elle seule est sur son marché. [...] Le monopole est dit naturel lorsqu'il résulte des caractéristiques techniques de la production. Imaginons une entreprise qui a essentiellement des coûts fixes, par exemple une compagnie de téléphone, dont le principal coût est la construction et l'entretien du réseau, indépendant du nombre des abonnés ou des conversations échangées. Comme le coût fixe unitaire décroît à mesure que la production augmente, plus une firme est grande et plus ses coûts sont bas. On dit qu'elle réalise des économies d'échelle. La firme la plus grande va donc éliminer les autres et être seule sur son marche. Dans le cas des réseaux, il ne serait d'ailleurs pas très rationnel d'avoir plusieurs réseaux ferroviaires ou de distribution d'électricité en concurrence, compte tenu du coût et de l'impact environnemental de ces réseaux. [...] En présence de coûts fixes, il y a nécessairement des économies d'échelle, plus ou moins importantes selon l'importance des coûts fixes. La taille optimale des entreprises, c'est-à-dire celle qui permet d'avoir les coûts unitaires les plus bas, est alors élevée, si bien que le nombre d'entreprises présentes sur le marché peut être faible. Si chaque entreprise représente à elle seule une part significative de la production, elle peut influer sur les prix, vendre plus cher qu'en situation de concurrence et obtenir ainsi une rente. Arnaud Parienty, Précis d'économie, La Découverte, 2017. Questions: 1) Pourquoi le réseau téléphonique est-il un coût fixe pour une compagnie de téléphonie ? 2) Pourquoi ces marchés où les entreprises ont des coûts fixes importants sont-ils peu concurrentiels ? 3) Montrez que ces coûts fixes agissent comme une barrière à l'entrée, qui gêne l'arrivée de concurrents. 1) Le réseau téléphonique et un coût fixe pour une compagnie de téléphonie car le principal coup et la construction et l'entretien du réseau et c'est à dépendant du nombre d'abonnés au des conversations échangées 2) Ces marchés sont peu concurrentiels, car le montant très élevé des coûts fixes ne permettent pas à un nombre élevé d'entreprise de vendre suffisamment pour rentabiliser ces coûts. Le jeu de la concurrence aboutit naturellement à une entreprise unique qualifiée de monopole naturel. En effet, les entreprises installées sur le marché qui ont amorti les coûts et qui réalisent des économies d'échelle peuvent pratiquer des prix bas. Une entreprise qui voudrait entrer sur le marché, devrait procéder à des investissements lourds et ne pourrait pas pratiquer des prix aussi bas qui l'empêcheraient de survivre. économies d'échelle (définition ) : baisse d'un coût unitaire de production lorsque la quantité produite augmente 3) Les infrastructures nécessaires à certaines de réseau (ex : les transports ferroviaire ou aériens, les services postaux, de gaz ou d'électricité ) sont très onéreux et constituent des barrières à l'entrée de ces marchés qui sont les exemples traditionnels du monopole naturel. • Activité 5: Principales barrières à l'entrée empêchant l'accès au marché Différents types de barrières à l'entrée Loi qui donne un monopole à une entreprise ou limite le nombre d'offreurs Innovation, avec ou sans droit de propriété intellectuelle (brevet, licence) Coûts fixes importants du fait de l'existence d'une infrastructure de réseau indispensable à la production Propriétaire unique d'une ressource rare a) monopole d'innovation b) monopole institutionnelle c) monopole d'innovation d) monopole de ressources Différents types de monopoles Monopole institutionnel Monopole d'innovation Monopole naturel Monopole de ressource Question : 1) Associez les situations suivantes aux différents types de barrières à l'entrée. a) Les aspirateurs Dyson sont plus chers mais intègrent des innovations brevetées. b) En France, la création d'une pharmacie est soumise à la délivrance d'une autorisation par l'Etat. c) Un nouveau médicament est protégé par un brevet pendant une durée de 20 ans d) L'entreprise sud-africaine De Beers contrôle la quasi totalité des sources d'approvisionnement en diamants. e) Le laboratoire Roche est le seul à produire le médicament Avastin contre le cancer du colon. f) La Française des jeux (FDJ) sur le marché des jeux à gratter. g) Gaz Réseau Distribution France (GRDF) achemine du gaz naturel à près de 10 000 communes. h) Le célèbre vin Romanée Conti, exclusivement créé à partir de raisins issus du domaine de la Romanée Conti. e) monopole d'innovation f) monopole institutionnelle g) monopole naturel et institutionnel h) monopole de ressource • Activité 6 : Une présentation graphique de l'équilibre du monopole Prix AC P BO Surplus en CPP 0" E 0 D Quantité surplus consommateurs Comportement du producteur en monopole Prix A PM P B + Q, Qº 0 Quantité surplus producteurs Prix A P₁₁ p* B Surplus en monopole Qu Q* perte sèche 0 D Questions : 1) Pourquoi le nouvel équilibre passe-t-il de E à C ? 2) Lorsque l'on passe de la CPP au monopole, quel surplus augmente ? Lequel diminue? Quantité Le graphique du milieu a été réalisé d'après P. Krugman et R. Wells, Microéconomie, 2ª ed., De Boeck Sup., 2013. Par rapport à la situation de concurrence pure et parfaite (CPP, graphique de gauche ), l'entreprise en monopole augmente ses prix de P* à Pm (graphique du milieu). En conséquence, la quantité demandée diminue de Q* à Qm, et le point d'équilibre se déplace de E vers C. Le nouvel équilibre fait apparaître une nouvelle répartition des surplus ( graphique de droite). Note : Les économistes nomment « perte sèche » la baisse du surplus total lorsque l'on passe d'une situation de concurrence à une situation de monopole 1) L'entreprise en monopole a le même objectif que l'entreprise en concurrence, à savoir de maximiser son profit. Néanmoins, il y a une différence fondamentale entre les deux. Le monopole ne prend pas le prix du marché, mais fixe le prix de vente et va donc choisir le niveau de production et de prix qui maximise son profit. On peut démontrer que le monopole va opter pour un prix plus élevé que celui de la concurrence pure et parfaite, ce qui va réduire la quantité échangée. Graphiquement l'équilibre se déplace de E vers C. 2) Le surplus du producteur augmente, le surplus du consommateur baisse et le surplus total baisse lui aussi. Le monopole s'accapare d'une partie du surplus du consommateur sous la forme de "rente" rente du monopole (définition): différence entre le profil du monopole est celui qui serait en concurrence pure et parfaite B. L'oligopole: dilemme du prisonnier et stratégie coopérative oligopole (définition ) : structure du marché où il n'y a qu'un petit nombre d'offreurs concentration (définition): désigne les transferts de patrimoine d'une société à une autre, par l'absorption d'une société pré-existante ou par la création d'une société nouvelle. Deux modalités de concentration existent : le rachat ou la fusion Définition Schéma du rachat Objectifs A A B Concentration horizontale Par le rachat ou la fusion avec d'autres entreprises, on aboutit à une limitation des entreprises sur le marché et à la constitution d'oligopoles • Activité 7: À l'origine des oligopoles, un processus de concentration des entreprises L'entreprise s'agrandit en acquérant des entreprises semblables, situées au même niveau dans la chaîne de production. - Accroître son pouvoir de marché vis-à-vis des fournisseurs • Accroître la part de marché vis-à-vis des clients - Rechercher des économies d'échelle B Schéma de la fusion A a) concentration horizontale b) concentration conglomérale c) concentration verticale d) concentration horizontale Trois formes de concentration Concentration verticale L'entreprise s'agrandit en intégrant des étapes complémentaires (fournisseur ou distributeur) à son activité principale. C Question : 1) Associez les exemples suivants à l'une des trois formes de concentration. - Moins dépendre de ses fournisseurs ou -Mieux contrôler ses approvisionnements B Concentration conglomérale L'entreprise s'agrandit en diversifiant ses activités. - Conquérir de nouveaux marchés - Limiter les risques en se développant dans des domaines de production différents a) En 1999, le groupe pétrolier Exxon (numéro deux mondial) a rachete Mobil (numero trois mondial). b) Bouygues (originellement spécialisé dans le bâtiment et les travaux publics) a créé en 1994 Bouygues Telecom, une filiale spécialisée dans les télécommunications. c) En 2017, Michelin (fabricant de pneus a pris le contrôle du planteur d'hévéas SIPH (producteur de caoutchouc) d) En 2017, Peugeot SA a racheté Opel a General Motors. • Activité 8: Oligopole et dilemme du prisonnier Questions : 1) Complétez dans le tableau ci dessous les gains possibles pour SFR ou Bouygues selon les cas : 0; 0; + 5 Md € ; + 5 Md € 1) 2) Intéressons-nous au point de vue de SFR : Si Bouygues maintient ses prix, qu'à intérêt à faire SFR ? Pourquoi ? Si Bouygues baisse ses prix, qu'à intérêt à faire SFR ? Pourquoi ? Finalement, que va donc faire SFR ? 3) Intéressons-nous au point de vue de Bouygues : Si SFR maintient ses prix, qu'à intérêt à faire Bouygues ? Pourquoi ? Si SFR baisse ses prix, qu'à intérêt à faire Bouygues ? Pourquoi ? Finalement, que va donc faire Bouygues ? 4) À partir de ce qui a été déduit aux questions 2 et 3, peut-on dire que la façon dont les deux entreprises vont agir est la plus satisfaisante pour elles ? Pourquoi ? 5) Comment auraient-elles pu faire un choix plus satisfaisant ? SFR Maintient les prix BOUYGUES Maintient les prix Bouygues: SFR: +3 Md € +3 Md € Baisse les prix Bouygues: +5 Md € SFR: 0 Bouygues: SFR: +1 Md € Baisse les prix Bouygues: 0 SFR: + 5 Md € +1 Md € D'après David Louapre, « Le dilemme du prisonnier », Science Étonnante (blog), 13 octobre 2010. 2) SFR a intérêt à baisser ses prix, si Bouygues maintient ses prix. Si Bouygues baisse ses prix, alors SFR a encore intérêt à baisser ses prix. Finalement, SFR a tout intérêt à baisser ses prix. Baisse de prix : stratégie dominante + meilleur choix quelque soit le choix de l'autre joueur 3) Bouygues a intérêt à baisser ses prix, si SFR maintient ses prix. Si SFR baisse ses prix, alors Bouygues a encore intérêt à baisser ses prix. Finalement, Bouygues va lui aussi baisser ses prix, c'est tout a son intérêt. 4) Non, les 2 entreprises vont baisser leur prix, et ce n'est pas ce qu'il y a de plus satisfaisant. Les 2 entreprises seront à 1 milliards d'euros. Elles auraient dû maintenir leur prix. 5) Il aurait fallu qu'il y ait une entente (qu'elles en parlent entre elles ), mais c'est interdit. Conclusion : 1. Le monopole est un marché composé d'une unique entreprise. On distingue plusieurs types de monopoles : - Le monopole naturel qui découle naturellement du jeu de la concurrence et de la sélection des firmes les plus efficaces. L'existence d'économies d'échelle offre un avantage décisif au plus gros producteur qui finit par évincer tous ses concurrents. - Le monopole institutionnel qui est le résultat de barrières réglementaires qui empêche l'entrée de nouveaux concurrents. - Le monopole d'innovation qui confère une avance décisive sur ses concurrents, éventuellement protégée par un brevet. - Le monopole de ressource qui découle de la détention par une seule entreprise d'une ressource rare. Le pouvoir de marché du monopole n'est pas sans limites : Il est contraint par la disposition à payer du consommateur. La théorie économique montre toutefois que la recherche de la maximisation du profit va conduire à un prix supérieur et des quantités moindres par rapport à la situation concurrentielle. L'équilibre du monopole n'est pas efficace : il entraîne une perte de surplus pour le consommateur que la rente du monopoleur ne compense pas. C'est l'ensemble de la société qui subit une perte de bien-être (perte sèche). On peut toutefois considérer que le monopole mérite d'obtenir un surprofit temporaire lorsqu'il a innové. Il constitue aussi une structure de marché qui engendre des gains d'efficacité en cas d'économies d'échelle importantes. Enfin, le monopole institutionnel soumis à un cahier des charges peut exercer des missions de service public. 2. L'oligopole est une structure de marché où il n'y a qu'un petit nombre d'offreurs. Celle-ci naît de processus de concentration verticale, horizontale ou conglomérale. (Cf. tableau doc. 2 p.38) Pour comprendre le comportement de l'entreprise en oligopole, on peut avoir recours au dilemme du prisonnier. Il s'agit d'une structure de jeu qui montre que deux joueurs ont intérêt à coopérer, l'absence de coopération les conduisant à une situation moins favorable pour tous les deux. Ainsi, les ententes sur les prix sont fréquentes sur les marchés oligopolistiques. Elles permettent aux entreprises d'augmenter conjointement leurs profits au détriment des consommateurs mais elles ne sont pas toujours stables dans le temps. III. La politique de la concurrence Cette politique rassemble toutes les mesures prises par les pouvoirs publics, pour favoriser la concurrence et empêcher les pratiques anticoncurrentielles. À l'échelle de la France, elle est mise en œuvre par l'Autorité de la concurrence. À l'échelle de l'Union Européenne, elle est mise en œuvre par la Commission Européenne. A. Les moyens et objectifs de la politique de concurrence • Activité 9: La découverte des pratiques anticoncurrentielles et le montant des sanctions infligées par la commission européenne Vidéo : La lutte contre les cartels par la commission européenne : https://audiovisual.ec.europa.eu/en/video/l-072385 a) Montants totaux d'amendes imposées par l'UE aux cartels par période de 5 ans (en millions d'euros) 9.000 8.000 7.000 6.000 5.000 @Statista FR 4.000 3.000 2.000 1.000 0 344 b) Les plus lourdes amendes infligées par l'UE ( au 18 juillet 2018) Infraction Abus de position dominante (OS Android) Cartel des camions 271 1990-1994 1995-1999 2000-2004 2005-2009 2010-2014 2015 2019. Abus de position dominante (Google Shopping) Scandale du Libor Cartel des tubes cathodiques Cartel des vitres de voitures Partage des marchés du gaz Abus de position dominante 7.863 7.605 ll 3.157 Les plus lourdes amendes infligées par l'UE Amendes infligées par l'UE pour pratiques anticoncurrentielles Abus de position dominante Cartel des fabricants d'ascenseurs Entreprise(s) concernée(s) Google 2018 Daimler, DAF, Renault/Volvo, Iveco, MAN 2016 Google 2017 Deutsche Bank, Société Générale, Royal Bank of Scotland, JPMorgan, 2013 Citigroup, RP Martin, Barclays, UBS Philips, LG Electronics, Panasonic, Samsung SDI, Thomson, 2012 Toshiba, MTPD, Chunghwa Saint-Gobain, Pilkington, 2008 Asahi Glass, Soliver E.ON, Gaz de France 2009 Intel 2009 Données en date du 18 juillet 2018. Sources: Commission européenne, rapports médias 8.234 1 470 1712 1354 1 106 Qualcomm 2018 997 ThyssenKrupp, Otis, Schindler, 2007 992 Kone, Mitsubishi 1 060 2 420 Amende en M € 4 340 2 930 statista La politique de concurrence consiste à interdire les abus de position dominante (lorsqu'un acteur important tente d'évincer ces concurrents du marché, de façon déloyale), contrôler les opérations de concentration et les ententes. La Commission Européenne contrôle aussi les subventions publiques (ce qui est déloyale entre celles qui en profitent et celles qui n'en profitent pas). Et enfin, l'Union Européenne cherche à ouvrir les monopoles à la concurrence. La Commission de concurrence a pour but de profiter aux consommateurs. Les objectifs de cette politique sont les suivants : ● ● ● accroître le surplus du consommateur, par des prix bas pousser les entreprises à offrir des produits de meilleure qualité augmenter le choix pousser les entreprises à innover, pour se démarquer de la concurrence au bénéfice des consommateurs pousser les entreprises européennes à être apte à/plus solide pour affronter la concurrence mondiale, en augmentant leur compétitivité, en proposant des prix plus bas et de l'innovation B. Quelques exemples d'intervention en matière de politique de concurrence au bénéfice des entreprises européennes • Activité 10 : Controverse autour de l'interdiction de la fusion entre Alstom et Siemens C'est finalement sans surprise que la Commission européenne a rejeté le 6 février le projet de fusion entre Alstom et Siemens qui aurait donné naissance à un champion européen et ferroviaire, à même de pouvoir faire face à une concurrence future est comprise chinoise. Selon la Commission, la concentration aurait réduit de manière trop significative la concurrence sur les marchés des trains à très grande vitesse et de la signalisation ferroviaire, les engagements proposée par les sociétés ayant été jugés insuffisants pour répondre de manière pérenne à ces préoccupations de concurrence. Les risques de hausse des prix pour les clients et de réduction de l'innovation était trop importants compte tenu de la faible concurrence à laquelle l'entité fusionnée aurait fait face en Europe, la concurrence pouvait être exercée dans le futur par le numéro un mondial, le chinois CRRC, ayant été jugée trop incertaine dans son principe et son calendrier. Cette décision d'interdiction apparaît, cependant, comme l'une des plus controversés jamais adoptée par la Commission. Les pressions politiques, manifestement inutiles, voire même contre-productrices, exercées par Paris et Berlin et Paris, au nom, notamment, d'un intérêt supérieur de l'Europe, ont été suivies, dès après son adoption, par un véritable plaidoyer pour une réforme des règles de concurrence, dont l'insertion d'un critères de politique industrielle. Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, a qualifié le droit européen d' »obsolète »>. Son homologue allemand Peter Altmaier, a également estimé que l'Europe devait mobiliser ses règles de concurrence afin de permettre la création, par concentration, de champion européen sectoriels. Suite à ces déclarations, les deux ministres ont publié le 19 février un manifeste commun proposant en plusieurs changements visant à favoriser la prise en compte et, donc, l'émergence d'une véritable politique industrielle on l'a l'octroi au Conseil européen un droit de veux te sur les décisions de la commission sorte de phase 3 en partie semblable aux procédures allemands des français actuel il estime également nécessaire le risque de concurrence soit appréciée de façon plus progressive aller chez le mondiale et plus seulement européenne Questions : 1) Pourquoi la commission européenne a-t-elle interdit la fusion entre Alstom et Siemens ? 2) Quelles sont les réactions des gouvernements français et allemand à cette décision ? 1) La Commission Européenne a interdit la fusion entre Alstom et Siemens, car elle réduirait trop significativement la concurrence sur les marchés des TGV et de la signalisation ferroviaire. Il y aurait un risque d'une hausse de prix pour les consommateurs et une baisse d'innovation. C'est ce qui a motivé la Commission à interdire la fusion entre les entreprises Alstom et Siemens. 2) Les gouvernements allemands et français se sont indignés contre cette décision, estimant nécessaire de permettre la création d'un champion européen du ferroviaire, apte à faire face à l'avenir au groupe chinois CRRC, n°1 mondial du ferroviaire. Actualité de ce débat : en 2020, la Commission a autorisé l'acquisition de transports Bombardier par Alstom. Activité 11: L'ouverture à la concurrence est-elle une bonne nouvelle pour les usagers ? Vidéo : « L'ouverture à la concurrence est-elle une bonne nouvelle pour les usagers ? » Le tour de la question, La Croix, mai 2018 https://youtu.be/RfP8EbXhGfE L'ouverture à la concurrence de la SNCF est-elle une bonne nouvelle pour les usagers Questions : 1) En quoi consiste l'ouverture à la concurrence de la SNCF ? 2) Recensez les arguments en faveur et en défaveur de cette ouverture à la concurrence 1) La gestion du réseau ferroviaire reste un monopole étatique, puisqu'il s'agit d'un monopole naturel. Par contre, la production de services de transports n'est pas un monopole naturel, il s'ouvre progressivement à la concurrence. 2) Arguments en faveur : offre de trains: hausse des trains en Allemagne prix du billet : baisse du prix en Italie ponctualité: hausse de la ponctualité amélioration en Allemagne Arguments en défaveur : offre de trains: suppression des lignes les moins rentables prix du billet: hausse du prix en Italie pour les travailleurs du secteur ferroviaire baisse des salaires + baisse des emplois Conclusion: A l'échelle nationale et à l'échelle de l'Union Européenne, les pouvoirs publics ont mis en place une politique de la concurrence pour obliger les entreprises à se soumettre aux règles de la concurrence, ce qui doit protéger les intérêts des consommateurs. Toutefois, cette politique fait l'objet de critiques et doit faire face à des défis majeurs. Un premier défi concerne l'articulation entre politique de la concurrence et politique industrielle. Un deuxième défi concerne le traitement des nouvelles problématiques liées à l'économie numérique. Ainsi, des voix se lèvent depuis plusieurs années pour demander le démantèlement des GAFA (Google-Apple Facebook-Amazon), régulièrement soupçonnés d'abuser de leur position dominante. Si vous êtes curieux, quelques documents pour vous faire un avis sur la question de savoir s'il faut ou non démanteler les GAFA. Doc 1 - Vidéo. Chris Hugues : "J'ai cofondé Facebook et je pense qu'il faut le démanteler" Courrier International / New York Times, 14 mai 2019 Doc 2 - Les GAFA sont-ils dangereux ? 1 000 milliards de dollars, c'est la valeur qu'a atteinte Amazon au Nasdaq, la Bourse américaine des entreprises de la high-tech, le 4 septembre dernier. Soit autant que les dix plus grosses valeurs de l'indice du CAC 40 à cette date. Un mois plus tôt, c'est Apple qui avait franchi ce seuil symbolique, qu'aucune entreprise n'avait atteint jusqu'ici. [...] En 2008, seule une entreprise issue des nouvelles technologies (Microsoft) figurait parmi les dix premières capitalisations mondiales; en 2018, elles sont au nombre de sept [...]. Comment expliquer une progression aussi fulgurante ? Quelles menaces cette hégémonie fait-elle peser sur la concurrence, l'innovation ou la souveraineté européenne ? f P a 1. Pourquoi ont-ils grandi si vite? En ces temps de Gafa bashing, on l'oublierait presque : à l'origine de l'hégémonie des Google, Apple, Facebook, Amazon et consorts, il y a toute une batterie de services devenus à peu près indispensables dans la vie privée et professionnelle de milliards de personnes et souvent gratuits. [...] "Ces acteurs ont atteint ces positions de monopole ou de quasi-monopole d'envergure mondiale par le mérite, rappelle François Lévêque, professeur d'économie à Mines ParisTech et spécialiste de la concurrence. Pas parce qu'ils étaient protégés par des régulations, en tuant la concurrence par des moyens illégaux. "Leurs innovations, aussi bien technologiques que commerciales, ont cependant reçu un sacré coup de pouce grâce à ce que les économistes appellent les "effets de réseau" : un mécanisme spécifique à l'univers numérique, selon lequel l'utilité d'un service s'accroît avec son nombre d'utilisateurs. Ainsi, la qualité d'un moteur de recherche s'améliore avec le nombre de requêtes qu'il traite, car il utilise ces dernières pour affiner sans cesse ses résultats. Une qualité accrue de service lui permet en retour d'attirer de nouveaux utilisateurs, selon un effet boule de neige. La conséquence tient en une formule, comme les Anglo- Saxons les affectionnent : "the winner takes all", le gagnant rafle tout.[...] 2. Sont-ils une menace pour l'innovation et la concurrence ? Les Gafa ne sont pas des monopoles comme les autres. Contrairement à ce qu'enseigne la théorie économique, ils ne se reposent pas sur leurs lauriers en se contentant d'encaisser la rente liée à leur hégémonie. Conscients sans doute de son caractère éphémère, ils investissent massivement dans la recherche et développement. Il suffit de voir l'activisme d'Alphabet, la maison mère de Google, qui dépense sans compter dans la voiture autonome, la domotique, les biotechnologies, la ville connectée... Des "paris", comme elle les appelle, qui ont impacté négativement ses résultats à hauteur de 3,4 milliards de dollars en 2017. Seuls des acteurs de cette envergure paraissent en mesure de supporter les investissements dans ces secteurs d'avenir... avec le risque bien sûr qu'ils préemptent ces marchés. La frénésie avec laquelle ils rachètent des start-up prometteuses s'inscrit dans cette stratégie d'innovation. Ces rachats peuvent avoir aussi bien pour résultat d'accélérer la diffusion d'une innovation que de tuer la concurrence dans l'oeuf. Quand Facebook met 19 milliards de dollars sur la table en 2014 pour absorber WhatsApp, c'est un concurrent potentiellement dangereux qu'il neutralise. [...] 3. Que font-ils de nos données ? "Si c'est gratuit, c'est que vous êtes le produit": l'adage résume bien le modèle économique des géants du Web, et celui de Google et Facebook en particulier, bâti sur la monétisation des données personnelles de leurs usagers auprès d'annonceurs. 86 % des revenus du moteur de recherche et la quasi-totalité de ceux du réseau social sont issus de la publicité numérique, marché qu'ils dominent quasiment sans partage. [...] D'une manière générale, les données sont le pétrole de l'économie numérique, une denrée qu'il faut extraire, mais aussi raffiner et transformer pour la rendre utilisable. Le règlement général pour la protection des données, entré en vigueur au sein de l'Union européenne en mai dernier, vient cependant sérieusement encadrer leur usage : il oblige les entreprises numériques, même celles basées hors d'Europe, à recueillir le consentement des internautes européens avant de collecter et d'utiliser leurs données personnelles, et leur permet de demander leur effacement ou leur transfert, tout en restreignant le profilage. Il est trop tôt pour en mesurer l'impact sur les pratiques des Gafa. Cependant, après le scandale de Cambridge Analytica, qui a utilisé à leur insu les données Facebook de dizaines de millions d'Américains durant la campagne électorale de 2016, l'Amérique de Trump semble aussi être mûre pour un renforcement de la protection des données personnelles. Source: Marc Chevallier, Alternatives économiques n°385, décembre 2018. Doc 3 - La réponse de Nick Clegg à Chris Hugues : « Le démantèlement de Facebook n'est pas la bonne solution >> Nick Clegg, directeur des affaires publiques de Facebook, s'oppose dans le New York Times à l'idée qu'il faudrait démanteler l'entreprise. [...] Il s'efforce de montrer la volonté de Facebook de s'engager activement pour éviter de reproduire toutes les dérives que le réseau social a permises en termes d'ingérence démocratique, de propagation des contenus haineux et terroristes ou encore des violations de données personnelles. Être aussi «gros»> a aussi permis à Facebook de devenir le seul acteur capable d'investir autant de milliards dans chacun de ces domaines, défend Nick Clegg. «Cela serait pratiquement impossible pour une petite entreprise» souligne-t-il en laissant entendre les risques accrus qu'un démantèlement pourrait faire courir. C'est aussi la ligne qu'a défendue Mark Zuckerberg sur le journal de France 2, le 10 mai, en affirmant que «ce que propose Chris Hughes ne va en rien aider à lutter contre ce qu'il dénonce». Plutôt que de démanteler, Facebook propose donc de réguler. Le PDG de Facebook était d'ailleurs reçu vendredi à l'Élysée, alors que la France met en place un arsenal juridique pour lutter contre la haine et les contenus terroristes en ligne. Cette passion de Facebook pour la régulation est récente, comme l'a souligné le président de la Cnil de la Nouvelle- Zélande. Dans un tweet, il suggère ainsi à Facebook d'aller jusqu'au bout de sa logique et de payer l'amende qu'a prononcé la Cnil britannique dans le cadre de l'affaire Cambridge Analytica, de se conformer aux ordres de l'autorité de protection des consommateurs américains ou de la Cnil canadienne. En d'autres termes, de se conformer aux lois existantes avant d'en proposer de nouvelles. Source: Elisa Braun, lefigaro.fr, publié le 12 mai 2019.