SES Spé Term - croissance économique

Légende alternative :

économique en identifiant son rythme et ses sources (I.) - L'enjeu des principaux facteurs explicatifs du progrès technique, source principale de la croissance : innovations, institutions... (II.) - L'enjeu de ses limites contemporaines : la montée des inégalités et le défi de la soutenabilité (III.) Introduction : Quelles sont les différentes évolutions économiques croissance économique (définition): augmentation de la production (richesse matérielle et immatérielle) sur une longue période expansion (définition): augmentation de la production (richesse matérielle et immatérielle) sur une courte période récession (définition): baisse de la production dépression (définition): baisse de la production sur une longue période I. Le phénomène de la croissance économique A. Mesure et évolution de la croissance économique Pour mesurer la croissance économique, les économistes utilisent le Produit Intérieur Brut (PIB) (Brut = sans amortissement du capital ; Net = avec). En effet, il est plus adapté que le concept de production du fait de son mode de calcul en €. Le PIB mesure la richesse produite par toutes les unités de production situées sur un territoire («< intérieur ») au cours d'une année. C'est un « agrégat monétaire » qui fait la somme des valeurs ajoutées produites sur le territoire par les agents économiques. Cette valeur ajoutée se compose : - de la valeur ajoutée marchande (vendue sur le marché à un prix supérieur au coût de production par entreprises) : chiffre d'affaires - consommations intermédiaires - de la valeur ajoutée non-marchande (cédée gratuitement ou à un prix inférieur au coût de production par des administrations publiques) estimée aux coûts nécessaires à la production (salaire d'un professeur, usure des bâtiments...). La croissance économique est alors mesurée par le taux de croissance du PIB. Mais celui-ci étant un indicateur monétaire, son niveau peut être affecté par la hausse ( inflation) ou la baisse des prix. Donc il faut << déflater » le PIB en le divisant par l'évolution / l'indice des prix, pour mesurer l'évolution des quantités produites, sans que la variation des prix n'en soit la cause. Ce PIB déflaté s'appelle PIB réel. La croissance économique est donc mesurée par le taux de variation annuel du PIB réel ou en volume. PIB réel PIB déflaté PIB en volume PIB en euros constants Formules: PIB et son contraire ● PIB nominal PIB réel PIB nominal Exemple: 10 tee-shirts à 15€ la première année avec un IPC de 100 PIB non déflaté PIB en valeur Année 1 PIB en euros courants PIB << déflaté » ou réel : (PIB nominal indice des prix ) × 100 PIB nominal : prix x production totale IPC année 2: (Prix année 2 Prix année 1 ) x 100 = ( 30 ÷ 15 ) x 100 = 200 8 tee-shirts à 30€ la deuxième année combien d'IPC pour la deuxième année ? 15 x 10 = 150 (150 x 100) ÷ 100 = 150 PIB français 2 300 milliards d'euros Année 2 8 x 30 = 240 (240 x 200) 100 = 120 Le prix a augmenté entre la première année et la deuxième, car les prix ont doublé. Mais l'entreprise a produit moins la deuxième année que la première, puisque le PIB a baissé. Activité 1: La croissance française à long terme Questions: 1) Que signifient les données entourées ? 2) Pourquoi la période de 1945 à 1975 est-elle appelée « trente glorieuses », selon Jean Fourastié ? 3) Comment a évolué la croissance française depuis la Seconde Guerre mondiale ? 4) Complétez à l'aide du graphique le tableau ci- dessous En % 11 10 Propositions Entre 1991 et 2000, le PIB a augmenté de 2,1 % 4 3 La croissance du PIB a été moins forte en 2014 qu'en 2018 La croissance a augmenté de 9 % en 1950 Entre 2000 et 2001, la croissance a diminué de 1,9 points de % 2 1 0 Taux de croissance et taux annuels moyens par période en France -1 -2 -3 -4 9 8 7 bat The 1950 -Taux de croissance 1954 1958 Vrai 1962 Vrai / Faux Faux Faux Vrai 1966 1970 1974 -Taux annuels moyens 1978 1950-1970:5,4% 1971-1980: 3,6% 1991-2000: 2,1% 2011-2014:0,8% 1982 1981-1990: 2,5% 2001-2010: 1,2% 2015-2018: 1,5% 1) 3,9 = En France, selon l'INSEE le taux de croissance de l'année 2000 a été de 3,9%. Ou, selon l'INSEE en 2000, le PIB français a augmenté de 3,9% -3 = Selon l'INSEE en 2009, le taux de croissance français a été de - 3%. Ou, selon l'INSEE en 2009, le PIB français a diminué de 3%. 1986 Depuis 1950, les années françaises de récession ont eu lieu en 1975 (premier choc pétrolier) 1993 (crise bancaire européenne) 2009 (crise économique aux États-Unis) et 2020 (crise sanitaire du covid-19) 1990 2) Les taux annuels moyens sont beaucoup plus élevés dans les périodes qui suivent des Trentes Glorieuses c'est- à-dire de 1945 à 1975, après la Seconde Guerre mondiale. La période de 1945 à 1975 (les Trentes Glorieuses) connaît un grand pic du PIB français, car c'est une longue période de croissance forte. En effet, selon l'INSEE, entre 1950 et 1975, le PIB français a augmenté de 5,4% par an en moyenne. 1998 3) Depuis le milieu des années 1970, la croissance ralentit. On s'enrichit mais à un rythme plus lent par rapport à la période des Trentes Glorieuses. Par exemple, en 1991 et 2000, le PIB français a augmenté de 2,1% par an en moyenne. 1994 Justification / Correction Entre 1991 et 2000, le PIB a augmenté de 2,1 % en moyenne par an 2014 0,5% et 2018 = 2% → 0,5 <2 Le PIB a augmenté de 9 % en 1950 2000 3,9 % et 2001 = 2% 3,9-2=1,9 Pour comparer la croissance entre plusieurs pays, on utilise le PIB par habitant en $ PPA ( = dollars parité pouvoir d'achat). L'objectif du PIB par habitant est de neutraliser l'effet produit par la taille de la population. L'objectif du PPA est de tenir compte des différences de pouvoir d'achat entre les pays. • Activité 2 : PIB réel par habitant ( en $ PPA) depuis 1800 pour quelques pays 60k 50k 50K 20k 10K 1960 198/ Gapminder, 2020, d'après Banque Mondiale, Maddison, Lindgren, FMI. 1900 1820 1840 1860 1880 1920 1940 Questions : 1) Les pays représentés ont-ils tous démarré leur croissance à la même époque ? 2) Quelles en sont les conséquences aujourd'hui ? 1. La croissance EXTENSIVE OUnited Sta United Kin... France Japan Thailand China india 2000 2019 Time Croissance hausse du PIB 1) La croissance économique est un phénomène relativement récent qui date du XIX siècle. Elle apparaît d'abord dans tous les pays qui ont connu la Révolution industrielle, a commencé par le Royaume-Uni et la France. Puis au milieu du XIXe siècle est venu le tour des États-Unis et du Japon. Enfin plus tardivement, la Thaïlande en 1980, la Chine et l'Inde ont aussi connu une croissance économique. Les pays qui ont commencé leur croissance économique en premier sont nommés les anciennement industrialisés, et les derniers sont appelés les pays en développement. 2) Les conséquences sont que les pays anciennement industrialisés, autrement dit ceux qui ont commencé leur croissance en premier, ont un PIB par habitant et un niveau de vie plus élevés, que les pays du sud-ouest asiatiques, qui ont débuté leur croissance économique beaucoup plus tard. Ils sont dans une phase de rattrapage des pays anciennement industrialisés, grâce à un taux de croissance élevé et ils vont alors progressivement les rattraper. B. Les sources de la croissance économique Activité 3: L'accumulation des facteurs de production, travail et capital La croissance économique résulte d'une augmentation de la population active employée (le nombre d'années de travail) ou du stock de capital (on met en œuvre plus de machines). Ce processus d'augmentation de la quantité des facteurs de production est appelé l'accumulation. L'accumulation de la main-d'œuvre provient dans le long terme de la croissance démographique, celle du capital provient de l'investissement. Celui-ci correspond à une partie du produit global qui est allouée, à chaque période, à la production de biens de production (qui seront utiles pour la production dans les périodes suivantes) plutôt qu'à celle de biens immédiatement consommés. [...] Le produit par tête d'un pays (PIB en volume divisé par la population totale du pays) sera d'autant plus élevé que la productivité du travail sera élevée et que la part des travail leurs dans la population totale y est grande, du fait de la structure par âge de la population ou du taux d'activité des femmes par exemple. Dominique Guellec, Croissance et innovation » Croissance, emploi et développement La Découverte, coll. Repères 2019 Questions: 1) De quoi dépend la croissance économique? 2) Quel est l'effet des phénomènes suivants sur la croissance ? -a hausse du chômage -b recul de l'âge de la retraite -c hausse du taux d'activité des femmes -d réduction du temps de travail -e immigration On distingue différents types d'investissements en capital. D'une part les investissements matériels (dans des biens de production) se distinguent des investissements immatériels (dans la formation du personnel et la publicité). D'autre part on différencie également les investissements de capacité, de productivité et de remplacement 1) La croissance économique dépend de l'accumulation de la quantité de facteurs de production (= travail et capital). On peut accroître la quantité de travail : grâce à l'augmentation de la population active occupée • lié à la croissance démographique (exemples: hausse de la natalité ou hausse de l'immigration ) lié aux taux d'activité des femmes ou personnes en situation de handicap lié à l'âge légal de départ à la retraite • ● grâce à une diminution du taux de chômage • grâce à l'augmentation de la durée de travail ● On peut accroître la quantité de capital : • grâce à l'investissement . ● acquisition de biens de production, c'est-à-dire de biens durables (minimum 1 an ), qui permettent la production d'autres biens ou services. S'il y a un remplacement avant cette période d'1an, alors ce n'est pas une source de croissance. La capacité et la productivité sont des sources de croissance économique. on distingue 2 types d'investissement : les investissements matériels ( machines, bâtiments...) et les investissements immatériels (dépense en formation, recherche et développement, en logiciel...) INSEE mesure l'investissement avec l'indicateur FBCF ( Formation Brute de Capital Fixe ) 2) Les effets négatifs / néfastes sur la croissance peuvent être : hausse du chômage, baisse du temps de travail Les effets positifs sur la croissance peuvent être : recul de l'âge de la retraite, hausse du taux d'activités de femmes, immigration Conclusion: Produire nécessite d'employer des moyens techniques et humains dans le processus de production. Dès lors, on parle de croissance extensive pour désigner l'accroissement de la production qui résulte de l'augmentation des quantités de facteurs utilisés : augmentation du facteur travail ou du facteur capital. Schéma de synthèse : fonctionnement de la croissance EXTENSIVE Augmentation des effectifs Augmentation de la durée du travail Investissements Augmentation du facteur travail 1er investissement 2e investissement 3e investissement 4e investissement 5* investissement 6e investissement Total Augmentation du facteur capital Néanmoins, la contribution du facteur travail est destinée à se réduire, suite à la baisse de la natalité et de la durée du travail à long terme. Et celle du capital est soumise à la loi des rendements décroissants. Il faut donc qu'il y ait une autre source de croissance. • Activité 4 : C'est vous le (ou la) pratron(ne) ! Optimisez vos investissements Vous créez une entreprise de gestion financière du patrimoine des particuliers. Pour cela vous investissez dans un ordinateur. Ce premier investissement vous permet de réaliser une production équivalant à 30 000 €. Vous décidez alors d'investir dans un deuxième ordinateur, qui vous servira pour des placements à l'étranger, et celui-ci vous permet d'augmenter votre production de 15 000 €. Et ainsi de suite jusqu'à un 5e ordinateur. Le tableau suivant résume les investissements et ce que chacun permet de produire en plus. Nombre d'ordinateurs supplémentaires dans l'entreprise 1 1 1 1 1 1 6 2. La croissance INTENSIVE croissance EXTENSIVE Production supplémentaire (en euros) 30 000 15 000 10 000 5 000 2 000 0 62 000 Production totale (en euros) 30 000 45 000 55 000 60,000 62,000 62 000 62 000 loi des rendements décroissants (définition ) : concept mis en évidence par David RICARDO au XIXe siècle. Selon cette loi, lorsqu'on augmente la quantité d'un facteur de production mais pas l'autre, la productivité marginale (= la dernière unité produite ) de ce facteur devient décroissante au-delà d'un certain seuil. Les premiers grands économistes, désormais appelés les « classiques » comme SMITH et RICARDO, pensaient que la croissance résultant de l'accumulation du capital était vouée à disparaître progressivement. Que l'on se dirigeait vers un « état stationnaire » (stagnation de la production ). Mais ce n'est pas ce qui s'est passé, car nos pays développés sont passés d'une croissance extensive à une croissance intensive. Activité 5: Le rôle de la productivité globale des facteurs dans la croissance C'est l'introduction d'un troisième facteur de production, aux côtés du travail et du capital, qui offre la solution [face à l'état stationnaire]: le progrès technique. [...] L'accumulation du capital au cours du temps ne consiste pas à empiler toujours plus d'unités du même type [...]. mais à acquérir des machines de type nouveau, plus efficaces, qui assurent une constance de la rentabilité du capital [...] Dominique Guellec, « Croissance et innovation », Croissance, emploi et développement, La Découverte, coll Repères, 2019 Questions : 1) Complétez le texte suivant à l'aide des données du tableau 2) Que signifient les données entourées ? 3) L'accumulation des facteurs travail et capital suffit-elle à expliquer la croissance économique ? 4) Comparez la croissance allemande et la croissance américaine: laquelle est intensive, laquelle est extensive? 5) Proposez un exemple qui permet d'illustrer une hausse de la PGF. Croissance du PIB et contribution à la croissance en 2016 Contribution à la croissance (en points de pourcentage) Taux de croissance (en %) Travail PIB Allemagne 0,5 2,0 Corée du Sud 0,3 2,8 États-Unis 0,9 1,4 France 0,1 1,1 1. Productivité globale des facteurs. Pays Capital PGF¹ 0,3 1,2 1,2 1,3 0,5 0,0 0,5 0,5 Source: données OCDE, 2018. PGF = Productivité Globale des Facteurs ( définition ) : résidu de croissance économique inexpliqué qui est attribué à l'amélioration de la productivité, autrement dit de l'efficacité des facteurs de production. Ce résidu est obtenu parce que si on somme la contribution du facteur travail et du facteur capital, car on n'obtient généralement pas la totalité de la croissance → mesure de l'efficacité du facteur travail et du facteur capital, autrement dit mesure statistique du progrès technique 1) En Allemagne, en 2016, le PIB a augmenté de 2,0 %. Cette hausse du PIB s'explique grâce à la contribution du travail à hauteur de 0,5 points de %, à la contribution du capital à hauteur de 0,3 points de % et à la PGF à hauteur de 1,2 points de %. 2) 1,2 : Selon l'OCDE, en Corée du Sud en 2016, le capital contribue pour 1,2 points de pourcentage à la croissance du PIB du pays de 2,8%. 0,5 : Selon l'OCDE, en France en 2016, la PGF contribue pour 0,5 points de pourcentage à la hausse de 1,1% du PIB. En Allemagne, le PIB a augmenté de 2,0% selon l'OCDE en 2016. Autrement dit, selon l'OCDE les richesses produites sur le territoire allemand, ont augmenté de 2,0%. 3) Non sauf en de très rares exceptions. Tels que la somme des contributions à la croissance, l'accumulation des facteurs de travail et de capital ne suffisent pas il faut presque toujours ajouter la PGF. 4) La croissance économique américaine est extensive, puisqu'elle est exclusivement expliquée par les contributions des facteurs de travail et de capital. En revanche, la croissance allemande est non seulement la somme des contributions, car elle est inférieure à la croissance économique mais en plus, plus de la moitié de la croissance économique est expliquée par la PGF. 5) Un nouvel ordinateur plus performant; Dans les années 1980-1990, l'apparition des ordinateurs ; Processus de robotisation dans les usines de production ; Hausse des compétences de la population dans les entreprises en proposant des formations Activité 6: L'impact de la productivité sur la croissance des 30 glorieuses en France Contributions annuelles à la croissance économique (en points de %, sauf pour la première ligne) Sous-périodes 1957-1963 Taux de croissance du PIB en % par an Contribution du facteur travail Contribution du facteur capital Résidu 1951-1969 5,0 0,9 1,6 2,5 1951-1957 croissance du PIB = 4,7 0,7 1,4 2,6 L + K croissance extensive, 5,1 1,0 Schéma de synthèse : fonctionnement de la croissance INTENSIVE croissance intensive + (PGF 1,4 D'où vient la PGF ? 2,7 Questions : 1) Écrire une phrase indiquant le sens de la valeur 5,0 de la première case du tableau. 2) Quelle est la relation entre les variables de la première colonne ? 3) Quelle est la nature de ce résidu? 4) Calculez la part en % de la contribution du résidu à la croissance économique pour la période 1951-1969. 1963-1969 5,1 1,0 Le progrès technique est exogène ( extérieur au système économique ) (R. SOLAW). Le progrès technique est la partie inexpliqué de la croissance << Mane tombée du ciel >> 1,8 2,3 1) En France, entre 1951 et 1969, le PIB a augmenté de 5,0% en moyenne par an. 2) La somme des trois dernières lignes du tableau est la croissance économique. 3) Le résidu correspond à la PGF. 4) Le résidu représente la moitié, donc 50%, sur la période de 1951 à 1969. C'est une croissance intensive. Très longue période 1913-1963 → du progrès technique → mais qu'est ce que c'est ? Et d'où vient il ? L = facteur travail K = facteur capital 2,1 0,5 0,5 1,1 Le progrès technique est endogène (Lucas, Barro, Romer). C'est l'ensemble des innovations et des inventions. II. Le progrès technique, service de la croissance économique A. Le progrès technique favorise les gains de productivité 1. L'innovation, source du progrès technique progrès technique (définition ) : l'ensemble des innovations et des inventions que génère la PGF invention (définition ) : découverte de quelque chose de nouveau → exemple : électricité innovation (définition): application industrielle et commerciale d'une invention exemple: ampoules Ce sont les innovations qui vont générer le progrès technique. Joseph SCHUMPETER est l'économiste qui a le plus écrit sur les innovations. L'innovation est selon lui, le résultat de l'action de celui qu'il appelle « l'entrepreneur - innovateur ». Il est question ici d'une personne telle qu'un << aventurier >> a pris le risque de consacrer du temps et de l'argent pour effectuer de la recherche et qui prend aussi le risque de se faire copier. Il s'agit pour Schumpeter du personnage central du système, puisque selon lui c'est les innovations radicales qui donneront suite à un groupe d'innovations. Schumpeter distingue alors des innovations radicales, des innovations en grappes. Il dit en effet, qu'une innovation radicale donnera lieu à une innovation en grappes. Il propose un autre niveau de distinction où l'innovation prendrait 5 formes : l'innovation de produit (créer un nouveau produit) l'innovation de procédé (créer un nouveau moyen de production) • l'innovation organisationnelle (créer une nouvelle forme d'organisation dans l'entreprise, comme le travail à la chaîne ) l'innovation de débouché (trouver un nouveau marché ) • l'innovation de matière première ( électricité, pétrole...) Ce sont les 5 formes d'innovation de Schumpeter. ● ● . • Activité 7: Identifiez les différentes formes d'innovation Innovation Le smartphone à écran pliable La commande vocale La livraison de colis par drone Le robot tondeuse L'open space (bureau ouvert) Innovation de produit X X Innovation de procédé X X Innovation organisationnelle X Action sur l'offre: gains de productivité X X X Action sur la demande: hausse de la consommation X X 2. Le progrès technique, vecteur de gains de productivité et de la croissance La croissance est due à une augmentation de la quantité des facteurs de production (croissance extensive) et/ou à une augmentation de la qualité de ces facteurs ( croissance intensive). La productivité est la mesure de l'efficacité productive d'une production. Le progrès technique est une innovation. Les gains de productivité entraînent une hausse de la PGF. Schéma de synthèse : conséquences d'une innovation de procéder et de produit Innovation Progrès technique procédé → gain de productivité → baisse du coût de production → hausse des profits → hausse du PIB → croissance Les innovations de procédé sont sources de gains de productivité qui permettent d'abaisser le coût de revient des produits. Cette diminution des coûts de revient se diffuse aux salariés sous forme de hausse des salaires et/ou de baisse des prix de vente des produits qui élèvent leur pouvoir d'achat. La hausse du pouvoir d'achat élève la consommation donc la demande, ce qui conduit les entreprises à produire davantage. Les gains de productivité peuvent aussi exercer leurs effets directement sur l'offre si les entreprises en conservent une partie sous forme de hausse des profits facilitant l'autofinancement des investissements. Les innovations de produit créent également une consommation dynamique dans certains secteurs, qui stimule la demande. A travers leurs effets sur l'offre et sur la demande, les deux principaux types d'innovations sont donc générateurs de croissance économique. Gains de productivité produit → hausse de la demande augmentation du coût de production → hausse des profits → croissance Surplus de production Hausse des prélèvements obligatoires Hausse des profits Hausse des salaires Baisse des prix Investissement Consommation Côté de l'offre Production Croissance Côté de la demande B. Un progrès technique endogène (intérieur au système économique) croissance endogène (définition ) : théorie développée dans les années 1980 qui vise à expliquer la croissance économique par des facteurs internes au processus de production, et non par des apports extérieurs. Elle vise à expliquer que la croissance au sein d'une économie peut être auto-entretenue • Activité 8: La théorie de la croissance endogène Comment expliquer que la croissance en France, entre 1950 et 1970, puisse être de 5% chaque année, alors que le nombre de travailleurs augmente de moins de 1%... La réponse, c'est Robert Solow, un économiste américain (prix Nobel en 1987), qui va la donner ce résidu est dû au progrès technique Ce dernier tombe du ciel et permet d'améliorer l'efficacité de chacun des deux facteurs [...]. Cette idée d'un progrès technique exogène (c'est-à-dire venant féconder de l'extérieur l'efficacité du travail et du capital) n'était, il faut bien le dire, qu'à moitié satisfaisante. D'abord parce qu'elle faisait de la croissance le fruit du hasard. [...] Dans les années 1980, la théorie de la croissance endogène est venue bouleverser cette analyse. Dans cette théorie. I...I plus on investit, plus la croissance tend à augmenter [...]. Pourquoi en est-il ainsi ? Parce qu'un investissement supplémentaire engendre toute une série d'effets positifs au bénéfice de la collectivité. Il peut s'agir d'investissement dans le domaine de la formation, de la recherche ou de l'infrastructure. Les effets positifs tiennent au fait que, dans la plupart des cas, grâce à ces investissements, le niveau des connaissances progresse, un savoir faire nouveau ou existant est développé. [...] Le progrès technique ne tombe plus du ciel: il est issu de ces investissements qui produisent de l'efficacité accrue, non seulement au bénéfice de celui qui investit, mais aussi de tous. << Mais d'où vient la croissance ? » Denis Clerc, Alternatives économiques, n° 129, juillet 1995 Questions : 1) A quelle nation peut on associer le terme efficacité (ligne 3)? 2) Pourquoi la réponse de Solow constitue-t-elle progrès seulement limité de la science économique? 3) En quoi les théories de la croissance endogène constituent-elles un progrès à la fois théorique et pratique (pour les dirigeants politiques)? 1) On peut associer le terme efficacité à la productivité. 2) Sans savoir d'où vient le progrès technique, on ne peut pas l'exploiter, le créer pour augmenter davantage la croissance. 3) - croissance endogène - ça vient des agents économiques - croissance due à un progrès technique endogène qui trouve son origine dans le comportement des agents économiques - cercle vertueux de croissance = croissance auto entretenue - la croissance génère de la croissance - la théorie de la croissance endogène a permit de justifier les investissements publics et privés dans l'économie 1. Le rôle central de l'investissement • Activité 9: Les effets de l'investissement en capital humain Le capital humain (Schultz, 1961, et Beckec 1964) désigne l'ensemble des dispositions durables dont l'acquisition et la possession rendent les personnes plus productives dans leurs diverses activités Le capital humain est un concept englobant (savoir savoir- faire, santé, motivation, etc.). [...] L'élève qui poursuit ses études, l'employé qui suit un stage de formation consentent des dépenses et des sacrifices pendant toute la durée de leur formation en vue d'obtenir des avantages futurs pendant le reste de leur vie Une part importante de ces avantages est constituée par l'accroissement de la rémunération attendue tout au long de la vie. La formation représente donc bien un investissement économique. Le temps qu'il faut y consacrer représente une part importante du coût total. Il s'agit d'un coût d'opportunité, mesuré par exemple par le revenu sacrifié pour une année d'études supplémentaire. [...] En essayant d'expliquer la croissance économique de longue période par la variation des seules quantités de travail et de capital, Denison (1962) découvre un résidu aussi important qu'inattendu. Une partie très significative de ce résidu est imputable aux progrès considérables de l'éducation, de la formation, de la santé, du savoir scientifique et technique. [...] La question des effets externes ¹ de l'éducation a été réhabilitée par Lucas (1988) en reconnaissance du fait que chacun bénéficie du savoir déjà accumulé par l'ensemble de la société sans en avoir soi-même payé le prix. Xavier GREFFE, Jérôme LALLEMENT, Michel DE VROEY, Dictionnaire des grandes œuvres économiques, Dalloz, 2007. 1. Les effets externes, ou externalités, sont des situations dans lesquelles l'activité d'un agent économique agit, positivement ou négativement, sur un autre agent sans contrepartie monétaire Questions : 1) Quels avantages et inconvénients un individu a-t-il à accroître son capital humain? 2) Pourquoi assimiler les savoirs et savoir-faire d'un individu à un capital? 3) Ceux qui augmentent leur capital humain sont-ils les seuls à bénéficier de cet investissement? 1) Les années d'études / de formation ne rapportent rien financièrement, et coûtent de l'argent aux individus. Ils investissent (dépensent ) en espérant un retour de l'investissement ( gagner plus, plus tard ). 2) capital humain (définition): ensemble des connaissances (savoirs) et compétences (savoirs faire) détenus par un individu 3) Le capital humain d'un individu profite aussi de l'entreprise qui l'embauche, à ses collègues... (= cercle vertueux ) • Activité 10: Croissance économique et dépenses publiques de Recherche et Développement Questions : 1) Que signifie la donnée entourée ? 2) Que montre ce graphique ? Attention: A est fonction de B mais B est également fonction de A. 3) Faut-il privilégier l'une de ces lectures si l'on se réfère aux théories de la croissance endogène ? Taux de croissance annuel moyen du PIB en volume (2000-2007; en %) B 3,9 3,4- 2,9- 2,4- 1,9- 1,4- A = Existence et intensité de la pluie B = Nombre de parapluies ouverts dehors LA; B } A; B 2 France dépenses en recherche et développement PNUD pour les dépenses publiques de R & D et Eurostat pour le PIB. corrélation positive Etats-Unis 3 2,2 2,4 2,6 2,8 3,2 3,4 Dépenses publiques de Recherche et développement (2000-2007; en % du PIB) C = Température extérieur D = Nombre d'habits portés CA; D CO; DOS causalité : C'est lorsque dans une corrélation, l'un des deux évènements provoque l'autre A et B = seule la pluie provoque l'ouverture de parapluies, et non l'inverse LC et D = pas de causalité Schéma de synthèse : croissance auto-entretenue ( cercle vertueux) dépenses en recherche et développement RAPPEL DIFFÉRENCES ENTRE CORRÉLATION ET CAUSALITÉ : corrélation : C'est lorsque deux variables (= évènements ) se produisent ou évoluent en même temps, dans un même sens ou non sans nécessairement que l'un provoque l'autre. corrélation : lien statistique qui unit 2 variables causalité : lien de cause à effet entre 2 variables: l'une est la cause, l'autre est la conséquences innovations Japon. Finlande croissance auto-entretenue hausse des revenus (entreprise, salariés, états en prélevant des impôts) Suède 1) Suède : 3,1% de croissance entre 2000 et 2007; 3,7 % du taux de croissance utilisé pour la recherche et le développement sur cette même période. 2) Le niveau de recherche et de développement est lié au niveau du PIB et de l'investissement. Dans ce graphique, on observe visuellement une corrélation entre les 2 variables. D'après nos connaissances, nous pouvons expliquer ce lien et prouver la causalité entre la recherche publique et la taux de croissance. 3) Les dépenses publiques (= de l'Etat ) en recherche et développement permettent de stimuler la croissance. gains de productivité 3,6 corrélation négative O hausse du taux de croissance A 3,8 2. Le rôle des institutions institutions (définition): ensemble de règles, formelles (écrites et concrètes) ou informelles (normes sociales), qui structurent et organisent les comportements dans une société droits de propriété (définition ) : droit garanti par l'État d'utiliser, d'exploiter, de tirer un revenu d'un bien ou d'un service • Activité 11 : La croissance ne repose-t-elle que sur des éléments économiques ? Regardez la vidéo Dessine-moi l'éco : « Pas d'économie sans confiance >> https://www.youtube.com/watch?v=A06171YCx-Q Non, la croissance repose aussi sur des éléments psychologiques / moraux / sociaux ... Il faut de la confiance entre les agents pour permettre les échanges (garanties mises en places par l'État comme les brevets, lois, un droit de travail pour encadrer les conditions de travail, des règles de concurrence, des droits de propriétés...) • Activité 12 : C'est vous le (ou la) patron(ne) ! Brevetez vos innovations ! Vous êtes à la tête d'une entreprise qui produit des moteurs pour petits véhicules à moteur (scooter, moto, vélo, etc.). En faisant de la recherche développement pendant cinq ans, qui vous coûte 100 millions d'euros, vous inventez un moteur à eau silencieux d'une autonomie de 500 km. En situation de concurrence, votre invention sera immédiatement copiée par vos concurrents, vous pourrez alors vendre 60 000 moteurs rapportant chacun un bénéfice de 500 euros. Cependant, une fois votre moteur inventé, vous déposez un brevet. Celui-ci vous permet d'être l'unique propriétaire de votre innovation pendant vingt ans. Vous pouvez alors vendre à un prix plus élevé votre moteur et à davantage de clients. Vous pourrez alors vendre 150 000 moteurs rapportant chacun un bénéfice de 1 000 €. Questions: 1) En situation de concurrence, avez-vous intérêt à réaliser l'investissement en recherche-développement permettant l'invention du moteur? 2) Avez-vous désormais intérêt à réaliser l'investissement en recherche-développement? 3) Le brevet vous a permis de bénéficier de quelle situation économique? Aidez-vous du schéma. 4) Pourquoi pouvez-vous vendre à un prix plus élevé ? 1) Gains = 60 000 x 500 = 30 millions d'euros Dépenses = 100 millions d'euros => perte = 70 millions d'euros Donc en situation de concurrence, ce n'est pas rentable d'investir. 2) Gains = 150 000 × 1 000 = 150 millions d'euros Dépenses = 100 millions d'euros => surplus = 50 millions d'euros Grâce au brevet, l'innovation est rentable. 3) Le brevet nous a permis de bénéficiez d'un situation de monopole temporaire. 4) On peut vendre à un prix plus élevé car on est le seul offreur face à une multitude d'acheteurs, alors l'offreur est << price maker » (= faiseur de prix) Schéma de synthèse : les bienfaits du brevet Invention - Brevet - Droit de propriété Monopole temporaire Prix plus élevé Pour la société - progrès technique - croissance Innovation (production, commercialisation) Pour l'entreprise rentabilité - profit III. Les défis de la croissance économique A. Un progrès technique facteur d'inégalités 1. Le processus de destruction créatrice destruction créatrice (définition ): processus au cours duquel les nouvelles innovations viennent remplacer les anciennes. C'est un concept de SCHUMPETER • Activité 13 : Les innovation peuvent-elles durer ? Télégraphe timm Téléphone Radio Minitel Internet Questions : 1) Choisissez un ou deux appareils ci-dessus et montrez que le développement d'une innovation dans les télécommunications peut entraîner la disparition d'une ancienne innovation. 2) Montrez que si le téléphone n'a pas disparu, il a néanmoins largement évolué. 3) Le processus de destruction créatrice s'effectue-t-il à court terme ou à long terme ? 1) Le minitel a été remplacé par Internet. Le télégraphe a été remplacé par le téléphone. 2) Le téléphone n'a pas disparu mais il a évolué en smartphone. Celui-ci est tactile, mobile, plus léger... 3) Le processus de destruction créatrice s'effectue sur le long terme. Parce qu'il faut du temps à une innovation pour être créée, répandue, adopté par tous et qu'elle remplace les anciennes innovations. • Activité 14 : Le cycle de destruction créatrice Le passage d'un cycle à l'autre se fait par processus de destruction créatrice, car l'innovation à la source d'un cycle est nécessairement une innovation de rupture. Lors de la phase de croissance, le système productif entre dans un cycle de création d'activités. Elles sont d'abord supérieures aux destructions que l'on observe dans les secteurs devenus obsolescents du fait des innovations. Dans la phase de récession, en revanche, les faillites d'entreprises sont plus nombreuses que les créations. Des emplois sont ainsi détruits. [...]. Avec l'introduction des innovations, certaines entreprises (les leaders) bénéficient d'un pouvoir de marché temporaire. Ce pouvoir s'affaiblit au rythme du durcissement de la concurrence (par l'entrée sur le marché des « suiveurs »). La destruction créatrice permet ainsi d'expliquer la transition d'un marché de monopole (le temps que les innovations soient « copiées »>) à un système concurrentiel. Et inversement, d'un système concurrentiel à une situation de monopole, par l'apparition d'une nouvelle vague d'innovations. [...] La destruction créatrice est, pour Schumpeter, essentielle à la dynamique du capitalisme car elle est le processus par lequel un nouveau modèle, porté par les innovations, se substitue au précédent. La Ford T, par exemple, est doublement une innovation parce qu'elle porte deux transformations importantes. Premièrement, elle transforme en profondeur le statut même de l'automobile qui devient un produit de consommation de masse. Deuxièmement, elle modifie en profondeur les conditions de production par l'introduction du travail à la chaîne [...]. Une innovation n'arrive jamais seule mais par grappes». Que serait en effet l'ordinateur sans les logiciels, les périphériques ou les usages associés à la numérisation des activités économiques? Après une innovation de rupture, d'autres innovations apparaissent, portées par la découverte initiale. Elles sont elles-mêmes porteuses de bouleversements, de création puis de destruction d'activités, même si ces bouleversements sont parfois moins visibles. Marie Coris, <<<< Destruction créatrice »: pour en finir avec les contresens »>, www.theconversation.com, 12 juin 2019 Questions : 1) Pourquoi peut-on dire que la destruction créatrice est cyclique? 2) Illustrez l'apparition par grappes des innovations. 3) Expliquez la phrase soulignée. 4) Montrez que la destruction créatrice d'innovations a des effets dans d'autres domaines. 1) La destruction créatrice est cyclique, car le cycle débute lorsqu'une innovation majeure est créée et il se termine lorsqu'elle devient obsolète. 2) Une innovation majeure donne lieu à des innovations mineures (les grappes des innovations). Par exemple, l'ordinateur a donné lieu à des logiciels, des vidéoprojecteurs, des jeux vidéos, des disques durs externes... 3) La création d'une innovation assure à l'entrepreneur, grâce au brevet, d'être en situation de monopole et de toucher une rente jusqu'à la fin du brevet. 4) La destruction créatrice d'innovations a des effets dans d'autres domaines, car se sont les innovations qui remplacent les employés. Cela engendre une destruction mais aussi une création d'emplois associés aux innovations. Activité 15: Repérez le processus de destruction créatrice au cours des deux derniers siècles Période Phases de création et destruction Innovation majeure Grappes d'innovations 1. machine à vapeur 2. sidérurgie 3. électricité + pétrole 4. électronique 5. informatique 6. génétique 1790 1814 1848 1872 1893 1917 1940 1974 1992 2020? 2050? 1 2 8 • Activité 16 : Le retour des inégalités 3 7. textile 8. chemins de fer 9. aviation + voitures + téléphone 2. Les inégalités des revenus 9 4 (10) 5 10. électroménager + télévision + robotisation + jeux vidéo 11. logiciels + Internet 11 6 www Questions: 1) En quoi ce document montre-t-il un accroissement des inégalités de revenus aux États-Unis, en Europe et au Japon? 2) De quand date la remontée des inégalités ? Part du décile supérieur dans le revenu total 50% 45% 40% 35% 30% 25% Graphique 0.6. Les inégalités de 1900 à 2020: Europe, Etats-Unis, Japon HAA -Etats-Unis Europe Japon 1970 1980 1990 2000 2010 2020 1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 Lecture. La part du décile supérieur (les 10% des revenus les plus élevés) dans le revenu national total était d'environ 50% en Europe occidentale en 1900-1910, avant de s'abaisser à environ 30% en 1950-1980, puis de remonter au-dessus de 35% en 2010-2020. Le remontée des inégalités a été beaucoup plus forte aux Etats-Unis, où la part du décile supérieur s'approche de 50% en 2010-2020 et dépasse le niveau de 1900-1910. Le Japon est dans une situation intermédiaire entre l'Europe et les Etats-Unis. Sources et séries: voir piketty.pse.ens.fr/ideologie. 1) Aux États-Unis, la part du revenu national détenue par les 10% les plus riches (= le décile) a augmenté de 13 points de pourcentage entre 1980 et 2020. Au Japon, la part du revenu national détenue par les 10% les plus riches ( = le décile) a augmenté de 9 points de pourcentage entre 1980 et 2020. En Europe, la part du revenu national détenue par les 10% les plus riches ( = le décile) a augmenté de 8 points de pourcentage entre 1980 et 2020. 2) La remontée des inégalités date de 1980. • Activité 17 : Les demandes de travail qualifié et non qualifié [Les ordinateurs] se révèlent extrêmement doués pour effectuer des tâches dites << routinières », faciles à décomposer [...]. Cela a permis aux ordinateurs de remplacer le travail humain élémentaire et répétitif qui caractérisait de nombreux emplois intermédiaires. [...] Les ordinateurs ne peuvent cependant pas tout faire (du moins pour l'instant). Ils ont des capacités limitées à mener à bien les tâches qu'il est difficile de décomposer en actions élémentaires. On distingue deux grandes catégories de tâches. Tout d'abord, celles dites manuelles non routinières» qui consistent à répéter des actions manuelles, éventuellement simples, mais dans des contextes qui réclament de la flexibilité, des capacités de reconnaissance visuelle ou des interactions interpersonnelles que les ordinateurs sont encore impuissants à effectuer. De telles tâches sont fréquentes dans le secteur des services non qualifiés : c'est par exemple le cas d'un serveur dans la restauration, d'un employé d'une entreprise de nettoyage ou d'aides-soignants. Ces emplois manuels ne requièrent pas un niveau élevé d'études et ils sont faiblement rémunérés. [...] Les ordinateurs sont encore impuissants à accomplir un second type de tâches, celles qui mobilisent des capacités cognitives avancées et qui consistent à résoudre des problèmes complexes en faisant preuve de créativité. [...] Ces tâches ne peuvent donc pas être facilement programmées sur des ordinateurs. Elles caractérisent les emplois qui requièrent de l'intuition, de la persuasion, de la capacité analytique et un haut niveau d'expertise. Gregory Verdugo, Les nouvelles inégalités du travail : pourquoi l'emploi se polarise, Presses de Sciences Po, 2017. Questions: 1) Quels sont les emplois menacés par le progrès technique? 2) Quels sont les << deux grandes catégories de tâches » moins menacées par le progrès technique? Proposez des exemples pour chacune d'elles. 3) En quoi peut-on dire que le progrès technique peut engendrer des inégalités de revenus? Évolution de la structure de l'emploi par CSP en France entre 1994 et 2007 (en points de %) Personnel des services directs aux particuliers Ingénieurs et cadres techniques. 1 0 1. Les défis écologiques -Employés du commerce -2 Ouvriers non qualifiés de type artisanal Ouvriers qualifiés -1 de type artisanal Employés administratifs d'entreprise Ouvriers qualifiés de type industriel Ouvriers non qualifiés de type industriel Salaires moyens faibles 1. Catégories socioprofessionnelles. Note : la taille des cercles correspond à celle de chacune des CSP en 1994. Seules les plus importantes sont représentées % Cadres administratifs Contremaîtres, agents de maîtrise Professions intermédiaires administratives et commerciales Salaires moyens élevés Source: Ariel Reshef et Farid Toubal, « Mondialisation et technologie: créatrices ou destructrices d'em- ploi ? », in CEPII, L'Economie mondiale 2018, ⒸLa Découverte, 2017 1) Les emplois menacés par le progrès technique sont les emplois peu qualifiés routiniers, car se sont des tâches répétitives, simples, manuelles et donc facile à reproduire pour une machine. 2) Les << deux grandes catégories de tâches » les moins menacées par le progrès technique sont : - les emplois peu qualifiés non routiniers (comme les emplois de services à la personne, avec un lien social) - les emplois très qualifiés ( tels que le métier d'architecte, d'ingénieur, de web designer ou encore les métiers artistiques, créatifs, inventifs, ...) 3) Le progrès technique peut engendrer des inégalités de revenus, car les emplois routiniers sont de plus en plus remplacés par les machines. Les travailleurs vont se reporter sur les emplois non routiniers qui vont devenir plus demandés et toujours peu rémunérés. Les emplois qualifiés restent bien payés. Cela engendre donc un creusement entre les plus riches et les plus pauvres. Alors le progrès technique est source d'inégalités de revenus. • Activité 18: Le réchauffement climatique Video Le Monde « comprendre le réchauffement climatique en 4 minutes >> https://www.youtube.com/watch?v=T4LVXCCmIKA B. La question de la soutenabilité de la croissance soutenabilité (définition ) : développement qui intègre une dimension temporaire de la préservation des ressources, en prenant en compte la satisfaction des besoins présents et futurs. C'est un synonyme de durabilité, de long terme, de futur... Questions: 1) Montrez que la croissance est à l'origine du réchauffement climatique. 2) Quelle augmentation de température enregistre-t-on ? 3) Quelles sont les conséquences attendues du réchauffement climatique ? 4) Rappelez la définition d'externalité. Montrez à partir de l'exemple du réchauffement climatique que la croissance engendre des externalités négatives. 1) La croissance est à l'origine du réchauffement climatique, car elle entraîne de la déforestation, une combustion du pétrole, du gaz et du charbon, une agriculture intensive. Ces activités contribuent au réchauffement climatique par l'émission des gaz à effet de serre (GES). 2) On enregistre une augmentation de la température de + 0,8°C. 3) Les conséquences attendues du réchauffement climatique sont la montée des océans, l'acidification des océans et des sols, l'augmentation de la température et une hausse des précipitations. 4) externalité (définition): effet positif ou négatif de l'activité d'un agent sur celle d'un autre agent, sans qu'il n'y est de compensation financière La croissance provoque l'émission de GES et donc de pollution, ce qui entraîne l'augmentation du réchauffement climatique (externalité négative) Activité 19: Rappel sur les externalités Une discothèque provoque des nuisances sonores dans le voisinage Renault profite d'une innovation technique par l'achat d'un brevet à Toyota Votre conjoint fume à vos côtés Votre voisin ravale la façade de sa maison Votre balcon donne sur un terrain de football • Activité 20 : Dessin de presse Externalité positive Questions: 1) Quelle est l'idée générale de ce dessin de presse ? 2) Des poissons au milieu de l'océan sont-ils pour les pêcheurs des biens excluables ? rivaux ? 3) Expliquez à partir de l'exemple des ressources halieutiques pourquoi la croissance peut aboutir à la disparition des ressources naturelles rivales et non excluables. 4) Donnez d'autres exemples de ressources naturelles qui sont menacées d'épuisement. (X) (X) 1910 Externalité négative Absence d'externalité 2010 X X X X X COTE RAPPEL DIFFÉRENCES ENTRE LES TYPES DE BIENS : Tableau récapitulatif de la classification des types de biens et de leurs définitions RIVALITÉ Oui Non L'utilisation par un agent empêche un autre de l'utiliser L'utilisation par un agent n'empêche pas un autre de l'utiliser Croissance Soutenabilité forte EXCLUABILITÉ (accès restreint) Le progrès technique est nécessaire mais insuffi- sant: il ne peut pas se substituer au capital naturel, qu'il faut donc préserver Oui Non Si l'agent ne paie pas le bien, Si l'agent paie le bien, il il ne peut pas l'utiliser peut l'utiliser Bien privatif 1) L'idée générale est la surpêche (pêche en trop grande quantité et trop souvent, les ressources n'ont pas le temps de se régénérer) et l'épuisement des ressources halieutiques. 2) Les ressources naturelles sont des biens communs: non excluables et rivales. 3) Les biens communs étant accessibles par tous, les agents ont tendance à vouloir s'accaparer la part la plus importante possible de la ressource, puisqu'ils sont en concurrence les uns avec les autres. 4) Les énergies fossiles, les minerais, l'eau, l'air 2. Les chemins de la soutenabilité Nécessité de limiter la croissance et de promou- voir une autre société, moins fondée sur la production matérielle Bien de club • Activité 21 : Deux formes de soutenabilité pour repousser les effets négatifs de la croissance Dégradation du capital naturel : épuisement des ressources et externalités négatives Soutenabilité faible Bien commun Le progrès technique est la solution : il se substitue au capital naturel, qui est donc préservé Bien collectif Nécessité de promouvoir le progrès technique pour encourager la croissance et préserver les ressources naturelles C'est dans le rapport Brundtland (1987) que le développement durable (ou soutenable) est défini comme la capacité des générations présentes à satisfaire leurs besoins, sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs. La soutenabilité faible repose sur la substitution du capital physique et technologique au capital naturel. Le progrès technique permet des Innovations qui utiliseront moins de ressources et qui limiteront la pollution. Les mécanismes marchands jouent aussi un rôle important: l'épuisement des ressources augmente leur prix, ce qui incite à trouver des technologies de substitution. La soutenabilité forte repose sur l'idée que le capital physique est complémentaire du capital naturel. Si on le réduit, il y aura à terme moins de richesses matérielles. Il faut le préserver intégralement. Le progrès technique est alors nécessaire, mais c'est surtout la transformation de nos modes de vie, moins axes sur la consommation de masse, qui est privilégiée. Bordas, 2020. Questions: 1) Pour quelle forme de soutenabilité le progrès technique joue-t-il un rôle majeur? 2) Quel est le double rôle du progrès technique pour les partisans de la soutenabilité faible? 1) Le progrès technique joue un rôle majeur pour la soutenabilité faible. 2) Le progrès technique est source de croissance, mais est aussi la solution pour préserver les ressources naturelles. Conclusion: La croissance fait face à deux défis majeurs : la hausse des inégalités engendrées par le progrès technique : une source de croissance (emplois peu qualifiés remplacées par les machines et emplois qualifiés demandés) ● • la production entraîne un épuisement des ressources naturelles (biens communs) et de la pollution qui conduit au réchauffement climatique (externalités) Pour éviter les atteintes à l'environnement, les agents doivent opter pour un développement soutenable : • soutenabilité faible avec le progrès technique comme solution pour remplacer les ressources naturelles • soutenabilité forte avec les ressources naturelles irremplaçables donc à préserver, où il faudra changer les modes de production