Analyse linéaire
Premier pacte de franchise et d'honnêteté (lignes 1-7)
Olympe de Gouges commence sa lettre en s'adressant directement à la reine avec l'apostrophe "MADAME", qu'elle utilise à plusieurs reprises. Cette approche démontre une certaine liberté dans sa façon de s'adresser à la souveraine. L'auteure affirme qu'elle n'utilisera pas "l'adulation des courtisans" et privilégie une parole sincère, se démarquant ainsi des conventions de la cour.
Citation: "Je n'emploierai point l'adulation des courtisans"
Une alliée de la reine et sa conseillère (lignes 8-15)
Dans cette partie, Olympe de Gouges se positionne comme une alliée unique de la reine. Elle utilise des métaphores météorologiques pour illustrer le contexte difficile et son courage à défendre la souveraine : "moi seule, dans un temps de trouble et d'orage". L'auteure met en avant le contraste entre l'image publique de la reine et son comportement réel.
Vocabulaire: Antithèse - Figure de style qui oppose deux idées ou concepts contraires dans une même phrase.
Mise en garde et conseils (lignes 16-22)
Olympe de Gouges adresse des avertissements et des conseils à la reine. Elle utilise des métonymies et des anaphores pour insister sur sa perception de la souveraine et sur les dangers qui la menacent. L'auteure rappelle à Marie-Antoinette son statut de femme, d'épouse et de mère, établissant ainsi un lien d'égalité entre elles.
Exemple: L'utilisation de l'expression "Ah ! Madame" suivie de "Vous êtes mère et épouse" souligne l'humanité commune entre l'auteure et la reine.
Deuxième pacte de franchise et d'honnêteté (lignes 23-27)
En conclusion, Olympe de Gouges réaffirme son engagement envers la franchise tout en revenant à un cadre plus formel. Elle utilise des adverbes intensifs pour souligner son respect envers la reine, tout en maintenant sa position de conseillère franche et honnête.
Conclusion
Cette dédicace à la reine d'Olympe de Gouges marque une période de transition entre deux époques. L'auteure cherche à sensibiliser la reine aux inégalités existantes et à l'importance de s'adapter au "Nouveau Monde" révolutionnaire. Ce texte s'inscrit dans le combat plus large d'Olympe de Gouges pour l'égalité, notamment entre l'Ancien Régime et la Révolution. Il peut être mis en parallèle avec des œuvres contemporaines traitant de l'égalité, comme "En finir avec Eddy Bellegueule" d'Édouard Louis, qui aborde la question de l'égalité pour les homosexuels.