Un combat burlesque et une satire religieuse
Le style burlesque de Rabelais éclate dans les dialogues. Quand un ennemi supplie "Frère Jean, mon ami, je me rends", le moine répond froidement "tu rendras aussi ton âme à tous les diables". Aucune pitié chrétienne ici !
L'auteur mobilise ses connaissances de médecin pour décrire anatomiquement les blessures : "spondyles du cou", "mandibules", "cervelle". Ces termes médicaux rendent la violence encore plus crue et réaliste.
La satire de la religion devient évidente quand les soldats paniqués invoquent "sainte Barbe", "saint Georges" et même "sainte Nitouche" (une déformation moqueuse). Rabelais montre que leurs prières restent vaines face à la violence.
Cette accumulation d'invocations révèle l'hypocrisie religieuse : plutôt que d'agir selon les valeurs chrétiennes, chacun se réfugie dans une superstition inefficace.
💡 À retenir : Le registre burlesque permet à Rabelais de critiquer simultanément l'Église et l'armée, les deux pouvoirs dominants du XVIe siècle.