Les strophes suivantes et la progression émotionnelle
Dans la deuxième strophe, la personnification du violon qui "frémit comme un cœur qu'on afflige" intensifie l'expression de la douleur. La diérèse sur "vi-o-lon" et l'assonance en [i] créent un son aigu qui évoque la souffrance. L'antithèse "le ciel est triste et beau" illustre parfaitement la dualité baudelairienne entre spleen et idéal.
La troisième strophe marque une intensification du désespoir avec la métaphore "Cœur tendrière qui hait le néant vaste et noir!". Le poète exprime son angoisse face au vide et à l'absence d'amour. La célèbre personnification "le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige" représente la mort de son idéal et de son bonheur amoureux, renforcée par l'allitération en [s] qui souligne cette agonie.
Dans la dernière strophe, un espoir renaît. Le vers "Du passé lumineux recueille tout vestige" évoque la volonté de faire revivre des souvenirs heureux. La comparaison finale "Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir!" divinise la femme aimée, la transformant en soleil intérieur pour le poète. Le champ lexical de la lumière ("soleil", "luit", "passé lumineux") contraste avec l'obscurité précédente et offre une lueur d'espoir.
🌟 Ce poème illustre parfaitement la tension baudelairienne entre "spleen" (mélancolie) et "idéal" (beauté, élévation). Même dans la souffrance, le poète parvient à créer de la beauté à travers la musicalité des vers et la richesse des images.